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> Paysages de l'Aude : les enjeux majeurs

  • 1. La reconversion de "l'arrière littoral" en espace d'accueil digne d'un bord de mer d'exception
     
  • 2. La maîtrise qualitative réciproque entre espaces agricoles, sites urbains et infrastructures des grandes plaines (sillon Audois)
     
  • 3. L'organisation paysagère et urbaine des agglomérations de Narbonne et de Carcassonne
     
  • 4. La valorisation de l'héritage industriel de la moyenne vallée de l'Aude
     
  • 5. La reconnaissance et la préservation de paysages agricoles remarquables
     
  • 6. La gestion des espaces de nature
  • > Paysages de l'Aude : les enjeux majeurs

    3. L’organisation paysagère et urbaine des agglomérations de Narbonne et de Carcassonne

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    La reconnaissance des sites bâtis, nécessaire à l’échelle d’un village ou d’une petite ville pour orienter les choix d’urbanisme, est aussi nécessaire à l’échelle intercommunale d’une agglomération. Dans l’Aude, cette organisation paysagère et urbaine intercommunale concerne les agglomérations de Narbonne et de Carcassonne en particulier. Les enjeux sont de nature distincte pour chacune.


    Narbonne

    La logique paysagère de Narbonne dans son territoire est délicate : historiquement, la ville est fondamentalement portuaire, liée à son golfe. Le changement du cours de l’Aude et l’atterrissement progressif du fond du golfe ont séparé la ville de sa raison d’être maritime. La voici dans la plaine, orpheline à la fois de son bord de mer et de son fleuve. Elle a réussi néanmoins à s’organiser autour d’un paysage d’eau avec le canal de la Robine créé sur l’emplacement de l’ancien lit de l’Aude, composition paysagère qui a longtemps tenu la ville dans sa plaine, renforcée par la présence centrale de la cathédrale Saint-Just-Saint-Pasteur, visible de fort loin. Géographiquement, l’eau reste bien une contrainte par la nature inondable de la plaine dans laquelle s’inscrit la ville aujourd’hui.
    Sa position de carrefour entre littoral Méditerranéen et ouverture vers l’Atlantique, aujourd’hui autoroutier (A9/A61) et ferroviaire, allié à sa proximité au littoral devenu attractif en terme balnéaire, a contribué à sa croissance urbaine (33891 habitants en 1962, 46510 habitants en 1999).
    Dans cette situation historique et géographique inédite et complexe, ces dynamiques à l’œuvre se reportent hors de la logique originelle de la ville, et se concrétisent par deux processus en cours problématiques :

    • une urbanisation linéaire autour des infrastructures, notamment d’activités commerciales, qui contribue à déqualifier les entrées de ville de Narbonne et à destructurer sa forme urbaine : autour de la RN 9 vers le sud, de la RN 113 vers l’ouest, de l’A9 ;
    • une urbanisation récente des coteaux des Corbières qui dominent la plaine et la ville à l’ouest ; elle s’affiche actuellement avec ostentation, voire agressivité dans le paysage urbain :
    • parce qu’elle est récente, pas encore atténuée par la végétation des jardins et des plantations qui ne manquera pas de se développer,
    • parce que les collines sont râpeuses et sèches, ne portant qu’une maigre végétation peu apte à appuyer le bâti récent,
    • enfin parce que l’urbanisation s’opère sans règle lisible, colonisant aussi bien les crêtes que les pentes et le piémont.
    Elle gagne même l’intérieur des Corbières, avec la malheureuse zone d’activités de Montredon-des-Corbières, sur la RN 113, qu’il faut traverser pour accéder notamment au site patrimonial de l’abbaye de Fontfroide.

    Ces dynamiques, aujourd’hui mal maîtrisées en terme de qualité paysagère, mais aussi urbaine et architecturale, nuisent incontestablement à une cité pourtant de grande qualité, riche d’histoire, de patrimoine mais aussi de potentiel de développement.
    Les enjeux portent aujourd’hui sur :

    1. l’arrêt de l’urbanisation linéaire autour des grandes voies d’entrée/sortie de ville
    2. la reconquête qualitative des « entrées de ville »
    3. la reconquête paysagère des coteaux ouverts sur la plaine et l’intégration du passage du TGV
    4. la protection du massif de Fontfroide (projet de classement de site) et du vignoble de Quatourze ( AOC Coteaux du Languedoc)
    5. la mise en relation de la ville à son ancien bord de mer sous une forme renouvelée : un parc naturel urbain ? améliorant les liaisons de Narbonne à son ancien littoral à travers un espace protégé et géré : amélioration paysagère de la frange urbaine sud, renforcement du réseau de circulations douces (piéton vélo cheval) depuis la ville, franchissements de l’A9 et de la voie de chemin de fer, mise en valeur des bords de l’eau (canal de la Robine mais aussi chenaux de drainage), confortement des activités nautiques (Port la Nautique), …
    6. la préservation et la mise en valeur du « bocage » narbonnais : projet agricole de redynamisation (biocarburants, maraîchage, melon, asperge, …), identification, repérage et préservation des structures arborées remarquables, rares dans le contexte régional et précieuses pour leur qualité d’ombrage, mise en valeur des bords de l’eau (chenaux, fossés, canal, …) notamment par création de circulations douces, …


    Carcassonne

    La rue Trivalle dominée par les remparts de la Cité Conques-sur-l'Orbiel Urbanisation récente à Cazilhac

    Façonnés par la confluence de l’Aude, du Fresquel, de l’Orbiel et de leurs affluents, les reliefs du territoire de l’agglomération Carcassonnaise apparaissent plus animés qu’ailleurs dans le sillon Audois. Des collines s’y dessinent, propices à l’existence de sites bâtis précis et lisibles. Le plus remarquable d’entre eux est bien sûr celui de la Cité, en situation perchée sur une colline dominant la rive droite de l’Aude. Mais, sans être forcément spectaculaire et exceptionnel, chaque village ou bourg compose un site bâti qui mérite attention (Pennautier sur les berges du Fresquel, village perché de Bouilhonnac, le bourg de Trèbes entre Canal du Midi, Orbiel et Aude, Conques-sur-l'Orbiel, ...). C’est d’autant plus nécessaire dans ce contexte d’urbanisation intense, lié à la proximité de Carcassonne.
    Or des débordements se font sentir, qui tendent à rabouter les bourgs ou villages entre eux, transformant insidieusement les environs de Carcassonne en une banale banlieue. (exemples)
    Dans cette situation, l’organisation paysagère et urbaine de l’agglomération passe par la reconnaissance et la préservation des espaces agricoles, qui composent par endroit une campagne-jardin de particulièrement grande qualité. En terme d’aménagement, il n’y a pas de logique à ce que ces espaces ne soient préservés que vis-à-vis de la Cité historique. Mis en réseau, reliés entre eux pour des raisons écologiques (corridors) et/ou paysagères (circulations douces, vues, espaces de respiration), ces espaces ont vocation à terme à constituer une trame paysagère, associant espaces agricoles et naturels, contribuant à la structuration de l’agglomération. La Trame paysagère a particulièrement vocation à se dessiner dans le cadre d’un SCOT, en zoomant à la parcelle sur les secteurs délicats (espaces ténus et sous pression d’urbanisation ou de passage d’infrastructures), là où la mise en réseau des espaces est fragile et peut facilement disparaître par des coupures irrémédiables. C’est à l’intérieur de ce cadre, ou de cette architecture agricole, paysagère et naturelle, que le développement peut s’organiser.

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