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I. Fondements géographiques et historiques
II/ Fondements culturels
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> Les fondements des paysages de la Lozère I. Fondements géographiques et historiques des paysages de la Lozère6. Les paysages, l'urbanisation et les infrastructuresAvec 73 500 habitants, la Lozère est le moins peuplé des départements français. Il a perdu de la population tout au long du XXe siècle, passant de 23 habitants au km2 en 1906 à 14 habitants au km2 100 ans plus tard. Le recensement de 1999 a pour la première marqué un arrêt de la baisse de population. Les nouveaux arrivant sont nombreux et représentent 18,6% des Lozériens. Les 2/3 ont moins de 40 ans. Malgré cette stabilisation et ce rajeunissement bienvenus, le département apparaît peu urbanisé et garde son caractère rural, avec des villes petites et peu nombreuses : Mende (14 000 habitants), Marvejols, Langogne, la Canourgue, Florac, Saint-Chély-d'Apcher.
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Mende vue depuis le Causse de Mende | |
Marvejols | |
Langogne | |
Florac |
En Lozère, territoire montagneux à la fois peu à même de nourrir sa population et difficilement relié au reste du territoire, les villes ne se sont vraiment développées que dans les bassins cultivables, aux sols plus profonds, aux terres plus vastes, et surtout autour des gués des axes interrégionaux facilitant les échanges et les déplacements. La carte met bien en évidence le cour plus urbain du département, autour du Lot et de ses affluents, de Mende à la Canourgue, en passant par Chanac, Marvejols, Saint-Germain-du-Teil : terres plus fertiles, climat moins rigoureux, dessertes plus faciles, notamment par la RN 88. A l'extrême est, Langogne bénéficie aussi d'une situation favorable pour les échanges, avec plaine cultivable et franchissement aisé de l'Allier.
Castelbouc, rasant les murs des gorges du Tarn |
Est-ce le fait que la pression d'urbanisation
est faible ? Toujours est-il qu'il ne semble pas y avoir beaucoup
d'études sur les sites bâtis en Lozère. Le regard
se concentre vite sur l'architecture, pas beaucoup sur l'urbanisme,
la forme urbaine, sa relation au territoire. On connaît ainsi mal
la typologie des sites bâtis en Lozère. Les sites spectaculaires
sont certes moins nombreux que dans les plaines et garrigues languedociennes.
Ici on s'abrite des vents froids sans trop s'exposer. Pourtant
les contraintes de reliefs ont généré parfois des
sites intéressants. Les sites bâtis remarquables les plus
connus sont ceux de la vallée du Tarn touristique, où les
contraintes sont telles que le moindre bâti a dû s'adapter
parfois de façon étonnante.
Mais hors des situations exceptionnelles, chaque implantation dans le
paysage n'est jamais le fruit du hasard : l'orientation par
rapport au vent et au soleil, la position par rapport aux terres cultivables,
aux terres de parcours, aux secteurs humides, à la route, au bâti
déjà en place, contribuent à dicter les choix d'implantation
d'un bâti nouveau. Des réflexions paysagères
manquent parfois, notamment pour l'implantation des bâtiments
agricoles nouveaux, et pour l'extension de l'urbanisation,
dans un cadre réglementaire contraignant et parfois contradictoire
avec les logiques fondatrices du paysage.
Les villes et villages des plaines en fonds de vallées
Les villes en Lozère sont toujours liées à la présence de plaines larges formées par les vallées, propices au développement urbain par la place disponible, par le passage des infrastructures et, jusqu'à une époque récente, par l'énergie hydraulique offerte et par la place nécessaire à l'agriculture de proximité, en charge de nourrir la population urbaine.
A une échelle moindre, de nombreux villages de fond de vallée sont obligés, avec le développement, de grimper sur des pentes de plus en plus fortes (le Rozier, la Canourgue, Banassac) ou d'éloigner l'urbanisation récente du centre pour profiter de sites moins contraignants (Meyrueis).
