Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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> Synthèse régionale

Introduction

  • Vers une politique renforcée en matière de paysage

1/ Synthèse régionale sur l’organisation des paysages :
le théâtre régional

  • Aperçu général des paysages : le théâtre régional

2/ Synthèse régionale sur les enjeux :
vers des objectifs de qualité paysagère

> Synthèse régionale > 2/ Synthèse régionale sur les enjeux : vers des objectifs de qualité paysagère

2/ Synthèse régionale sur les enjeux :
vers des objectifs de qualité paysagère

Les objectifs possibles pour les bords du Rhône

1. Réhabiliter le paysage et l’environnement du Rhône

Les châteaux de Tarascon et Beaucaire, vus depuis l'usine électrique de Beaucaire La digue-promenade de Beaucaire, s'ouvrant sur le Rhône Saint-Etienne-des-Sorts (Gard) : rare exemple de quais directement au contact du Rhône Les bords du Gardon à Comps, proches de la confluence avec le Rhône

Le fleuve Rhône a largement été dompté par des aménagements lourds qui font de ses abords des sites aujourd’hui peu valorisés. Les digues en particulier offrent de grands espaces dénudés, secs et drainants, à la végétation rare, contradictoires avec la valeur de l’eau dans un pays de soleil. La réhabilitation paysagère du Rhône passe ainsi par la reconquête de ses rives dans des dispositions plus environnementales et paysagères, davantage plantées. L’ampleur de la tâche suppose un phasage, en privilégiant les linéaires du Rhône proches des sites urbains : Pont-Saint-Esprit, Marcoule/Codolet, Roquemaure, Villeneuve-lès-Avignon, Aramon, Comps, Beaucaire, Fourques.
La remise en valeur suppose aussi l’amélioration des usages liés à ces bords de l’eau, notamment des îles, mais aussi des plaines adjacentes, avec création de circulations douces, d’espaces d’accueil du public, de sites de découverte de la nature, etc. La confluence du Gard et du Rhône vers Comps/Montfrin mérite tout particulièrement une telle réinvention de paysages fluviaux : une façon de tirer parti du caractère inondable du secteur, durement éprouvé par les débordements chroniques des rivières.
Le recentrage sur le Rhône comme territoire de valeur culturelle, environnementale et paysagère ne prendra de sens que dans le cadre d’une réflexion interrégionale, associant les deux rives : la rive droite du Gard (Languedoc-Roussillon) et la rive gauche du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône (PACA).


2. Organiser le développement de la vallée du Rhône, de Pont Saint-Esprit à Villeneuve-lès-Avignon, à l’échelle interrégionale

De Pont-Saint-Esprit à Avignon, l’axe Rhodanien génère une pression de développement qui se traduit par un risque de brouillage progressif du paysage du fait d’une urbanisation dispersée et sans ordre, faute de projet qualitatif d’ensemble pour ce territoire, de vision d’avenir.

Les pressions sont multiples :

Passages des grandes infrastructures, générant des linéaires déqualifiés

Les talus de la ligne TGV

Le couloir Rhodanien accueille les grandes infrastructures d’échelle nationale ou européenne. En rive droite Gardoise, il s’agit :

  • des voies se reliant à l’A7 qui reste en rive gauche
  • de l’autoroute A9
  • de la RN 580 reliant Pont-Saint-Esprit à Avignon
  • de la RN 86 entre Pont-Saint-Esprit et Bagnols-sur-Cèze
  • de la RN 100 reliant Avignon à l’A9 et à l’Uzège
  • du TGV Méditerranée, qui passe sans ménagement à travers la plaine de Pujaut et les garrigues des Angles.

Ces grandes infrastructures posent des problèmes de paysage par effets directs ou indirects :

  • coupures physiques qui perturbent les déplacements et dessertes locales ainsi que la gestion agricole ou viticole des terres ;
  • coupures visuelles qui segmentent les logiques paysagères en morceaux de territoire déconnectés,perdant leur sens et leur valeur ;
  • forte présence et « lourdeur » dans le paysage du fait des talus de remblais et de déblais, des bassins de rétention, des ouvrages techniques, des murs anti-bruit, des panneaux (routes) ou lignes électriques (train), qui les accompagnent : cas du TGV Méditerranée récent notamment ;
  • cristallisation d’un bâti linéaire médiocre d’activités profitant de la commodité de desserte et de l’effet de vitrine : problèmes dit « des entrées de villes » (RN 100 vers les Angles, RN 580 entre Saint-Laurent-des-Arbres et Bagnols-sur-Cèze) ;
  • vieillissement du bâti d’habitation autour des routes nationales devenues nuisantes.

Présence forte des lignes à haute tension

Lignes à haute tension

Le secteur Rhodanien de Pont-Saint-Esprit/Avignon pâtit d’une forte présence des réseaux aériens, notamment des lignes à haute tension : centre électrique de Vénéjan, centre électrique de Tavel, centre électrique de l’Ardoise sont autant de points de dispersion des lignes, dont certaines coiffent en outre sans ménagement des reliefs très en vue.

