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> Les fondements des paysages des Pyrénées orientales

  1. 1. Les paysages et les reliefs
  2. 2. Les paysages et la géologie
  3. 3. Les paysages et l’eau
  4. 4. Les paysages et la couverture végétale
  5. 5. Les paysages et l'espace agricole
  6. 6. Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures
> Les fondements des paysages des Pyrénées-Orientales

1. Les paysages et les reliefs

Paysages et reliefs de l pyrenees_orientales

Le relief du département des Pyrénées orientales

L'amphithéâtre des Pyrénées-Orientales : un condensé de la géographie régionale

Le massif des Albères plonge brusquement dans la mer pour dessiner la seule grande portion de côte rocheuse du Languedoc-Roussillon. L'amphithéâtre des Pyrénées-Orientales : la plaine du Roussillon bordée par les Corbières (à l'horizon) et les Albères (au premier plan).

À l'échelle de la région, le département des Pyrénées-Orientales marque l'achèvement du grand amphithéâtre ouvert sur la Méditerranée qui signe sa singularité géographique : Cévennes, Causses, Avants-Monts, Montagne Noire, Corbières, se prolongent dans le département par les Pyrénées, puis s'achèvent dans la Méditerranée par la chaîne des Albères, dont les reliefs abrupts plongent directement dans la mer. Les Albères forment ainsi la seule grande portion de littoral rocheux du Languedoc-Roussillon : dans les autres départements, seuls quelques îlots isolés s'avancent en mer sur un rivage essentiellement lagunaire et sableux : le Mont Saint-Loup et le Cap d'Agde dans l'Hérault, le Cap Leucate dans l'Aude. Sur environ 17 km de long, du Racou au Cap Cerbère, une succession de criques et de caps schisteux dessinent un paysage unique, marqué par le vignoble du Cru Banyuls qui façonne les pentes littorales des Albères.
Non seulement le département referme l'arc régional, mais il forme par lui-même un étonnant condensé de cette géographie si particulière au Languedoc-Roussillon. En effet, la vaste plaine du Roussillon, bordée par les reliefs des Pyrénées (à l'ouest), des Corbières (au nord) et des Albères (au sud), se retrouve au centre d'un véritable amphithéâtre tourné vers la mer, à l'image de ce qu'offre la région dans son ensemble. De cette géographie contrastée où se juxtaposent plaine, montagne et littoral, va naître une remarquable diversité de paysages  concentrés dans le plus petit des départements de la région (soit 4116 km²).

 

Des horizons magnifiés par la puissance de la montagne

L'horizon bleuté des Albères depuis la plage de Canet. Les pentes des Albères depuis la plage d'Argelès-sur-Mer. La toile de fond des Aspres depuis la plaine viticole. Les Aspres : une succession de crêtes montagneuses.
  Le Crest viticole et les horizons des Corbières, avec le belvédère de Força Real sur la gauche. Les horizons montagneux depuis le Crest viticole : les Albères sur la gauche, le massif du Canigou au centre et les Corbières sur la droite.  

La géographie en amphithéâtre des Pyrénées-Orientales dessine des paysages contrastés où la mer et la plaine rencontrent la montagne sur un territoire réduit. Les horizons montagneux marquent ainsi fortement les paysages.
Sur le littoral de la côte sableuse, le profil bleuté des Albères devient ainsi un élément omniprésent qui magnifie les longues plages de sables de la plaine roussillonnaise. Cette toile de fond montagneuse, déjà présente au loin depuis le littoral audois, se renforce peu à peu à partir du  Barcarès en suivant les stations balnéaires vers le sud, jusqu'à devenir un paysage palpable de pentes sculptées par les terrasses lorsque l'on se trouve sur les plages d'Argelès-sur-Mer.
Dans la vaste plaine du Roussillon, les paysages agricoles sont eux aussi magnifiés par les horizons montagneux qui l'encadrent :

