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> Les fondements des paysages : sommaire I. Fondements géographiques et historiques
II. Fondements culturels :
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> Les fondements des paysages du Gard I/ Fondements géographiques
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A l’échelle départementale, les
perspectives aériennes de ces reliefs permettent d’identifier
immédiatement les pentes Cévenoles, raides et profondément
modelées en serres et vallées étroites et successives.
A l’amont, elles sont dominées par les hauteurs plus marquées
des sommets granitiques (Mont Aigoual et Lingas dans le Gard, Mont Lozère
et Bougès en Lozère). On distingue également, toujours
dans les hauteurs qui composent le rebord oriental du Massif Central,
les étendues aplanies des Causses, découpées par
les gorges profondes des rivières. Les pentes Cévenoles,
essentiellement schisteuses, s’achèvent brutalement à
l’aval sur l’entrelac des plateaux calcaires et des plaines
qui font le pays des garrigues.
Ce même pays des garrigues laisse place d’un coup aux étendues
des plaines, par un effet de marche dessinée par de longs coteaux
continus : plaine de la Costière au pied des garrigues de Nîmes,
plaine immense de la Camargue au pied du coteau de Bellegarde/Saint-Gilles,
série de falaises et de coteaux dessinant les limites de la vallée
du Rhône.
A une échelle plus précise, chaque unité
de paysage est presque toujours délimitée par un relief
particulier. Ainsi par exemple les nombreuses unités du monde des
Garrigues s’organisent en plateaux et plaines, séparés
par des coteaux francs et nets parfaitement perceptibles dans le paysage.
Il n’y a guère que les unités de paysage de la Camargue,
aux horizons complètement aplanis, dont les limites ne sont pas
dictées par les reliefs mais plutôt par des modes de mise
en valeur et d’occupation des sols distinctes.
A des échelles plus précises encore, les sites naturels sont liés à des reliefs aisément identifiables : des sommets, comme le mont Bouquet, des tables calcaires, comme le plateau de Lussan, des gorges, comme celles du Gardon ou de la Cèze, des petites dépressions nettement incisées dans les plateaux calcaires, comme la plaine de Belvezet. La netteté des reliefs influe largement sur la dimension humaine et culturelle des paysages. Les sites marquants sont presque systématiquement investis par les hommes, composant notamment des sites bâtis remarquables, parfois spectaculaires avec les villes et villages perchés comme Uzès, Villevieille, Vézénobres, Lussan, Castillon-du-Gard, Cornillon, Moussac, etc ; parfois moins spectaculaires mais toujours précisément placés dans l’espace dessiné par les reliefs.
Le Gard rassemble finalement des paysages qui peuvent être précisément délimités, où les transitions sont franches, parfaitement perceptibles. Le Gard n’est pas le territoire des fondus-enchaînés, mais tout au contraire celui des ruptures, des contrastes et des surprises, qui contribuent à leur dimension parfois spectaculaire. Il n’y a guère que les pentes Cévenoles qui, insensiblement, nous font passer des ambiances méridionales à l’aval aux ambiances montagnardes à l’amont, dans une progression plutôt douce liée à la modification progressive de la végétation, de l’olivier au hêtre et au sapin en passant par le châtaignier.
Les
contrastes et les ruptures composent des paysages particulièrement
riches et diversifiés lorsqu’ils se succèdent à
un rythme serré dans l’espace. Ce n’est pas le cas
des vastes étendues de la Camargue, ni peut-être des pentes
Cévenoles, dont les vallées sont multiples mais qui offrent
au final un paysage assez unitaire et fortement identitaire sur l’ensemble.
Mais c’est le cas dans les Garrigues, où les formes de reliefs
s’interpénètrent à différentes échelles
et démultiplient de ce fait les ambiances contrastées et
les sites particuliers ou pittoresques.
Les grands plateaux calcaires des Garrigues peuvent certes paraître
monotones en première approche, couverts d’une végétation
de garrigue tantôt boisée tantôt broussailleuse. Mais
l’alchimie du calcaire, de l’eau et de l’érosion
génère bien des particularités. Ainsi ces plateaux
s’interrompent brutalement par des coteaux raides qui descendent
sur les plaines cultivées et fertiles. Parfois des plaines petites
sont même découpées dans les plateaux, comme des pièces
de puzzle, formant des sites étonnants et inattendus. A l’intérieur
même de ces petites « plaines – surprises », une
butte calcaire témoin s’est maintenue, souvent coiffée
d’un village. L’emboîtement des reliefs apparaît
ainsi tout-à-fait remarquable : on peut l’illustrer par le
cas de Lussan, vaste plateau calcaire qui enserre une petite plaine agricole
qui elle-même accueille un plateau miniature sur lequel trône
le village. Ce phénomène d’imbrication, ou de paysage-gigogne,
se retrouve à de multiples reprises dans le département.
Ce sont parfois les plaines qui accueillent les collines, dans une inversion
non moins remarquable. La vallée du Vidourle, entre Sauve et Sommières,
compose ainsi un véritable dédale de petites plaines et
vallons, séparées par les collines coiffées de bois
et de garrigues, démultipliant les ambiances, les perspectives
et les cadrages. L’Uzège est séparée du bassin
d’Alès par ce même jeu de collines, autour de Saint-Maurice-de-Cazevieille,
entre Vézénobres et Foissac.
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