Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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  Analyse critique :
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1. Le littoral et les étangs

Valeurs paysagères clefs

Trois séquences de paysage littoral


 
Déroulé sur 40 km de longueur, le paysage littoral du Grau-du-Roi à Frontignan s'organise en trois séquences : le littoral de l'étang de Mauguio à l'est -du Grau-du-Roi à Carnon-, le littoral de l'étang du Méjean au centre, marqué par l'urbanisation, le littoral de la Gardiole à l'ouest -de Villeneuve-les-Maguelone à Frontignan-.  

Le littoral de l'étang de Mauguio


 
L'étang de Mauguio, entouré de ses marais
 
Au sud-est, de Carnon au Grau-du-Roi, le littoral lagunaire s'achève en douceur dans les marais qui bordent l'étang de Mauguio, sans ligne de reliefs intérieurs marquante. Entre l'étang et l'urbanisation du trait de côte, la Grande Motte a su constituer et préserver un précieux boisement de transition, qui qualifie à la fois les espaces de nature de l'étang, les espaces urbains de la station et le paysage de la route qui le longe (RD 62).
A l'intérieur des terres, le gros bourg de Mauguio reste à distance des rives de l'étang et commande la plaine, largement viticole. Seuls des quartiers de pêcheurs, sous forme de cabanes, ponctuent les rives douces de l'étang (cabanes du Salaison).  

L'étang du Méjean : centralité naturelle d'un Montpellier-les-Flots ?


 
Au sud de Montpellier, autour de l'étang du Méjean, l'urbanisation de Lattes, de Pérols, de Maurin, de Boirargues, mais aussi de Palavas et de Carnon sur le cordon sableux, dessine désormais une quasi continuité entre Montpellier et le littoral. Elle s'organise encore imparfaitement avec les rives de l'étang, marquées par les routes et les arrières d'urbanisation.  

Le précieux littoral de la Gardiole

 
Entre l'étang de Vic, au premier plan, et la montagne de la Gardiole en toile de fond : le site de Vic-la-Gardiole (à gauche) et de Mireval (à droite)
 
Mireval, l'étang de Vic et la mer vus depuis les pentes de la montagne de la Gardiole
 
Au sud-ouest de Montpellier, la montagne de la Gardiole allonge sa croupe de calcaire arrondie très près du littoral, séparant complètement ce dernier des plaines intérieures. Sur une quinzaine de kilomètres, de Palavas-les-Flots à Sète, et plus précisément de Villeneuve-les-Maguelone à Frontignan, se déroule ainsi un paysage plus protégé et intimiste que celui déroulé plus à l'est, de Palavas au Grau-du Roi ; il forme l'un des paysages littoraux les plus originaux et précieux du littoral Languedocien.
Bien calés au pied des pentes de la montagne, protégés de la tramontane montpelliéraine en provenance du nord-ouest, les bourgs de Villeneuve-les-Maguelone, Mireval, Vic-la-Gardiole et Frontignan regardent les étendues lumineuses et sereines des étangs et de la mer. L'ensemble forme comme un raccourci du paysage régional, avec sa montagne, couverte d'une garrigue rase par endroits replantée, sa plaine où la viticulture domine, ses marais, dont l'étang de l'Estagnol, classé en réserve naturelle, son chapelet d’étangs classés sites pittoresques (étangs de l'Arnel, de Vic, d'Ingril, de Pierre Blanche et du Prévost), plus petits que leurs voisins de Mauguio ou de Thau, et la mer enfin au delà du fin et délicat lido de sable. Cette succession montagne/plaine/marais/étang/mer se concentre ici sur 3 à 4 kilomètres de large seulement, alors qu'elle est dilatée sur des dizaines de kilomètres ailleurs sur une bonne partie du littoral régional.  

Une urbanisation récente et volontariste, de qualité inégale

 

 
L'architecture créative de la Grande Motte, conçue par l'architecte Balladur.
 
L'urbanisme végétal généreux de la Grande Motte
 
Le Lez, canal central de Palavas, qui dessine une " pièce urbaine " de qualité
 
Un quartier périphérique de Palavas organisé autour d'un chenal
 
Le front de mer et la plage de Palavas-les-Flots
 
Urbanisation récente du lido à Frontignan-plage
 
Le littoral compose un paysage précieux, resté longtemps bout du monde tranquille et protégé par ses moustiques. Il subit depuis quelques décennies la pression du développement lié à la proximité de Montpellier et à l'attraction qu'exerce le littoral, " apprivoisé " par les aménagements des années 1970. Il s'organise aujourd'hui en trois pôles :
  • à l'est s'allonge l'urbanisation du Grau-du-Roi, au débouché du Vidourle, et de la Grande Motte ;
  • au droit de Montpellier, au débouché du Lez, émergent les silhouettes urbaines de Palavas-les-Flots, première station balnéaire de la côte, créée dès le XIXe siècle, et de Carnon ;
  • à l'ouest, les maisons et immeubles de Frontignan-plage se dressent sur le lido, s'allongeant inexorablement sur 5 kilomètres aujourd'hui.
La qualité des stations apparaît aujourd'hui inégale. Deux facteurs au moins concourent à la qualité des espaces construits :
  • l'organisation urbaine autour de chenaux, qui structurent et valorisent le paysage constitué ; c'est l'organisation urbaine d'origine que l'on observe par exemple au Grau-du-Roi (Gard) et qui a été reprise à Palavas ;
  • la générosité des espaces plantés, qui offrent de l'ombre, rafraîchissent les ambiances et adoucissent l'image de la ville soumise au soleil et au vent.
Le concept de " front de mer ", en revanche, offre rarement des résultats probants : en terme d'urbanisme, il tend à constituer une " écorce " qui rend difficile les accès à la mer depuis les quartiers intérieurs ; en terme d'espaces publics, la situation climatique exposée du bord de mer rend difficile la constitution d'espaces généreusement plantés ; en terme de paysage, le front tend de façon irrépressible à s'allonger, diluant la centralité en linéaire et consommant les espaces de respiration qui font coupures d'urbanisation.  

