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> L’organisation des paysages du Gard |
> L’organisation des paysages du Gard Des 6 grands paysages
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En contrebas des pentes Cévenoles et en amont des grandes plaines fluviales et maritimes, les Garrigues occupent le coeur du territoire du Gard. La complexité de leur organisation contribue à leur richesse paysagère, les Garrigues offrant des ambiances contrastées et multiples, où les étendues les plus sèches et âpres côtoient les plaines les plus riantes, où les collines douces s’imbriquent par endroits dans les plaines, tandis qu’ailleurs ce sont les plaines qui s’incisent en creux dans les plateaux, l’ensemble étant marqué d’événements spectaculaires : gorges de l’Ardèche, de la Cèze et du Gardon, sommets comme le Mont Bouquet.
Pour mieux comprendre l’organisation des unités
de paysage des Garrigues, on peut distinguer trois familles de paysage
de garrigue :
- les paysages des plateaux calcaires
- les paysages des pentes et des collines
- les paysages des petites plaines.
Quatre massifs calcaires coupés par les rivières
Les garrigues du Gard s’organisent en quatre massifs calcaires,
séparés les uns des autres par les profondes découpes
que forment les rivières qui les traversent en force, venues des
hauteurs Cévenoles et descendant vers le Rhône et la mer
: Ardèche, Cèze, Gardon, Vidourle et Hérault :
- le plateau des bois de Ronze et Laval, prolongé par le massif
boisé de Valbonne, qui s’allonge entre Ardèche et
Cèze ;
- les plateaux de Lussan, d’Uzès et de Saint-Quentin-la-Poterie,
dominés à l’ouest par le Mont Bouquet, qui s’étendent
largement entre la Cèze et le Gardon ;
- la garrigue de Nîmes, entre Gardon et Vidourle ;
- la plaine de Pompignan et ses sommets calcaires enfin, à l’ouest
du Vidourle, qui marque le prolongement des garrigues de l’Hérault
dans le département.
Le monde sec de la garrigue
Ces plateaux calcaires, incapables de retenir l’eau, portent la
garrigue proprement dite, formation végétale méditerranéenne,
adaptée à la sécheresse et qui a donné son
nom à l’ensemble du territoire qui y est lié. Autrefois
beaucoup plus ouvertes et râpeuses du fait du pâturage intense,
la garrigue offre aujourd’hui souvent un visage boisé, à
base de chênes verts et chênes pubescents dans les situations
les plus favorables, et de chênes kermès bas et impénétrables
dans les années qui suivent le passage d’un incendie. Localement,
dans les massifs domaniaux ou communaux, des plantations de résineux,
notamment de cèdres, modifient radicalement les ambiances et les
paysages.
Des gorges et des plaines, sites spectaculaires
incisés en creux dans les plateaux
Les étendues des plateaux de garrigues font place ponctuellement
à des sites spectaculaires : les gorges que dessinent les passages
en force des cours d’eau dans leur descente vers le Rhône
et la mer, mais aussi les plaines incisées en creux dans les plateaux
: Lussan, Belvezet, Valliguières, Lacapelle-et-Masmolène,
etc.
Les plateaux de garrigues sont par endroits érodés au point
de former des unités de paysages distinctes, où les collines
et les pentes deviennent des caractéristiques dominantes :
- les pentes de la Cèze, en rive gauche avec la forêt de
Valbonne et en rive droite autour de Saint-Maurice-de-Carreiret,
- les collines autour de Saint-Maurice-de-Cazevieille, entre Vézénobres
et Foissac, qui séparent le pays d’Uzès de celui d’Alès,
- Nîmes et le long rebord de la Garrigue qui s’ouvre sur la
plaine de la Costière, drainée par le Vistre,
- Les collines du Vidourle, qui dessinent un dédale de petites
plaines et vallons successifs, de Sauve/Quissac à Sommières.
Des
plaines clairement cernées par les reliefs réguliers des
plateaux
Dans l’ensemble des Garrigues, les grandes rivières et leurs
affluents s’environnent par endroits de terrains aplanis, parfois
inondables, qui composent autant de plaines et de vallées cadrées
par les reliefs des garrigues :
- plaines de Barjac, de Saint-Ambroix, d’Alès,
de Lédignan et du Vidourle (entre Saint-Hippolyte-du-Fort et Sauve
(l’ensemble composant la plaine de contact au pied des pentes Cévenoles,
comblée par les dépôts du Tertiaire (comblement du
fossé d’Alès)
- haute vallée de la Cèze, à l’aval des gorges
entre Saint-André-de-Roquepertuis et Saint-Gervais,
- plaines de l’Alzon et des Seynes au pied de la colline d’Uzès,
- vallée de l’Alzon entre Uzès et Collias,
- plaine de Remoulins, autour de Remoulins et jusqu’à Saint-Hilaire-d’Ozilhan,
- la Vaunage, à l’ouest de Nîmes,
- le vallon de la Courme, affluent du Vidourle en rive gauche à
l’amont de Sommières,
- la plaine du Gardon autour de Saint-Chaptes (en rive gauche) et de Saint-Geniès-de-Malgoirès
(en rive droite).
Des plaines-jardins où s’organise
précisément bâti et cultures
Ces plaines dessinent des paysages cultivés, souvent de grande
qualité, où s’associent dans une trilogie classique,
voire antique, la vigne (dominante), les céréales, et l’olivier,
et auxquels s’ajoutent ponctuellement des vergers : amandiers, cerisiers,
abricotiers, pêchers, … ou des cultures spécialisées
comme le sorgho. Elles restent toujours cadrées par les horizons
souvent réguliers de coteaux, coiffés de végétation
de garrigue, qui marquent le basculement des plateaux secs sur les plaines
fertiles. Les villages s’y sont volontiers accrochés, échappant
alors à l’inondabilité des fonds, et occupant l’espace
stratégique de contact entre les plateaux, territoire de parcours
pour les troupeaux et réserve de bois durant des siècles,
et les plaines, dévolues aux cultures. Certains villages, parfois
des villes, occupent des points hauts, découpant leur silhouette
dans le ciel et créant les sites bâtis les plus spectaculaires
: Uzès et ses tours dessinées comme autant de pièces
d’échiquier, Lussan sur son étroit plateau, dominant
sa plaine, Vézénobres dominant la plaine du Gardon, Castillon-du-Gard,
au-dessus de la plaine irriguée par le Gardon, … Quant aux
villages cherchant la proximité immédiate de l’eau,
ils ont pour la plupart profité d’une élévation
pour s’implanter, et ce sont leurs extensions qui les ont fait s’aventurer
dans la plaine inondable hors du promontoire-refuge devenu trop étroit.
Au total, on distingue 22 unités de paysage dans la vaste étendue des Garrigues :
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