Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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26. Le creuset géologique du Salagou

Valeurs paysagères clefs

Un surprenant paysage à vif, rougi par les ruffes

 
Les ruffes du Salagou
 
Erosion dans les ruffes du Salagou
 
Rochers dolomitiques blancs au premier plan et plaine rouge du Salagou. A droite le village d'Octon
 
Sols rouges cultivés du fond de la plaine et piémonts érodés, entre Salasc et Roques
 
La plaine de la Lergue vue depuis Mas Aurans ; au fond la barre rocheuse qui sépare le pays du Salagou de la plaine de l'Hérault
 
Entre Salelles et Saint-Jean-de-la-Blaquière ; les ruffes se mêlent aux calcaires et aux grès, mais les tons chauds restent dominants. Au fond le rebord du causse du Larzac.
 
Dans les blancs pays calcaires de l'Hérault, la région du Salagou, très rouge notamment dans ses sols à nu, apporte une étonnante touche d'originalité, qui en fait un paysage unique particulièrement précieux pour la diversité de la palette des paysages et des milieux Languedociens. Il faut remonter loin dans les temps géologiques pour comprendre la présence inattendue de ces sols rouges si particuliers.
A la fin de l'ère Primaire, le climat chaud devient plus sec, favorisant l'oxydation des sels de fer présents dans les sols. Les ruffes, des grès fins oxydés, sont arrachés aux reliefs de la montagne hercynienne et s'accumulent sur des épaisseurs pouvant dépasser 2000 mètres. Ce sont ces ruffes qui font aujourd'hui le Salagou, âgées de près de 250 millions d'années.  

Des vignes et des déserts

 
Vigne et lac du Salagou
 
Friche érodée dans les ruffes
 
Elevage dans les ruffes sur les bords du lac du Salagou
 
Une partie des ruffes est conquise par la vigne, qui occupe en particulier la rive sud du lac du Salagou et les fonds aplanis du ruisseau du Salagou à l'amont. Des champs cultivés, des friches et quelques pâtures élargissent la diversité de l'occupation des sols. Ailleurs, et notamment sur les piémonts, les ruffes restent naturellement à vif, difficiles à conquérir pour les plantes, marquées par les coulures d'érosion, toujours actives, ce qui contribue à leur omniprésence dans le paysage. Les bois couvrent les pentes calcaires et les sommets trop raides, tandis que les causses basaltiques forment d'anciennes zones de parcours.  

Le spectaculaire paysage dolomitique du cirque de Mourèze

 
Le cirque de Mourèze et ses étonnants rochers dolomitiques
 
Mourèze dans ses calcaires dolomitiques
 

 
L'ère Secondaire apporte son lot de curiosités géologiques avec le cirque de Mourèze. Au sud de la montagne calcaire de Liausson, qui domine le pays à 523m d'altitude, les dépôts dolomitiques, issus des franges récifales des mers chaudes et peu profondes du Jurassique, se sont érodés sous l'action de l'eau et du gel. L'ensemble compose aujourd'hui un dédale de colonnes et de piliers, au pied desquels s'accumule le grésou, sable issu de l'érosion des roches : un véritable temple naturel à ciel ouvert s'offre ainsi à la visite, dont l'entrée est commandée par le village de Mourèze.  

Les étranges causses basaltiques

 
Le causse basaltique de l'Auverne, dominant le lac du Salagou : vue depuis Liausson
 
Salelles et le petit causse basaltique de la Roque
 
"Necks" de basalte dans la végétation de chênes verts
 
Beaucoup plus récemment, entre 2 millions et 700 000 ans, des coulées volcaniques de basalte affectent la région du Salagou, enrichissant encore la palette géologique. A l'origine nappés dans les fonds, les basaltes coiffent aujourd'hui les sommets, ce qui montre la vigueur de l'érosion des ruffes au cours du Quaternaire. Ils forment des tables aplanies, nappant le socle calcaire, formant de ce fait des sortes de curieux " causses " basaltiques. Ils cernent notamment le secteur du lac : causse de l'Auverne, de Germane, de Carols, du Cayroux, de Lacoste, ...
On les voit aussi plus ponctuellement en orgues, en cheminées ou " necks ", en murs ou " dykes ". Ils sont volontiers couverts de chênes blancs.  

Le lac du Salagou : création d'un nouveau paysage

 
Le barrage du Salagou
 
Le lac du Salagou depuis Liausson
 
Vue sur l'amont du lac du Salagou, avec au fond à gauche Octon
 
L'inauguration du barrage hydroélectrique du Salagou en 1968 ennoie 750 ha de terres à l'amont, formant un lac bleu au beau milieu des ruffes rouges. Les ruffes sont favorables à cette création, du fait de leur nature imperméable.
Le paysage du lac est largement valorisé par les reliefs restés émergés de la Sure, du Mont Redon et de la presqu'île de Rouens, qui complexifient le linéaire des rives et enrichissent les milieux et les ambiances.
Le lac est aujourd'hui fréquenté par les dériveurs et les planches à voile, accueillant une base de loisirs nautiques. Appuyé en contrebas de la montagne, le village de Liausson domine le lac dans toute son étendue.  

Des sites bâtis intéressants, occupant en général des piémonts

 
Liausson, sur un ressaut en contrebas de la montagne de Liausson, dominant la plaine et le lac du Salagou
 
Le Bosc à gauche et Loiras au centre
 
Saint-Privat : remarquable composition urbaine et architecturale avec la pente
 
Salelles et l'A75
 
Les Salces, en piémont des pentes du Larzac
 
Les tons rouges et chauds des enduits à Salasc, place de la Mairie
 
Détail de façade " chaude " à Loiras
 
La plupart des villages occupent une situation de piémont, appuyés sur un relief et regardant la plaine. Une position confortable et économe en espaces cultivables.
L'architecture reste marquée par la couleur rouge du paysage, avec des enduits de couleurs chaudes : rouges, rouille ou orangée, et des pierres qui prennent des tonalités orangées.  

Clermont-l'Hérault, ville-porte

Clermont-l'Hérault, enchâssée dans les premières collines du Salagou, en retrait de la plaine viticole de l'Hérault que l'on aperçoit au loin. Vue depuis le Puech Castel.
 
Clermont-l'Hérault est à l'exact point de contact entre le pays du Salagou et celui, tout différent, de la plaine viticole de l'Hérault. La ville occupe un site original, en retrait de la plaine, nichée dans les premiers reliefs calcaires du Salagou : notamment la Ramasse, qui a porté un oppidum gaulois, et le Puech Castel, qui a accueilli un château féodal dont les ruines dominent encore la ville.  

 


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