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> Les fondements des paysages : sommaire

I. Fondements géographiques et historiques

  1. 1. Les paysages et les reliefs
  2. 2. Les paysages et la géologie
  3. 3. Les paysages et l’eau
  4. 4. Les paysages et la couverture boisée
  5. 5. Les paysages et l’espace agricole
  6. 6. Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures

II. Fondements culturels :
Aperçu sur les représentations des paysages du Gard

> Les fondements des paysages du Gard

II/ Fondements culturels
Aperçu sur les représentations
des paysages du Gard

Le Pont du Gard

La sensibilité aux vieilles pierres a longtemps cristallisé l’attention des voyageurs, qui témoignaient d’Aigues-Mortes, de Nîmes et ses monuments gallo-romains, et surtout du Pont du Gard.
Les représentations de l’aqueduc Romain sont extrêmement nombreuses, aussi bien littéraires que picturales. La lecture des témoignages, l’examen des peintures et des gravures, révèle au moins deux faits essentiels en matière de paysage pour le Pont du Gard :

1) le Pont du Gard prend d’autant plus de valeur aux yeux des voyageurs qu’il s’inscrit dans un pur cadre de nature, sans autre trace de bâti :

c’est ce qu’exprime clairement Jean-Jacques Rousseau, dans les Confessions, en 1782 :

« L’art de ce simple et noble ouvrage me frappa d’autant plus qu’il est au milieu d’un désert où le silence et la solitude rendent l’objet plus frappant et l’admiration plus vive, car ce prétendu pont n’était qu’un aqueduc ».

Dans ses Mémoires d’un touriste, en 1837, Stendhal montre également à quel point l’ouvrage est valorisé par son cadre naturel :

« Par bonheur pour le plaisir du voyageur né pour les arts, de quelque côté que sa vue s’étende, elle ne rencontre aucune trace d’habitation, aucune apparence de culture : le thym, la lavande sauvage, le genévrier, seules productions de ce désert, exhalent leurs parfums solitaires sous un ciel d’une sérénité éblouissante. L’âme est laissée tout entière à elle-même, et l’attention est ramenée forcément à cet ouvrage du peuple-roi qu’on a sous les yeux ».

Même Mérimée, plus attentif à l’architecture qu’au paysage, le précise dans ses « Notes d’un voyage dans le Midi de la France », en 1835 :

« Le site sauvage, la solitude complète du lieu, le bruit du torrent ajoutaient une poésie sublime à l’architecture imposante qui s’offrait à mes yeux ».

2) la découverte du Pont du Gard dans ce cadre de nature est soudaine et surprenante, participant de cette impression grandiose qui frappe les voyageurs :

Alexandre Dumas témoigne de la mise en scène de cet « arc en ciel de pierres » :

« Tout à coup nous aperçûmes au-dessus du feuillage sombre des chênes verts et des oliviers, se détachant sur un ciel bleu, deux ou trois arches, à teinte chaude et jaunâtre : c’était la tête du géant romain. Nous continuâmes d’avancer, et au premier coude que fit la montagne, nous l’embrassâmes dans tout son ensemble, à cent pas à peu près de nous ».

Alexandre Dumas,
Midi de la France, 1837-1841

Henry James, témoigne également de la valeur de cette découverte soudaine :

« J’accordai toute mon attention à cette grandiose construction. On s’en approche de très près avant de la voir : le ravin qu’il enjambe s’ouvre brusquement et découvre le spectacle, qui devient alors d’une extrême beauté ».

Henry James,
1877, Voyage en France, Paris, R. Laffont 1987


En ce sens, le Pont du Gard est beaucoup plus qu’un monument. C’est un véritable paysage, associant de façon exceptionnelle l’objet à son contexte, le tout dans une mise en scène dont l’attente, l’approche et la brusque découverte participent.

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