Pression d’urbanisation résidentielle

Colonisation de la crête du coteau vers Rochefort-du-Gard

En rive droite Gardoise, la pression d’urbanisation résidentielle est particulièrement lisible au droit d’Avignon, sur les communes de Villeneuve-lès-Avignon et des Angles et s’étend vers Rochefort-du-Gard, Pujaut, Sauveterre. Elle tend également à se diffuser dans les plaines à la faveur des confluences : Pont-Saint-Esprit et l’Ardèche, Bagnols et la Cèze, Laudun et la Tave.

Dans la forme qu’elle prend, les problèmes et les risques qu’elle présente en matière de paysage sont :

  • une consommation des espaces agricoles, viticoles ou de nature faute de densité ;
  • un affaiblissement des centralités historiques ;
  • un brouillage des sites bâtis qui structurent le paysage cadre de vie : phénomène d’étalement indifférencié (cas des Angles).

Pression des activités

Les abords de la RN 100

A la pression pour le bâti résidentiel s’ajoute le développement des activités, favorisées par la commodité des échanges et les effets de vitrine. De grosses implantations industrielles s’y ajoutent : Marcoule, l’Ardoise, en particulier.

Des atouts à faire valoir

Le massif des Angles dans sa partie sud, non urbanisée. Vue depuis la RD 126 La vue d'exception sur la plaine du Rhône depuis le fort Saint-André Le vieux village des Angles depuis la RN 100
Pont-Saint-Esprit depuis le pont sur le Rhône Le valat de Malaven au-dessus de Tavel

De Pont-Saint-Esprit à Avignon, les différentes pressions de développement s’opèrent dans un territoire présentant des sites originaux, complexes et très divers, qui sont fragilisés par ces dynamiques de transformation : celles-ci tendent à gommer les particularités, à lisser les différences et finalement à affadir le cadre de vie et lui faire perdre sa personnalité. Il y a pourtant de nombreux atouts à faire valoir, qui doivent nourrir les orientations d’aménagement pour les préserver et les prolonger à travers les évolutions à l’œuvre :

des sites naturels multiples et très différents les uns des autres :

  • des massifs de garrigues isolés dans la plaine rhodanienne comme des îles, avec falaises rocheuses (garrigue de Marcoule, plateau de Lacau, massif des Angles)
  • des barres rocheuses : montagne de Saint-Genies, rebord nord de la plaine de Pujaut
  • des coteaux : linéaire des coteaux bordant les plaines et les vallées, linéaire des coteaux du Rhône
  • des vallats : le plus spectaculaire est celui de Tavel
  • des plaines incisées dans les reliefs : plaine de Pujaut
  • des vallées : la Tave, la Cèze et leurs affluents
  • le linéaire fluvial du Rhône

des sites bâtis remarquables : nombreux villages et villes occupant des sites marquants, très valorisants pour le paysage ; certains sont même spectaculaires comme Saint-Victor-la-Coste, les Angles et Montfaucon;

un patrimoine bâti de qualité : Pont-Saint-Esprit, Bagnols, Laudun, Villeneuve-lès-Avignon, villes riches de patrimoine, auquel s’ajoute le patrimoine bâti des villages ;

un patrimoine bâti de qualité : Pont-Saint-Esprit, Bagnols, Laudun, Villeneuve-lès-Avignon, villes riches de patrimoine, auquel s’ajoute le patrimoine bâti des villages ;

une économie viticole dynamique, source de richesse, gestionnaire de paysage et facteur d’identité : appellations contrôlées Côtes-du-Rhône, Tavel, Lirac ; les viticulteurs sont soucieux de la qualité des paysages pour la préservation de leurs terres et l’image de marque de leurs vins.


Des projets intercommunaux pour la qualité du territoire

La maîtrise paysagère de ce vaste territoire en voie d’urbanisation passe par des démarches de projets locaux, associant par endroits les deux rives (à Pont-Saint-Esprit, à Villeneuve-lès-Avignon) définissant l’équilibre entre le bâti existant, le bâti nouveau, l’espace cultivé et l’espace de nature.

Plusieurs principes peuvent guider les réflexions :

  • mise en place d’une stratégie claire d’implantation du bâti dans le paysage, sur la base d’une reconnaissance des sites bâtis aujourd’hui ;
  • inconstructibilité stricte des espaces viticoles et agricoles, qui sont sources de richesse économique, facteurs d’identité et gestionnaires de l’espace ;
  • inconstructibilité stricte des abords des infrastructures : coup d’arrêt à l’urbanisation linéaire ;
  • identification, protection et aménagement d’une véritable trame paysagère, agricole et environnementale, structurante pour le développement (trame verte et bleue telle que définie au Grenelle de l’Environnement) ;
  • mise en valeur du paysage agricole par la préservation et la création de structures paysagères : arbres isolés, haies brise-vent, murs, alignements d’arbres, bosquets, ripisylves, vergers, …
  • densification du bâti autour des centres historiques ; confortement des centralités existantes ;
  • traitement qualitatif des limites entre bâti et espace non bâti (agricole, viticole ou naturel) à l’occasion des opérations immobilières successives ;
  • requalification paysagère ambitieuse des linéaires d’infrastructures urbanisés :
    – traversées des zones commerciales ou artisanales (RN 100 vers les Angles ; RN 580 autour de Saint-Laurent-des-Arbres/Saint-Geniès-de-Comolas, …)
    – traversées des secteurs habités vieillissants.

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