  • au sud, la chaîne des Albères dessine une véritable barrière avec ses pentes raides couvertes de forêts, animées par les silhouettes de ses nombreux pics rocheux : Pic Neulos (1256 m), Pic des 4 Termes (1157 m), Pic Sailfort (994 m), ...
  • à l'ouest, la succession de crêtes du massif des Aspres forme un socle élégant et complexe au premier plan, d'où émerge l'imposante silhouette du Canigou,
  • au nord, les reliefs calcaires des confins des Corbières et du Fenouillèdes constituent un horizon plus modeste, râpeux et gris bleuté. Le belvédère de Força Réal, par sa silhouette caractéristique en forme de pic et par sa situation en avant-poste face à la plaine, compose un repère visuel marquant, bien qu'il ne culmine qu'à 507 m d'altitude.

 

Le relief emblématique du Canigou

La silhouette emblématique du Canigou, ici depuis le Crest vers Rivesaltes. Le massif du Canigou, ici depuis Marquixanes dans le Conflent.

Relief emblématique, le massif du Canigou qui surgit à l'horizon forme une véritable image d'Épinal pour les Pyrénées-Orientales. On le retrouve sur la plupart des cartes postales, photos, livres et prospectus touristiques. On le représente même volontiers enneigé, comme un mont Fuji, quand il compose les paysages les plus contrastés qui soient en milieu méditerranéen.
Sa situation privilégiée à l’extrémité orientale de la chaîne pyrénéenne, isolée par les fossés d'effondrement du Conflent et du Vallespir, faisant face à la mer et dominant la plaine du Roussillon, en fait incontestablement le relief le plus remarquable du département : l'équivalent de ce qu'est la Rhune pour les Basques, à l'autre bout de la chaîne pyrénéenne.
Dans cette situation, il n'est guère étonnant que cette montagne mythique des bords de la Méditerranée fût même considérée jusqu'au XIXème siècle comme le sommet des Pyrénées, bien qu'elle n'atteigne pas les 3000 mètres d'altitude (2784 m).

 

Un contraste plaine/montagne fortement marqué

Piémont des Albères : un contraste plaine/montagne fortement marqué. La plaine du Roussillon et le Riberal bordés par les reliefs des Albères (à l'horizon) et des Aspres (sur la gauche), ici depuis le belvédère de Força Real.

Le relief des Pyrénées-Orientales présente un tel contraste que sa géographie pourrait être  caricaturée en deux parties : la plaine du Roussillon et la montagne. L'amplitude des altitudes varie ainsi de zéro pour la mer à 2921 mètres pour le sommet du massif du Carlit. Mais c'est avec le Canigou que l'on observe le plus fort contraste, puisqu'il culmine à 2784 mètres d'altitude et n'est éloigné que de 48 km de la côte, alors que le Carlit (2921 m) se situe à 90 km du littoral.
Par ce contraste marqué entre plaine et montagne, le relief devient un facteur majeur de différenciation des paysages : une délimitation clairement définie de la plaine du Roussillon encadrée par les pentes abruptes des Albères au sud, des Aspres à l'ouest et des Corbières au nord.

 

La valeur paysagère du Fenouillèdes : l'imbrication plaine/montagne

Paysage de pente dans le Fenouillèdes : imbrication de parcelles de vigne, de garrigue et de falaises rocheuses, ici vers Saint-Paul-de-Fenouillet. Imbrication fine plaine/montagne dans le Fenouillèdes. Le synclinal du Fenouillèdes, un long couloir présentant un fond ondulé et bordé de falaises calcaires. La vallée du Verdouble : une plaine s'imbriquant dans les reliefs calcaires des Corbières.

Les paysages du Fenouillèdes se distinguent par une imbrication plaine/montagne plus fine que dans le reste du département. Les limites y sont moins fortement marquées et contrastées : les parcelles de vigne se mêlent aux pentes couvertes de garrigues ou maquis, de petites plaines agricoles s'insèrent parmi les reliefs plus ou moins marqués.

