> Paysages
de la Lozère : les enjeux majeurs
Les enjeux majeurs pour un aménagement qualitatif du territoire
- 1. La gestion par l’élevage des
grands espaces ouverts
- 2. L’inventaire, la protection,
la gestion … et l’invention du « petit » patrimoine
- 3. La diversification de la forêt
- 4. La qualité des lieux
de vie, de circulation et d’accueil
- 5. La maîtrise paysagère
de l’urbanisation
- 6. La préservation des paysages –
sites
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> Paysages de la Lozère : les enjeux majeurs
Les 6 enjeux majeurs pour un aménagement qualitatif du territoire
5. La maîtrise paysagère de l'urbanisation
Un mariage nécessaire entre l'urbanisation et la géographie
Exemples intéressants de relations bâti/paysage
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Marvejols, bien tenu dans son site de vallée |
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Exemple d'urbanisation bien tenue dans les arbres, qui préserve
l'espace agricole (Grandvals, vallée du Bès) |
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Un terrassement en douceur pour ce bâtiment d'activités
(près de Rieutort-de-Randon) |
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Un nouveau bâtiment agricole sur la gauche à l'aval
du village, qui s'inscrit bien dans la coloration générale
du bourg |
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Exemple intéressant de conservation du bocage pour structurer
l'extension d'urbanisation (Meyrueis) |
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Urbanisation lâche « sauvée » par le végétal
préservé du bocage préexistant (Meyrueis) |
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Jolie relation à la rivière : recul, prairies, vergers
(Prévenchères) |
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Bâti bien tenu dans son site, à Meyrueis |
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Adaptation remarquable des volumes bâtis à la pente
et aux terrasses (Grand Altier, vallée de l'Altier) |
Exemples de risques ou problèmes de paysage
liés à l'urbanisation
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Problème d'urbanisation des pentes de Mende dans le
fond du thalweg. |
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Problème de privatisation des rebords des vallées
et d'urbanisation des vallons, Mende. |
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Manque de maîtrise paysagère et architecturale pour
ce bâti en espace agricole. Ici vers Châteauneuf-de-Randon. |
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Excessive dispersion de l'habitat à Saint-Alban-sur-Limagnole. |
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Problème de débordement de l'urbanisation hors
du site bâti d'origine, sur la crête. |
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Site remarquable de Cubières, dans la vallée de l'Altier,
et problème de diffusion du bâti agricole récent
sur la gauche. |
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Diffusion d'urbanisation dans le bocage et sur la crête
(vers le Monastier et Chirac). |
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Urbanisation à la conquête des pentes bocagères
(Mende). |
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Urbanisation nouvelle diffuse à l'amont, déconnectée
du centre bourg dense et continu (le Rozier). |
L'urbanisation en Lozère est un processus
certes limité dans l'espace mais qui représente un
fort enjeu pour le département. La dynamique urbaine s'inscrit
en effet dans un territoire à la géographie marquée,
faite de pentes fortes, de versants plus ou moins bien exposés,
de reliefs dominants, de vallées, de vallons, de ruisseaux, de
bocages souvent remarquables, de terrasses soutenues par des murets, de
chemins. Cette géographie puissante, ce paysage agricole ou de
nature remarquable, restent malheureusement trop souvent considérés
comme une somme de « contraintes » dont il faut se débarrasser
par arrachage des haies, par arasement des murets, par terrassements et
aplanissements, par busage des ruisseaux. Pourtant les éléments
du paysage en place peuvent aussi constituer des opportunités pour
inscrire les nouvelles habitations, les nouveaux quartiers, les nouvelles
activités de façon harmonieuse dans leur site, tout en créant
un cadre de vie spécifiquement Lozérien et de très
grande valeur. L'enjeu est de taille car l'attraction d'un
pays se mesure beaucoup à la qualité du cadre de vie quotidien
et non à la seule proximité de grands espaces de nature.
Ainsi par exemple, l'urbanisation récente de Mende a logiquement
gagné les pentes sud bien exposées et relativement douces
de la rive droite du Lot, en s'éloignant du noyau urbain
originel situé en rive gauche du Lot, et tapi dans l'ombre
des pentes raides du causse de Mende.
Mais des règles simples et efficaces manquent encore pour garantir
la qualité de l'inscription de l'urbanisation sur ces
pentes bien visibles, comme offertes en vitrine :
- préservation des vallons affluents contre l'urbanisation,
en les considérant comme espaces de nature de proximité
;
- préservation des rebords hauts des vallons, espaces à
vocation publique au moins visuellement ;
- inscription du bâti dans la trame bocagère préexistante,
- limitation de l'urbanisation sur une cote d'altitude définie,
pour garantir l'inscription de la ville dans le site de la vallée ;
- reconquête paysagère des bords de la vallée du Lot ;
- diversification des quartiers (plus ou moins denses, plus ou moins arborés,
.) pour éviter l'effet d'un lotissement géant
uniforme ;
- maillage hiérarchisé, différencié, complet,
lisible et agréable du réseau des voies ;
- arrêt de l'urbanisation linéaire liée aux
grandes voies d'entrées de ville ;
- nstauration d'espaces de respiration (coupures d'urbanisation)
à l'échelle intercommunale ;
- ..
Des processus à mettre en place
Pour que ce type de principes s'applique, il faut :
- que les documents d'urbanisme (SCOT, PLU et cartes communales)
identifient cette organisation paysagère, ces « structures
» paysagères, conformément à la Loi paysage
du 8 janvier 1993, et précisent les conditions et principes de
leur prise en compte dans les opérations de construction, quelles
que soient la taille ou la nature du bâti en jeu, au besoin en étant
accompagnés de « plans de paysage », ou de «
chartes paysagères » ;
- que les opérations d'urbanisation soient conçues
par des hommes de l'art, paysagistes et architectes ;
- que les opérations de construction, quelles que soient leur taille,
fassent l'objet de conseil et de contrôle de qualité
dignes de ce nom par les responsables en matière d'urbanisme,
avec l'aide des services (Etat, CAUE, .).
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