Deux grandes et précieuses coupures d'urbanisation

 
L'île de Maguelone et la cathédrale Saint-Pierre
 
Les espaces de nature du Grand Travers, entre Carnon et la Grande Motte.
 
Deux vastes coupures d'urbanisation restent non urbanisées sur le trait de côte. Voulues par les aménageurs de la Mission Racine, elles organisent le développement en pôles distincts à l'échelle du territoire littoral et offrent de précieux espaces de respiration à caractère naturel.
  • Entre les deux pôles d'accueil touristique de masse de Palavas et Frontignan, l'île de Maguelone et la plage de Villeneuve-les-Maguelone forment cette précieuse et miraculeuse parenthèse.
  • De même, entre Carnon et La Grande Motte, le littoral préservé et sauvage du Petit et du Grand Travers offre de longs espaces de nature fréquentés par les promeneurs et envahis par les estivants.
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Des sites et des oiseaux emblématiques, qui animent le littoral

 
L'île de Maguelone et les flamants roses de l'étang de l'Arnel
 
Le bois des Aresquiers, havre d'ombrage apprécié des estivants
 
Le bois des Aresquiers, ambiance rare d'ombrage au bord de l'eau (étang de Vic)
 
Cabanes du Salaison, étang de Mauguio
 
L'île basaltique de Maguelone et sa cathédrale Saint-Pierre dessinent comme un grain de beauté dans ce paysage de lagune. S'y ajoute, plus à l'ouest, le précieux bois des Aresquiers, rare havre d'ombrage du littoral, apprécié à ce titre des estivants dans ce paysage tout en luminosité. A l'est, ce sont les boisements et plantations généreuses accompagnant la Grande Motte qui jouent ce rôle. D'autres espaces intimes créent l'événement dans les immensités ouvertes des paysages du littoral : c'est le cas par exemple des cabanes du Salaison, au bord de l'étang de Mauguio.

Enfin les flamants roses, peu farouches, contribuent à animer le paysage de nature du littoral et à cristalliser l'intérêt des promeneurs et touristes.  

Un paysage intérieur de lagunes, en lignes successives

 
Pêche à pied dans l'étang d'Ingril
 
Urbanisation et plage de Frontignan-plage
 
Le canal du Rhône à Sète, à gauche, et l'étang de l'Arnel, à droite, à Villeneuve-les-Maguelone
 
Le canal du Rhône à Sète entre Vic et Frontignan
 
Transversalement, le paysage de lagune paraît à la fois simple et complexe : simple avec ses miroirs d'eau lisse resplendissante, piqués de silhouettes de flamants roses ... ou de pêcheurs à pied courbés en deux ; complexe et riche avec ses lignes de terres successives formées par le lido, par les berges herbeuses du canal du Rhône à Sète et par le littoral lacustre, au contour lui-même enrichi par des marais, dont d'anciens marais salants.  

Une pression d'urbanisation qui concurrence les espaces de nature -marais- et les vignobles

 
Le site de Frontignan vu depuis les pentes de la montagne de la Gardiole
 
Le site de Frontignan vu depuis les pentes de la montagne de la Gardiole
 
Le site de Frontignan vu depuis les pentes de la montagne de la Gardiole
 
L'urbanisation linéaire entre Frontignan et Frontignan-la Peyrade
 
Confrontation ville-vigne à Frontignan la Peyrade, le long de la RD 2. A droite la masse arborée du château Stony.
 
En retrait du littoral marin, les bourgs d'origine grossissent à coups de lotissements, les extensions de l'urbanisation représentant un des enjeux de paysage important et délicat pour ce secteur.
Si Villeneuve-les-Maguelone et Vic-la-Gardiole restent en prise directe avec leur littoral, occupant de légères élévations proches du bord de l'eau, il n'en va pas de même pour Frontignan et Mireval, coupés des étangs par la ligne de chemin de fer Montpellier/Sète, la troisième construite en France.

A proximité de Sète et du littoral, Frontignan connaît un développement d'urbanisation éclaté dans l'espace, allongé autour de Frontignan - la Peyrade - vers Frontignan centre (RN 2112) et vers Balaruc-les-Bains (RD 2).
Cette pression d'urbanisation s'opère au détriment du vignoble, qui occupe les mêmes espaces que le bâti, entre montagne et lagune. Réputé pour le muscat qu'il produit, l'espace viticole est marqué par des mas et des châteaux et par les silhouettes d'arbres qui les accompagnent (château la Peyrade, château Stony, Mas Mercier, ...). Il compose d'élégants paysages cultivés lorsqu'il s'élève sur les premières pentes de la Gardiole.  

Une érosion qui conduit à des aménagements durcissant le trait de côte


 
La côte sableuse résulte du perpétuel remaniement par la mer des matériaux charriés par les fleuves. Avec la " domestication " des cours d'eau par les barrages et retenues, l'apport des matériaux diminue et la côte recule. Le phénomène est aggravé par l'urbanisation du trait de côte, qui bloque les échanges de sables entre la plage et l'arrière-plage, et par la remontée du niveau de la mer due au réchauffement climatique. Cette situation oblige à des aménagements parfois légers (ganivelles et plantations d'oyats) mais parfois lourds et pénalisants pour les paysages du littoral : épis systématiques pour piéger les sables notamment.  

 


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