Jusqu’au XIXe siècle, les paysages de la Lozère
largement montagneux, provoquent une quasi répulsion.
« Le nom même de Gévaudan éveille
aussitôt dans l’esprit l’idée de hauts plateaux
incultes, hantés par les loups, battus par les tempêtes et
souvent revêtus de neige »
Elisée Reclus,
« Nouvelle géographie universelle »
Son frère Onésime Reclus, évoque
ainsi le pays :
« De la Cévenne à la Lozère (le Mont), par
les monts du Bougès (…) on passe du doux au grave, du plaisant
au sévère, plus même qu’au grave et sévère,
au terne, morose et monotone qui, pour un peu plus, serait le lugubre ».
Onésime Reclus,
Causses et Ségalas, Aveyron, Lozère, Tarn. Paris,
Touring-club de France, A la France.
Sites et monuments, tome 15, 1903
- La Margeride :
« Lorsque venant de Mende à travers le
terne Gévaudan, on atteint Saint-Flour et qu’on voit plus à
l’ouest s’allonger la silhouette du Cantal, on éprouve
une délivrance heureuse. Tout depuis longtemps semblait mort et éteint.
L’arène grise du granite se rayait de quelques bois de pins
sur des ondulations sans formes. A l’Est les croupes monotones, moitié
bois, moitié landes de la Margeride, n’engendraient que laideur
et tristesse ».
Vidal de la Blache,
« Tableau de la géographie de la France »
- L’Aubrac :
« Même en été, rien ne peut
rendre l’angoissante tristesse de ces horizons plats, indéfiniment
verts, nul objet n’arrête la vue, ni arbre ni buisson, spectacle
grandiose cependant dans sa monotone uniformité ».
A. Joanne,
Géographie du département de la Lozère,
éd Hachette 1881, rééd 1994
- Les Cévennes :
« La route s’élève sur une
croupe qui sépare le département de la Lozère de celui
du Gard. Le pays et les habitants offrent l’aspect de la misère.
De maigres châtaigneraies couvrent au loin les flancs arides et noirâtres
de ces montagnes qui se composent d’une infinité de crêtes,
toutes plus escarpées les unes que les autres. Celle qu’on côtoie
en domine une partie qui offre au voyageur de vastes et hideux points de
vue. La rivière qu’on voit longtemps à gauche dans le
fond d’un vallon, ou plutôt d’une gorge profonde et presque
aussi affreuse que les montagnes mêmes, est un affluent du Gardon (…)
Les montagnes deviennent ensuite plus affreuses et plus stériles que
jamais. »
X, Description routière, géographique,
historique et pittoresque de la France et de l’Italie, 1816
« La couleur brunâtre de ces schistes, l’uniformité
des châtaigniers qui couvrent une partie de leurs flancs, quelques
mousses et quelques plantes qui croissent sur les sommets, tout cela donne
à ce pays une teinte monotone et un air triste. »
Les tournées du Préfet Gamot.
La Lozère à la fin du Premier Empire (1813), Mende, 1985
- Les Causses :
« Le soleil éclaire le causse Méjean.
Quelle horreur !... Le désert tel que je l’ai vu de Biskra à
Touggourt est moins désolé que ces morceaux de pierres et de
rochers qui s’étendent à perte de vue et qui semblent
rendre impossible toute culture »
Emmanuel de Las Cases, vers 1880-1883,
Ephémérides, Presse du Languedoc, 1992
« ...mais des pierres et puis des pierres, des
horizons déboisés et nus s’étendant en plateaux
rocheux, des déserts calcaires secs et arides, véritables Arabie
Pétrée... »
A. Joanne,
Géographie du département de la Lozère,
éd Hachette 1881, rééd 1994
« (…) le causse Méjean, qui est bien
le pays le plus désolé et le plus misérable du monde,
sans bois, sans eaux, sans cultures, sans villages, sans habitants, sans
rien de ce qui est la vie, mais avec d’immenses et mornes solitudes
qui ne peuvent avoir de charme que pour ceux qui les parcourent rapidement
en voiture ».
Hector Malot, Sans famille, 1878
« (Le Méjan) s’en va, vaguement,
ternement, de sotchs ou bas-fonds en puechs ou collines, d’abord avec
quelques bosquets, puis nu d’une nudité farouche, avec herbes
bourrues »
Onésime Reclus,
Causses et Ségalas, Aveyron, Lozère, Tarn. Paris,
Touring-club de France, A la France.
Sites et monuments, tome 15, 1903
- Le Mont Lozère et la plaine de Montbel :
« Les plateaux qui s’étendent au
nord du Lot naissant sont parmi les contrées les plus monotones, les
plus tristes qu’il y ait en Europe ; (…) L’aride plateau
de Montbel, immense socle de granite qui ne porte pas même une colline,
est une région vraiment terrible par la solitude, la nudité
et, pendant une moitié de l’année, par la froidure et
le vent »
E. Reclus,
Nouvelle géographie universelle.
La terre et les hommes, Paris, Hachette, 1876-1894, vol II La France
« La Lozère domine par son « truc
» suprême un mélancolique royaume d’herbes sans
un arbre, de roches grises ou sombres et degranits déserts »
Onésime Reclus,
Causses et Ségalas, Aveyron, Lozère, Tarn. Paris,
Touring-club de France, A la France.
Sites et monuments, tome 15, 1903
Ainsi le préfet Gamot en 1813, depuis la Roche de
l’Aigle sur le Mont Lozère :