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> Paysages des Pyrénées orientales : les enjeux majeurs

  • 1. La maîtrise de l'urbanisation et la requalification paysagère de la côte sableuse
     
  • 2. La valorisation paysagère de la côte rocheuse
     
  • 3. La maîtrise de l'urbanisation dans la plaine du Roussillon
     
  • 4. La préservation des paysages du synclinal du Fenouillèdes et de la vallée du Verdouble
     
  • 5. L'organisation paysagère des vallées du Tech et de la Têt
     
  • 6. La préservation et la gestion des grands espaces de nature
     
  • 7. La préservation du cadre agricole et naturel de Cerdagne et du Capcir
     
  • > Paysages des Pyrénées orientales : les enjeux majeurs

    5. L'organisation paysagère des vallées du Tech et de la Têt

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    La précieuse plaine agricole autour de Vinça dans le fond de la vallée de la Têt au pied du Canigou Les remparts de Villefranche-de-Conflent Prats-de-Mollo : le bourg fortifié surplombé par le fort Lagarde

    Les vallées du Tech et de la Têt forment deux profonds sillons parallèles, creusés de part et d'autre du majestueux massif du Canigou. Orientées est-ouest, elles constituent de véritables traits d’union entre les territoires de la montagne et la plaine du Roussillon.  Sans surprise, elles concentrent l’essentiel du développement du secteur montagneux du centre du département (Conflent et Vallespir) : les voies de circulations principales, les villages et villes, mais aussi les espaces cultivés en vergers ou en prairies. Couloirs de communication depuis toujours, elles héritent d’un patrimoine urbain, industriel et militaire par endroits remarquables : sites bâtis des villages de Eus, Prats-de-Mollo, Rhodes ; forts Lagarde et Libéria, usines de Ria, la Bastide (Olette), Arles-sur-Tech. Aujourd’hui, l’intensité ce développement apparaît inégale entre les deux vallées : la Têt, en connectant les deux territoires très attractifs que sont la plaine du Roussillon et la Cerdagne, connaît une pression urbaine et un trafic routier intense, tandis que la vallée du Tech, qui s’achève à l’amont par des cols frontaliers, échappe à une telle intensité de flux.

    Mais dans les deux cas, les enjeux en termes de paysage apparaissent partagés et importants :


    Un cadre de vie, mais aussi un couloir de flux qui rend par endroits difficile la cohabitation entre urbanisation et infrastructures :

    Problème de dégradation des paysages des infrastructures : urbanisation linéaire le long de la route RD115 ; ici à Reynes (vallée du Tech) Problème d'urbanisation linéaire le long de la route RN116 à l'entrée de Prades Nuisance de la route RN116 au niveau des traversées des villages ; ici à Joncet

    Pour l’ensemble des habitants du secteur, les vallées forment les « lignes de vie » presque uniques depuis que la montagne s’est en bonne partie vidée de ses habitants ; elles sont par ailleurs intensément parcourues par tous les échanges entre la montagne et la plaine, donc largement sous le regard des visiteurs. La vallée de la Têt est particulièrement fréquentée, avec un trafic atteignant les 5 500 véhicules par jour entre Villefranche-de-Conflent et Mont-Louis. Les trafics prévisibles à l’horizon 2015 sont de 16 500 véhicules par jour au droit de Villefranche-de-Conflent en moyenne annuelle, et de 20 600 véhicules par jour (soit environ 1 000 véhicules par heure et par sens) en pointe journalière estivale.
    En termes d’habitat, l’intensité des déplacements par la route génère des nuisances dans certaines situations, lorsque les villages sont étroitement inféodés à la route, mais aussi lorsque la route génère des coupures physiques infranchissables (Marquixanes, Joncet, Olette, ...).
    A l’inverse, en termes d’urbanisation commerciale, l’effet vitrine de la route génère une pression à ses abords qui se traduit par endroits par une banalisation « d’entrées de villes » (Prades, Amélie-les-Bains).

    Dans tous les cas, la commodité de desserte offerte par la route et les contraintes géographiques (reliefs et risques) conduisent à un allongement préoccupant de l’urbanisation qui prolonge les conflits et les risques de dégradation paysagère.


