Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
Introduction à l'Atlas des paysages Plan du site Recherche multi-critères Lexique Contacts Aide et mode d'emploi
Fondements des paysages Organisation des paysages Unités de paysage Enjeux majeurs
 

> L’organisation des paysages

I/ Les cinq grands paysages de Lozère

II/ Des 5 grands ensembles aux 34 unités de paysages :

> L'organisation des paysages de Lozère > Des 5 grands ensembles aux 34 unités de paysages

II/ Des 5 grands ensembles
aux 34 unités de paysages

2. Les unités de paysages de la Margeride

La Margeride couvre la plus vaste étendue parmi les cinq grands paysages de Lozère. A l'ouest on l'a vu, au-delà de la Truyère et de l'autoroute A75, elle cède la place en douceur à l'Aubrac boisé, un peu plus élevé en altitude. Au sud, le plateau granitique margeridien est entaillé par les affluents du Lot. A l'est, c'est l'Allier qui l'interrompt, et qui la sépare des étendues plus ouvertes et basaltiques du plateau du Devès, en Haute-Loire. Vers le nord, la Margeride se prolonge dans le Cantal jusqu'à l'Allagnon, affluent de l'Allier, qui la sépare des monts d'Auvergne.

La Margeride est presque tout entière faite de granite, qui lui donne une grande unité ; une unité qui a longtemps été jugée comme « morne » jusqu'au 19e siècle compris, à une époque où les déplacements étaient lents et faisaient sembler les espaces plus vastes encore. Elle se présente principalement comme un plateau bosselé où, sur des kilomètres, se succèdent de légères élévations arrondies et des fonds aplanis. La forme même du relief est issue de la décomposition du granite : elle donne des sables, les arènes, qui colmatent les fonds en s'y accumulant. Sur les pentes et les sommets, l'érosion laisse à nu des veines granitiques plus dures qui affleurent, ou fait émerger des blocs rocheux en boules, les tors, voire des chaos composés de blocs de plusieurs mètres de hauteurs, les roncs ou rancs. L'ensemble de la Margeride est occupé aujourd'hui par des boisements dominants où le pin sylvestre est roi, par des landes à myrtille, à callunes ou à genêts et, dans les parties les plus facilement mécanisables, par des prairies et cultures. Les transitions restent douces entre espaces ouverts et espaces boisés, composant là l'un des traits remarquables des paysages margeridiens, issu d'une époque pratique sylvo-pastorale où les bois, de pins sylvestres en particulier, sont pâturés.

Trois unités principales s'organisent sur la base de ces caractéristiques et couvrent l'essentiel des étendues de la Margeride.

Au cour de la Margeride, allongée en dorsale nord sud, la montagne de la Margeride se détache, plus élevée en altitude, atteignant 1552 m au Truc de Fortunio. Sa limite avec le reste du plateau est particulièrement nette à l'ouest, où elle domine les espaces creusés par la vallée de la Truyère, les petites limagnes de Saint-Alban-sur-Limagnole, le Malzieu-Ville et Saint-Chély-d'Apcher. La montagne de la Margeride déroule des paysages plus boisés qu'ailleurs, issus des reconquêtes naturelles des anciens parcours à ovins par la forêt, et notamment par les pins sylvestres, ou hérités des reboisements de résineux. Plus rude encore que le reste du plateau, elle est encore moins habitée et moins sillonnée par les routes.

De part et d'autre de la Montagne s'étendent les plateaux occidentaux et orientaux de la Margeride. Ces deux ensembles sont très proches en terme de paysage. Les plateaux et vallées de la Margeride occidentale sont plus habités, du fait de la traversée par la RN 106 et par l'A75, avec quatre petites villes ou bourgs principaux : Saint-Chély-d'Apcher, Aumont-Aubrac, Saint-Alban-sur-Limagnole, le Malzieu-Ville. Les plateaux et vallées de la Margeride orientale accueillent quant à eux principalement Langogne, Châteauneuf-de-Randon et Grandrieu.

Sur les marges de ces trois grandes unités principales, les variations de paysages en Margeride vont être liées à des mouvements particuliers dans les reliefs (gorges, vallées profondes), et à des exceptions dans les sols qui ont généré des modes de mise en valeur différents (calcaires, schistes) :

  • au nord-ouest, le Bès entaille profondément les basaltes et granites sur leur ligne de rencontre, dessinant des gorges spectaculaires ;
  • au nord-est, c'est l'Allier, accompagné de ses affluents qui forme d'autres paysages, plus creusés et entaillés qu'ailleurs en Margeride, avec les profondes entailles du Grandrieu, du Chapeauroux et de l'Ance, qui préfigurent les gorges de l'Allier hors département . Les vues s'ouvrent nettement vers l'est et les lointains sommets des monts du Velay et du Vivarais ; les toits se couvrent de tuile et non plus de lauzes ou d'ardoise, tandis que des blocs de basalte plus sombres appararaissent çà et là dans les façades de granite : l'Auvergne s'annonce et Langogne, sur la RN 88, cristallise les échanges avec la région voisine ;
  • au sud-est de la Margeride, une nappe résiduelle de calcaire forme la plaine de Montbel, étonnante étendue plate inhabituelle en Margeride, bordée au sud par les pentes de la montagne du Goulet ;
  • enfin le massif boisé de Mercoire, à caractère schisteux, forme la transition avec le monde des Cévennes à l'extrême sud-est de la Margeride, au carrefour des bassins versants de la Loire, du Rhône et de la Garonne.

On distingue finalement huit unités de paysages en Margeride :

  • La vallée boisée et les gorges du Bès
  • Les plateaux et les vallées de la Margeride occidentale
  • Les vallées du rebord sud de la Margeride
  • La Montagne de la Margeride
  • Les plateaux et les vallées de la Margeride orientale
  • La vallée de l'Allier et ses versants
  • Le massif boisé de Mercoire
  • La plaine de Montbel

Retour en haut de page


Retour en haut de page

Fondements des paysages | Organisation des paysages | Unités de paysage | Enjeux majeurs

Dreal Languedoc-Roussillon - Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes
Ne pas reproduire sans autorisation