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> Les fondements des paysages : sommaire

I. Fondements géographiques et historiques

  1. 1. Les paysages et les reliefs
  2. 2. Les paysages et la géologie
  3. 3. Les paysages et l’eau
  4. 4. Les paysages et la couverture boisée
  5. 5. Les paysages et l’espace agricole
  6. 6. Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures

II. Fondements culturels :
Aperçu sur les représentations des paysages du Gard

> Les fondements des paysages du Gard

II/ Fondements culturels
Aperçu sur les représentations
des paysages du Gard

Les garrigues :

Un monde de contrastes

La garrigue est longtemps restée un monde dont l’aridité a rebuté les voyageurs :

« Trois heures d’ennui de Nîmes à Dions ; encore faut-il pas trop de vent et un beau soleil » écrit le Pasteur Emilien Frossard, en 1834.

Même Félix Mazauric, pourtant l’un des « inventeurs » des paysages des gorges du Gardon, témoigne au tournant des XIXe et XXe siècle :

« Rien de plus triste que ce bois aride, sec, pelé, (…) aux garrigues rabougries (…), lorsque l’âme est encore pleine de tristesse par l’aspect de cette désolation ».

La valeur des paysages de garrigue vient des contrastes offerts entre cette aridité des collines et l’aspect riant et fertile des plaines :

« L’Uzège possède un charme prenant (…) Son pittoresque dû à sa lumière, aux contrastes si accusés entre ses vallées et sa garrigue… »

Alfred Chabaud,
l’Uzège, Ateliers Henri Péladan, 1966

Un monde plurisensoriel

La richesse multisensorielle valorise la garrigue, à la fois bruissante et odorante. Gaston Baissette montre bien comment ce monde ne s’arrête pas à la vue, mais se perçoit autant par ses textures, ses odeurs et ses bruits :

« Dans la garrigue, les parfums s’éveillent au moindre contact. Elle pique en parfumant. Depuis l’absinthe jusqu’à l’aspic, qui n’est point serpent mais lavande, les arômes couvrent ses flancs. (…) Cette pulsation des pierres, c’était justement le bruit des cigales, leur vacarme emplissait tout, de tous les coins de l’horizon elle venait, ( …) Ca devenait le halètement même de la garrigue, des euphorbes, des thyms, des grenadiers… ».


La valeur de l’eau

Lorsque l’eau est présente, le monde de la garrigue devient alors particulièrement valorisant. Les bords de l’eau, et plus encore les gorges, prennent d’autant plus d’importance dans l’expression sensible des témoins :

« Il convient de vous arrêter ici, dans cette vallée, lorsque le ciel s’embrase, et de goûter un instant la fraîcheur de la Fontaine d’Eure, contre le mur de rocher heurté par le grand soleil. Entre les pans de pierres brûlantes, la vallée se révèle oasis et l’eau, teintée d’azur, devient bain de nymphes et retraites de naïades ».

Alfred Chabaud,
l’Uzège, Ateliers Henri Péladan, 1966


Les gorges et leur évocation du bassin méditerranéen biblique

Les gorges du Gardon, avec leurs eaux scintillantes et prises dans de hautes parois rocheuses, cristallisent l’attention des voyageurs :

« La roche n’a plus cette coloration si terne à la vue (…) et cette chaleur de ton réchauffe vivement l’âme engourdie (…), en bas, tout en bas, la rivière aux flots argentés déroule capricieusement ses lacets interminables ; (…) Vraiment ce spectacle est impressionnant au suprême degré ».

Félix Mazauric

« La gorge devient romantique silencieuse et solitaire ; ses roches blanches et ses broussailles sauvages surplombent la rivière transparente et colorée dont le cours sans hâte est marqué çà et là d’un bassin plus profond. »

Henry James,
1877, Voyage en France, Paris, R. Laffont 1987

Les témoignages évoquent alors d’autres contrées Méditerranéennes, parlant d’oasis, d’oueds et évoquant des images bibliques :

« Splendides, ces défilés du Gard inférieur entre leurs rochers blancs ou colorés ; c’est une de ces clus du lumineux Midi, plus belles avec leur pierre vive, leurs flots transparents, leurs arbustes, que les vallées du nord ». (…) On pourrait se croire chez Judas et chez Benjamin, dans un oued descendant vers la Mer Morte ».

Onésime Reclus

« Au pont Saint-Nicolas (la route) traversait le Gardon ; c’était la Palestine, la Judée. Les bouquets de cistes pourpres ou blancs chamaraient la rauque garrigue, que les lavandes embaumaient. Il soufflait par là-dessus un air sec, hilarant, qui nettoyait la route en dépoussiérant l'alentour. (…) Aux abords du Gardon croissaient des asphodèles et, dans le lit même du fleuve, presque partout à sec, une flore quasi tropicale ».

André Gide,
Si le grain ne meure

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