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Introduction

Vers une politique renforcée en matière de paysage

Introduction

La présente synthèse régionale ne représente qu’une infime partie de l’Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon. Cet atlas, réalisé pour chacun des cinq départements, de 2003 à 2008, (Gard, Lozère, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales), est accessible en ligne sur le site internet de la DREAL Languedoc-Roussillon à l’adresse suivante : atlas.dreal-languedoc-roussillon.fr

Chaque atlas départemental a été réalisé en quatre parties :

• L’organisation des paysages, qui brosse un aperçu de la diversité des paysages et présente leur organisation en « grands ensembles » et « unités de paysage »,
  
• Les fondements des paysages, qui expliquent les origines de cette diversité, sur des bases, géographiques et naturelles, historiques et culturelles,
  
• Les unités de paysage, qui situent chaque paysage, décrit ses caractéristiques et dresse une analyse critique de son état,
  
• Les enjeux majeurs, qui font état des dynamiques des dernières décennies ou années encore en cours et qui mettent en avant des propositions de prise en compte des paysages.

Au total, l’atlas ainsi construit a identifié, décrit et analysé 175 unités de paysage. Il rassemble 6321 photographies, 193 photographies panoramiques interactives (QTVR), et 642 cartes et blocs diagrammes.

Pour autant, l’atlas n’apporte qu’une pierre dans cet ambitieux édifice à construire qu’est une politique de paysage : celle d’une meilleure connaissance et d’une meilleure conscience partagées. Cette politique est indispensable à organiser et à « muscler » d’urgence : le contexte régional est marqué par la puissance et la contradiction des processus de transformations à l’œuvre au cours des dernières décennies.
La puissance de l’urbanisation est intense : « on a plus construit en 20 ans qu’en 20 siècles » avec une augmentation des surfaces urbanisées de 40200 ha (soit +14%) sur la période 1989/2006 (source DRAAF).
La fermeture des milieux est non moins marquante avec une augmentation des surfaces boisées de 114 800 ha (soit +12%) sur la période 1989/2006 (source DRAAF) ; contradiction entre l’attrait irrépressible pour un « cadre de vie » de qualité et la dégradation de ce même de ce cadre de vie par le seul fait qu’on s’y « sur-installe » et qu’on le « sur-fréquente ».

Entre la maison et l’arbre également conquérants, c’est la parcelle agricole qui est fragilisée. Les paysages agricoles de la région apparaissent globalement comme les grands perdants des dernières décennies, consommés par ces deux dynamiques d’urbanisation et de boisements, et ce quasiment partout dans la région, depuis le littoral jusque dans la montagne. Sur la longue période 1989/2006, on observe une diminution de la surface agricole utilisée avec une perte d’environ 39 500 ha (soit - 4%) ; les cultures permanentes étant les plus touchées avec une régression de 77 000 ha (la vigne perd 65 000 ha).
Les milieux naturels apparaissent également fragilisés, détruits ou appauvris par ces deux processus, dans une région qui se targue pourtant d’hériter de la plus riche biodiversité à l’échelle nationale.

Les dispositions du Grenelle de l’Environnement, notamment en matière de lutte contre l’étalement urbain et de renforcement des centralités et des densités, d’élaboration de la trame verte et bleue, d’économie d’énergie et de rationalisation des déplacements et transports, de développement d’énergies renouvelables, peuvent faciliter une meilleure maîtrise de l’évolution des paysages. Mais les objectifs chiffrés, aussi ambitieux soient-ils, ne garantissent pas la qualité même des réalisations. Le Grenelle doit ainsi être un levier pour porter beaucoup plus haut les ambitions paysagères et culturelles en matière de cadre de vie.

La présente synthèse régionale propose d’alimenter les politiques en faveur de la qualité des territoires, en identifiant des « objectifs de qualité paysagère » possibles pour chacun des grands paysages régionaux. L’Atlas contribue ainsi pleinement à la demande de la Convention Européenne du Paysage, entrée en vigueur en France le 1er juillet 2006, qui prévoit un engagement d’identification et de qualification des paysages, ainsi qu’une formulation d’objectifs de qualité paysagère :

Extrait de la Convention Européenne du Paysage :

« Chaque Partie s'engage :
à identifier ses propres paysages, sur l’ensemble de son territoire ;
à analyser leurs caractéristiques ainsi que les dynamiques et les pressions qui les modifient ;
à en suivre les transformations ;
à qualifier les paysages identifiés en tenant compte des valeurs particulières qui leur sont attribuées par les acteurs et les populations concernés. »

« Objectifs de qualité paysagère
Chaque Partie s'engage à formuler des objectifs de qualité paysagère pour les paysages identifiés et qualifiés, après consultation du public conformément à l'article 5.c.

« Mise en œuvre
Pour mettre en œuvre les politiques du paysage, chaque Partie s'engage à mettre en place des moyens d'intervention visant la protection, la gestion et/ou l'aménagement des paysages ».

La présente synthèse régionale s’organise en deux parties :

• la première propose une vision unifiée de l’organisation des paysages à l’échelle du Languedoc-Roussillon, rassemblant les grands ensembles et les unités de paysage de chaque département dans un même tout régional ;

• la seconde propose des objectifs de qualité paysagère possibles pour chaque grand type de paysage régional, à partir des enjeux majeurs tels qu’ils ont été identifiés dans les atlas départementaux. Cette synthèse fait émerger les synergies possibles entre territoires, qui partagent des enjeux communs au-delà des limites administratives.

Dreal Languedoc-Roussillon - Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes
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