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29. Les avants-monts |
Valeurs paysagères clefs |
Des petites montagnes schisteuses largement boisées |
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Les avants-monts font partie de la vieille montagne du Massif Central. Une montagne dont les roches sont encore en bonne partie héritées d'océans, tout comme une bonne partie des calcaires du Jurassique et du Tertiaire qui font les garrigues. Mais il s'agit là d'océans très anciens, datant de l'ère primaire : les dépôts marins s'accumulent du Cambrien au Carbonifère supérieur (soit de 540 à 330 millions d'années). Ils sont vigoureusement repris par la surrection de la chaîne hercynienne, au Carbonifère (330-300 millions d'années), qui provoque de telles déformations des couches sédimentaires que celles-ci se retrouvent transformées, " métamorphisées " en profondeur. Dans les avants-monts, sur les marges du Massif, ce métamorphisme est moins accentué que dans la zone axiale au cour de la chaîne : les argiles sont seulement transformées en schistes. Mais les plissements sont si puissants que l'on trouve aujourd'hui des plis dont les couches sont inversées : les plus anciennes au-dessus, et les plus jeunes au-dessous. C'est le cas au Pont de Poussarou, sur la RN 112 entre Saint-Chinian et Saint-Pons-de-Thomières. Cette vigueur de plissement est unique à l'échelle de la montagne hercynienne, dont les " restes " s'étendent pourtant largement : en Bretagne, dans les Vosges, les Ardennes, le massif des Maures et de l'Esterel, et jusqu'à l'Oural.
Les schistes des avants-monts sont si fracturés par les plissements qu'ils sont aujourd'hui inaptes à la construction. En revanche ils forment d'excellents terroirs à vignes dans les parties basses, développées dans l'unité de paysage n° 27.
De beaux plis sont visibles : les plis couchés de Malibert, au nord de Saint-Chinian dans les calcaires et dolomies du Cambrien, et ceux du Moulin de Graïs près de Vieussan, dans les calcaires du Dévonien (unité de paysage n° 30).
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Une riche diversité végétale |
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La nature acide des sols, leu meilleure capacité à retenir l'eau que les calcaires, favorisent le développement d'une végétation arborée plus dense que celles des garrigues : c'est le maquis, composé de chênes verts, d'arbousiers, de bruyères. Avec l'altitude, le chêne vert cède la place au châtaignier, longtemps favorisé par les hommes grâce à ses multiples usages. On voit clairement les taches de châtaigniers oranges à l'automne, qui tranchent avec la couverture toujours verte des chênes verts. Plus haut encore en altitude, le hêtre remplace le châtaignier, mêlé à des résineux. Le gradient ainsi offert crée des ambiances très variées et contrastées, faisant se rencontrer en quelques kilomètres le milieu montagnard et le monde méditerranéen. C'est là toute l'originalité des paysages des avants-monts.
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