Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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23. Le causse du Larzac

Valeurs paysagères clefs

Une table calcaire perchée en altitude

 
 La bordure du causse dominant le bassin de Lodève. Vue depuis le col du Vent
 
Le rebord méridional du causse, vu depuis le bassin de Lodève vers Saint-Privat et les Salces
 
Clapiers vers Saint-Maurice-de-Navacelles
 
Doline vers Saint-Maurice-de-Navacelles
 
Moutons sur le causse
 
Comme tous les causses, le Larzac forme aujourd'hui une forteresse calcaire perchée en altitude à 600 - 800 m, ouverte sur le ciel, révélée par les creusements intenses des vallées et des gorges alentours. D'où que l'on vienne, on monte à l'assaut de ses remparts de calcaires et de dolomies par des routes en virages serrés. L'autoroute A75 n'échappe pas à la règle, et sa montée sur les flancs de la Lergue jusqu'au Pas de l'Escalette constitue un événement dans son parcours.
La masse calcaire du causse est héritée des mers chaudes et peu profondes du Jurassique, longue période calme de plus de 150 millions d'années, sans accident tectonique majeur, durant laquelle vont s'accumuler sur 2 000m d'épaisseur des calcaires et des dolomies.
Peu affecté par les mouvements profonds de l'ère Tertiaire et la surrection puis l'érosion de la chaîne Pyrénéo-provençale, le causse va se singulariser par le creusement des vallées et des gorges qui le délimitent à partir du Miocène (soit 10 millions d'années) et durant tout le Quaternaire.

Les calcaires constitutifs du causse, incapables de retenir l'eau, ont généré ces étendues sèches et arides, marquées par la pierre blanche des calcaires érodés en lapiés, fragmentés en clapiers ou clapas, et piquées de genévriers et de buis. La maigre couverture graminée a favorisé le pâturage séculaire des moutons qui ont contribué à ouvrir le manteau boisé.

Dans le sous-sol, le jeu de la dissolution des calcaires crée de nombreux avens et grottes, non accessibles au grand public.  

Des vues très larges depuis les rebords

 
 Ouverture depuis le Mont Saint-Baudille ; on domine les garrigues des gorges de l'Hérault vers la gauche, avec au loin la " dent " du Pic Saint-Loup, et la plaine de l'Hérault dans le contre-jour.
 
 Vue sur la plaine de l'Hérault et le Rocher des Vierges
 
 Le cirque de Labeil, avec la vallée du Laurounet, affluent de la Lergue
 
Depuis les rebords sud du causse, des vues très larges " d'avion " s'ouvrent sur les plaines et garrigues en contrebas : les garrigues et petits causses autour des gorges de l'Hérault vers le sud-est, depuis le montagne de la Séranne ; la plaine viticole de l'Hérault au sud, depuis le mont Saint-Baudille, le bassin de Lodève creusé de profondes vallées vers le sud-ouest.  

Causse désertique, causse fertile : des paysages aujourd'hui surprenant de contrastes

 
 Les étendues sèches du causse depuis le Saint-Baudille
 
Le poljé de Saint-Maurice-de-Navacelles, avec ses terres rouges cultivées. Vue entre Saint-Pierre-de-la-Fage et Saint-Maurice-de-Navacelles
 
Petit poljé près de Saint-Michel
 
Les ségalas cultivés avec le Caylar à l'horizon
 
Le causse du Larzac ne présente pas que des étendues arides et pierreuses, piquées de genévriers et de buis, parcourues par les moutons. Imbriquées à cette image dominante de désert, des étendues tout à l'inverse cultivées et fertiles se dégagent, surprenantes.
Lorsqu'elles sont de petite taille, arrondies et en creux, on reconnaît les dolines (ou sotchs, ou cros) qui ponctuellement permettent des cultures isolées dans les étendues sèches du causse.
Lorsqu'elles sont vastes et dessinent de véritables plaines, ce sont les poljés qui, à l'origine devaient être inondables lors des fortes pluies. Le poljé de Saint-Maurice-de-Navacelles dessine ainsi une belle et vaste langue fertile empruntée par la RD 25 entre Saint-Maurice et Saint-Pierre-de-la-Fage. Les terres rouges, riches en oxydes de fer, s'y accumulent et donnent ces tonalités chaudes aux espaces cultivés.
Autour du Caylar, d'autres calcaires offrent des possibilités plus importantes de mise en culture : les calcaires à chailles, riches en nodules siliceux, font des terres autrefois cultivées en seigle, d'où leur nom : les ségalas. Ils dessinent de vastes et fertiles parcelles géométriques, surprenant plateau agricole dans les étendues ouvertes du causse.  

Les rochers dolomitiques et les marnes noires, éléments de diversité

 
Le Roc Castel du Caylar
 
Marnes noires vers les Rives
 
Reliefs ronds de pâtures bocagées, dans les marnes au sud des Rives
 
Outre ses étendues cultivées, le causse du Larzac présente d'autres éléments qui concourent à sa diversité. Les dolomies, héritées des dépôts des franges récifales de lagons, ne réagissent pas de la même façon que les calcaires à l'érosion. Elles se fractionnent en rochers gris, qui s'isolent les uns des autres et forment des champs chaotiques et pittoresques de cheminées, de clochetons, de tourelles. Le grésou, sable issus de cette érosion, s'accumule au pied des rochers. Les paysages ruiniformes qui en résultent sont particulièrement visibles autour du Caylar, appuyé sur le Roc Castel dolomitique, mais aussi plus au sud à proximité de la bordure du causse.

Les marnes noires liasiques ont par endroits formé des bancs épais qui, creusés par l'eau, accélèrent l'érosion en déchaussant les bancs calcaires qui peuvent les coiffer. Des paysages plus ronds et " mous " se dessinent ainsi, occupés en partie en prairies bocagères, sur les marges du causse dans le secteur de Rives.  

Des villages rares composant des sites bâtis de qualité

 
Saint-Maurice-de-Navacelles
 
Saint-Michel-d'Alajou
 
Le Caylar
 
Les rudes conditions de vie du causse expliquent la relative rareté et la modestie des villages. Chacun forme un site intéressant, le plus souvent légèrement perché à la faveur d'une ride ou d'un petit puech.
Positionné à proximité immédiate de l'A75 et bénéficiant d'un échangeur, le Caylar grossit néanmoins depuis quelques années.  

Une simplification en cours des paysages caussenards

 
Ouverture du paysage agricole vers le Caylar, et raréfaction des structures végétales
 
Dynamique naturelle de boisement par les pins noirs, autour de la RD 9
 
Les paysages du causse du Larzac continuent à évoluer : la baisse de l'élevage et de la transhumance conduit à une fermeture progressive des étendues sèches et ouvertes, progressivement conquise par la végétation des genévriers et des buis, des chênes blancs et des pins noirs.
Parallèlement l'amélioration des techniques culturales favorise l'intensification des cultures sur les ségalas, provoquant la disparition de structures végétales : haies, arbres isolés, bosquets. Des oppositions simplifiées plus classiques se dessinent ainsi entre espaces agricoles ouverts et espaces boisés fermés, qui peuvent à terme affadir la force et l'originalité des paysages caussenards du Larzac.  

 


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