Dans les Cévennes, l'urbanisation a parfois pris des formes particulières dues à la densité de population ancienne dans des fonds de vallées schisteuses en V guère généreuses en espaces plats: villes en longueur, denses, aux maisons hautes, la hauteur des maisons étant en outre héritée de l'élevage du ver à soie, organisé dans un étage supplémentaire spécialement prévu à cet effet.
Les villages des croupes sur les pentes fortes
Lorsque les fonds de vallées sont trop étroits, les villages profitent des croupes qui les séparent pour s'implanter, en contrebas des reliefs les plus élevés qui les abritent : c'est le cas pour certains villages des Cévennes, pour ceux des boraldes, pour ceux des vallées plus marquées de la Margeride comme la Truyère, l'Ance, le Chapeauroux, le Grandrieu.
Les villages des plis de terrain sur les plateaux
Sur les plateaux de Margeride, d'Aubrac et des grands causses, les villages s'abritent souvent des vents les plus froids en se positionnant dans les plis de terrain, cherchant le plus souvent l'exposition au sud/sud-est.
Les villages perchés défensifs
Beaucoup de villages sont perchés pour des raisons historiques défensives, colonisant préférentiellement les versants sud de l'éperon sur lequel ils s'implantent (Châteauneuf-de-Randon, Grèzes, .)
Pour les industries, c'est l'eau qui a longtemps
cristallisé les implantations. La quasi totalité des établissements
agro-alimentaires ou textiles ont été implantés au
bord de l'une des 4 ou 5 rivières aménageables du
département : Allier, Colagne, Lot, Tarn, Truyère.
L'activité textile, qui fut largement dominante dans le département,
a particulièrement contribué à modeler le paysage
de l'eau à partir du XIXe siècle. Le développement
des métiers à tisser mécaniques conduit à
passer de l'artisanat domestique à l'activité
industrielle ; de nombreuses roues à aubes, certaines de plus de
6 m de hauteur, sont animées par le grand béal, le canal
de dérivation, aménagé notamment à Marvejols,
à la Canourgue, au Monastier. Et au textile s'ajoutent les
tanneries et les mégisseries, les moulins et les scieries pour
aménager les bords de rivières.
Les infrastructures ferroviaires et routières
ont pris le relais pour attirer le développement.
Le chemin de fer a favorisé le développement des industries
d'expédition liées au secteur primaire :
Zone d'activités collée à l'A75 vers Aumont-Aubrac |
Avec la toute puissance du camion pour le transport aujourd'hui,
l'autoroute A75 avec sa dizaine d'échangeurs cristallise
à ses abords les projets de développement de zones d'activités,
comme en témoigne la carte du Conseil général : 16
zones d'activités économiques proches de l'A75,
soit la moitié des zones d'activités du département.
Reste à ne pas réduire l'image de la Lozère
aux seules vitrines somme toute terriblement banales des activités
qui souhaitent éclore et se faire voir juste au bord de l'autoroute
.
Un enjeu de taille pour un département qui affirme que «
chacun agit ici en bon gestionnaire car chacun sait que le paysage est
le principal patrimoine économique de la Lozère et que sa
force d'attraction est proportionnelle à sa qualité
» (brochure Conseil Général 2003).
Le paysage élégant de la route à Cassagnas | |
Murets de protection de qualité en accompagnement de la RN 106 vers le Collet de Dèze |
Dans un pays montagneux et riche de situations géologiques diverses, les conditions sont réunies pour faire des routes des ouvrages précieux qui contribuent à dessiner les paysages de Lozère. C'est d'autant plus vrai qu'une bonne part des déplacements et de la découverte de la Lozère s'opère par la route, même si le réseau dense des chemins offre bien d'autres possibilités. La mise en scène des vues, leur préservation par maîtrise du développement des arbres, les points d'arrêts, mais surtout la qualité paysagère des dispositifs d'accompagnement : bas-côtés, talus, murs de soutènements, fossés, protections, arbres d'alignement., jouent un rôle clef dans l'appréciation des paysages Lozériens.
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