> L’organisation
des paysages
I/ Les cinq grands paysages de
Lozère
II/ Des 5 grands ensembles
aux 34 unités de paysages :
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> L'organisation
des paysages de Lozère > Des 5
grands ensembles aux 34 unités de paysages
II/ Des 5 grands ensembles
aux 34 unités de paysages
4. Les unités de paysages des grands Causses et des gorges
60 millions d'années d'accumulation
de sédiments au fond des mers du Secondaire ont formé l'épaisse
couche de calcaire des grands causses. Cette épaisseur est révélée
spectaculairement sur leurs flancs, grâce aux gigantesques entailles
creusées par les rivières dans leur course vers l'Atlantique,
qui ont mis à nu de hautes falaises et parfois
formé des gorges : le Lot au nord, le Tarn au
centre et la Jonte au sud. Le causse de Sauveterre s'étend
ainsi entre Lot et Tarn, le causse Méjean entre
Tarn et Jonte, et le causse Noir au sud de la Jonte.
Les paysages des causses sont largement déterminés
par cette omniprésence du calcaire. La nature karstique des sols
a généré une sécheresse quasi permanente de
la surface, qui s'ajoutaient aux difficultés d'accès
pour empêcher toute implantation humaine importante. La mise en
valeur s'est principalement faite par l'élevage ovin,
qui entretient les pelouses sèches et gère d'immenses
espaces ouverts. A la fois isolés par les gorges et ouverts
sur le ciel grâce à ces vastes étendues herbeuses
suspendues dans l'air, les causses ont incontestablement une dimension
mystique qui contribuent à leur valeur de territoires
d'évasion. Le relief karstique a par ailleurs généré
des paysages souterrains non moins spectaculaires d'avens
et de grottes, qui se comptent par centaines et font une part de l'originalité
de la Lozère. Les plus spectaculaires sont l'aven Armand
sur le causse Méjean et les grottes de Dargilan sur la petite portion
de Causse noir Lozérien.
Toute l'étendue des causses n'a pas
été mise en valeur par l'élevage des moutons.
De vastes superficies restent boisées ou se reboisent,
soit naturellement par baisse de la pression des troupeaux et reconquête
forestière spontanée, soit artificiellement par reboisement
de résineux. Le causse de Sauveterre apparaît même
largement plus boisé qu'ouvert aujourd'hui.
Le Tarn et la Jonte dessinent des paysages
de gorges remarquables et bien connus.
Le Tarn est plus touristique, du fait des possibilités de découverte
par la RD 907bis, route spécialement créée pour le
développement du tourisme au début du XXe siècle,
qui offre une scénographie remarquable de découverte. Mais
surtout c'est le canoë-kayak qui attire les foules estivales
de l'Europe entière.
La Jonte offre des gorges également spectaculaires, mais, non navigable
en kayak, elle reste plus sauvage, moins fréquentée et davantage
boisée. La réintroduction de vautours fauves et moines conforte
cette dimension sauvage.
On distingue finalement sept unités de paysages
pour les grands causses et les gorges, clairement distinctes les unes
des autres par le jeu des entailles des gorges ou par l'opposition
boisé/ouvert des sols :
- Le causse de Sauveterre boisé
- Le causse de Sauveterre ouvert
- Les gorges du Tarn
- Le causse Méjean boisé
- Le causse Méjean ouvert
- Les gorges de la Jonte
- Le causse Noir
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