> Les fondements
des paysages de la Lozère
II/ Fondements culturels
Aperçu sur les représentations
des paysages de la Lozère
4. La naissance du pittoresque et du tourisme
« Un splendide pays méconnu – la réhabilitation
de la Lozère »
A partir de la deuxième moitié du XIXe siècle,
le regard se porte cette fois avec de plus en plus d’attention sur
les hauteurs Lozériennes. Le spéléologue Edouard Martel
y est pour beaucoup, et son ouvrage de 1890, « les Cévennes
» veut ouvertement réparer l’injustice faite au département
de la Lozère :
« On lit, en effet, dans les géographies,
que la Lozère est le plus pauvre des départements de France,
et la statistique, parlant en chiffres, leur donne raison. (…) Mais
ce que la statistique, la géologie, la géographie même
n’ont pas reconnu, ce que les simples promeneurs ont établi,
c’est que la Lozère s’élève justement au
premier rang par ses curiosités naturelles et scientifiques ».
Il ajoute à propos des gorges du Tarn :
« C’est quand les arrondissements de
Mende et de Florac possèdent un tel chef d’œuvre de la
nature que l’on a relégué la Lozère au dernier
rang des départements français, que l’on a voulu en
faire un pays maudit du Ciel et évité par les hommes civilisés.
Cette idée fausse avait pris une si forte racine dans l’opinion
publique que géographes et touristes ignoraient, les uns comme les
autres, la valeur pittoresque de la Lozère. C’est cette valeur
qu’il fallait porter à la connaissance de tous ; c’était,
on le voit, un acte de patriotisme que de tenter la réhabilitation
de la Lozère en révélant cette source méconnue
de prospérité ».
E. A. Martel, les Cévennes, Paris 1889
Cette valeur du « pittoresque » va supplanter
les jugements précédents faisant état de laideur, de
tristesse, de monotonie et de pauvreté. Les foules qui se pressent
chaque été autour des gorges du Tarn en sont les fidèles
héritières.
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