Cette morphologie particulière est à l'origine d'une très grande richesse de sites :

  • le synclinal du Fenouillèdes dessine un vaste couloir, une sorte de sillon allongé d'ouest en est sur environ 30 km et bordé de part et d'autre par des crêtes rocheuses s'élevant en pics acérés tels que le Roc Rouge (661 m), le Pech d'Auroux (940 m), le piton de Quéribus (700 m), ...
  • la vallée de l'Agly au parcours surprenant (voir "Les paysages et l'eau") traverse les falaises rocheuses en d'étroits passages (Clue de la Fou) et irrigue de petites plaines agricoles,
  • les petits plateaux viticoles de Lesquerdre, Caladroy, Roupidère, forment des replats surélevés perchés au-dessus des vallées,
  •  une multitude de petites plaines agricoles de tailles diverses émaille les reliefs couverts de boisements, de garrigues ou de maquis telles celle de Tautavel, de Tarerach, d'Estagel, ...

 

Les vallées du Tech et de la Têt : les socles jardinés du massif du Canigou

Vergers dans la plaine du Bas-Conflent, ici vers Vinça. La plaine du Bas-Conflent au pied du Canigou : les vergers autour de Vinça.

Si le massif du Canigou dessine un pic bien identifiable sur la toile de fond montagneuse de la plaine du Roussillon, c'est en partie grâce aux deux vallées qui l'isolent et magnifient la présence de sa masse : le Tech au sud et la Têt au nord.
Ces deux fleuves s'écoulent dans deux grands fossés d'effondrement formés par deux failles  orientées sud-ouest/nord-est (voir "Les paysages et la géologie") :

  • la faille de Prades qui est à l'origine du bassin de Cerdagne et du Conflent,
  • une faille plus modeste qui va de Prats-de-Mollo à Argelès-sur-Mer.

Les vallées qu'ils forment isolent et mettent en scène le Canigou, en créant le premier plan et le recul nécessaires pour admirer cette majestueuse toile de fond. Les paysages jardinés des plaines fruitières de Prades et Céret notamment composent alors de véritables tableaux où le Canigou reste une figure omniprésente.

 

L'originalité des plateaux d'altitude de Cerdagne et du Capcir

La Cerdagne : un vaste plateau d'altitude bordé par les massifs montagneux ; ici le cirque du Cambre d'Ase (sur la droite au premier plan) et le Pic Coucouroucouil (au centre). Le Capcir : une vaste plaine dessinant une cuvette bordée de versants boisés ; ici le lac et la forêt de Matemale vue depuis les Angles.

La géographie générale du département paraît relativement simple, avec ses reliefs qui s'étagent en amphithéâtre autour de la plaine du Roussillon. Les montagnes occupent ainsi la moitié ouest du territoire avec des sommets dépassant les 2000 mètres d'altitude. Mais parmi ces hauts massifs montagneux, deux vastes plateaux perchés forment des paysages surprenants et inattendus : la Cerdagne et la Capcir. Ils dessinent de larges plaines agricoles clairement délimitées par des pentes abruptes et boisées.
Le plateau cerdan, situé entre 1200 et 1500 mètres d'altitude, est un fossé d'effondrement irrégulier, délimité au nord par le massif du Carlit (2921 m), à l'ouest par le Puig Pedros (2905 m) et au sud par le massif du Puigmal (2909 m). Il s'étend sur 40 km de long et 7 km de large suivant un axe sud-ouest nord-est, entre l'Espagne et la France depuis Bellver-de-Cerdanya jusqu'à Mont-Louis.
Le Capcir s'organise comme une cuvette de 12 km de long sur 3 km de large environ, orientée nord-sud, et située à une altitude moyenne de 1500 mètres. Il offre des paysages contrastés avec les pentes couvertes de forêts de pins sombres, surtout des pins à crochets, qui encadrent un fond à l'inverse plat, ouvert et cultivé. L'Aude, qui prend sa source plus au sud sur le Roc d'Aude, traverse la Capcir sur toute sa longueur et deux retenues artificielles forment les lacs de Matemale et de Puyvalador.

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