    Un cadre de vie contraint, où l’espace agricole est fragile

    Urbanisation au détriment de l'espace agricole dans la vallée de la Têt autour de Prades Concurrence de l'urbanisation sur l'espace agricole ; ici à Bouleternère

    La rareté de l’espace confortable, échappant aux pentes trop fortes et aux zones à risques d’inondation ou de glissements de terrain, génère une forte concurrence entre les espaces agricoles, où se concentrent les meilleures terres et les plus facilement cultivables du secteur, les espaces de protection, l’urbanisation et les infrastructures.
    Dans cette concurrence, les espaces agricoles sont facilement « perdants », fortement concurrencés par l'urbanisation qui s’ajoute à la déprise des terres les moins facilement accessibles et mécanisables. Pourtant le dynamisme économique est bien là : dans la vallée de la Têt, les productions d'abricots et cerises se maintiennent globalement, les pêchers représentent encore 70% de la production du département ; la pomme tend à se développer encore modestement, notamment grâce à la coopérative Paysanne des vergers pradéens.  Dans la vallée du Tech, si la culture de la cerise a généré des friches aux alentours de Céret, dues à la spéculation foncière, elle se maintient avec des replantations ces dernières années, mais semble rester incertaine sur le long terme.

    Outre leur valeur économique, les espaces agricoles contribuent fortement à  la valeur des paysages des deux vallées : en marquant les coupures d'urbanisation entre les différents bourgs, en offrant une image soignée et jardinée qui contraste avec l’espace de la montagne, en dégageant des vues remarquables, notamment sur les flancs du Canigou ou sur les sites bâtis remarquables des villages.


    L’organisation paysagère et urbaine du développement

    Urbanisation récente implantée dans le lit majeur du Tech ; ici à Amélie-les-Bains La vallée de la Têt La vallée du Tech

    Le cadre de vie particulier des deux vallées de la Têt et du Tech, à la fois étroit et long, contraint par les pentes et par les risques, tiraillé entre les logiques d’implantation et les logiques de flux, apparaît ainsi complexe à aménager harmonieusement. Dans cette situation, l’organisation paysagère et urbaine du développement dans les vallées apparaît essentielle, par exemple sous forme de charte ou plan de paysage, fixant des objectifs de qualité paysagère (au sens de la Convention européenne du paysage) et traductible dans les documents d’urbanisme :

    • identification et protection stricte sur le long terme des espaces agricoles économiquement les plus riches ;
    • identification et protection stricte sur le long terme des espaces agricoles ou naturels qui jouent le rôle d’espaces de respiration des fonds de vallée, en séparant les bourgs les uns des autres et en rythmant le parcours ;
    • arrêt de l’urbanisation linéaire autour des voies de dessertes des vallées : RN116 et RD115 ;
    • confortement des sites bâtis remarquables (présence marquante d’un village ou d’un bourg dans le grand paysage de la vallée) : reconnaissance des limites et capacités d’accueil, renforcement des centralités, valorisation des espaces publics, arrêt du mitage, …
    • renforcement du rôle et des centralités des gares partout où c’est possible, en tenatn compte des contraintes des sites d’implantation des gares ;
    • requalification des traversées des villages et bourgs (RN116 : Ria, Serdinya-Joncet, Olette et Fontpédrouse dans la vallée de la Têt ; RD115 dans la vallée du Tech) ;
    • mise en valeur du patrimoine architectural urbain, industriel et militaire ; maîtrise qualitative de la fréquentation touristique (parkings et cheminements, enseignes, …) ;
    • mise en valeur des bords de l'eau : valorisation des traversées urbaines des cours d'eau (Amélie-les-Baines, Arles-sur-Tech, Prades), gestion des ripisylves, aménagement de promenades et circulations douces, accessibilité des berges, notamment pour les usages de baignade ou pêche, identification et gestion du petit patrimoine, valorisation des abords du lac de Vinça (meilleure relation au village, accessibilité, passage de la route, traitement paysager et architectural des ouvrages techniques, ...) ;
    • valorisation paysagère et écologique des paysages des versants : gestion d’espaces ouverts et réhabilitation de terrasses dans les secteurs stratégiques pour le paysage (abords de villages, points de vue).


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