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13. Béziers et la vallée de l'Orb |
Valeurs paysagères clefs |
Un site spectaculaire au-dessus de l'Orb |
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Le site géographique de Béziers explique le développement très ancien de l'installation humaine : la ville s'implante prudemment en retrait d'un littoral resté longtemps inhospitalier, mais reste en même temps proche de la mer, voie de commerce essentielle, via les ports d'Agde et de Narbonne ; elle se perche nettement au-dessus de la vallée d'Orb, échappant à ses crues, mais en même temps reste proche de la riche plaine alluvionnaire et du fleuve. En rebord de plateau, et non tenue par un simple puech, elle peut gagner de grands espaces La colonisation romaine confirme l'intérêt du site : la Voie Domitienne y passe, franchissant l'Orb à ses pieds ; un aqueduc de 37 kilomètres est construit pour l'alimentation en eau de la ville ; et les habitants de Béziers sont les seuls du Languedoc, avec ceux de Narbonne, à être citoyens de droit romain. A partir du premier siècle, la vigne est plantée et, bon an mal an, depuis deux mille ans, marque l'économie de la ville.
Aujourd'hui, le paysage de Béziers reste avant tout un spectaculaire balcon sur son vignoble, tourné vers l'ouest et la plaine inondable de l'Orb, perché 60 m au-dessus du petit fleuve. Le plan des Albigeois autour de la cathédrale Saint-Nazaire forme le point de vue le plus connu : de là la vue porte loin sur la plaine, cadrée à l'horizon par les silhouettes montagneuses de la Montagne Noire, de l'Espinouse et du Caroux au nord, et même par les hautes silhouettes pyrénéennes des Corbières vers le sud-ouest.
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Une ville qui s'affiche de loin dans le paysage |
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La dissymétrie de la vallée de l'Orb favorise les perceptions lointaines sur la silhouette de la ville depuis les environs. Alors que la rive gauche, haute et escarpée, accueille l'urbanisation, la rive droite ne remonte qu'après une large plaine inondable. La silhouette blanche de la ville se dégage ainsi depuis les plaines et puechs à l'ouest, marquée par la haute stature de la cathédrale Saint-Nazaire. On la perçoit depuis l'oppidum d'Ensérune, depuis le " périphérique " ouest que constitue progressivement la RD 64, depuis la barrière de péage de l'échangeur ouest de l'A9, et même, dans un panorama embrassant à la fois la ville et la mer, depuis les hauteurs de Lespignan (Puech Majou, Puech Blanc).
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Un patrimoine architectural et urbain de grande qualité |
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Le développement de la viticulture favorise l'enrichissement de la ville, qui offre aujourd'hui dans son centre un élégant patrimoine architectural et urbain. A la fin du XIXe siècle, Béziers est la ville la plus riche du Languedoc.
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Le Canal de Riquet et les écluses de Fonséranes |
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Le Canal du Midi est l'ouvre d'un enfant du pays, Pierre-Paul Riquet, qui a donné son nom aux fameuses Allées dans Béziers. C'est face à Béziers que se situe l'un des ouvrages du Canal les plus osés : les écluses de Fonséranes. Après avoir précautionneusement contourné la plaine qui s'ouvre vers l'Aude, en s'accrochant à son rebord (à Capestang et Poilhès), le Canal franchit la bordure de la plaine par le tunnel de Malpas, au pied de l'oppidum d'Ensérune, et s'avance vers Béziers. Face à la ville perchée sur la rive gauche, il doit " descendre " 21,18 m précisément pour rejoindre l'Orb et achever sa route vers Agde et le Bassin de Thau. De là la succession étonnante de neuf écluses en escalier, véritable monument technique, d'autant plus intéressant qu'il est visuellement lié à Béziers. Pour éviter les caprices de l'Orb, qui rendait la navigation incertaine, un pont-canal a par la suite été construit au-dessus du fleuve, en 1857, dérivant du tracé originel au-dessus de l'écluse la plus basse.
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De la ville à l'agglomération : de larges extensions vers l'est |
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Au cours des dernières décennies du XXe siècle, les extensions d'urbanisation ne sont pas nécessairement liées à la prospérité de la ville. Dès 1907, la grande crise viticole marque un coup d'arrêt à la richesse de Béziers. Elle se maintient certes comme grand centre viticole, mais se diversifie vers l'industrie et les services, notamment au sud à proximité du train et de la gare, arrivés en 1857. Au cours des dernières décennies, la désindustrialisation est massive provoquant la fermeture de nombreux établissements. La population atteint 70 000 habitants aujourd'hui : pas plus que dans les années 1930, ceci malgré l'arrivée en masse des Pieds-Noirs en 1962. Pourtant la consommation de l'espace par l'urbanisation autour de la ville apparaît aujourd'hui massive : urbanisation en continue vers l'est par les grands ensemble de la Devèze, les lotissements, les zones d'activités commerciales ; urbanisation éclatée dans les villages alentours, et jusqu'au littoral, l'ensemble concurrençant rudement l'animation du centre urbain historique. C'est le règne de la voiture. Mais le paysage urbain de la circulation automobile n'est pas qualifié pour autant, la ville offrant aujourd'hui une image banale par ses entrées, liées notamment à l'A9, marquées par l'urbanisation commerciale.
La dissymétrie vers l'est du développement urbain s'explique par le caractère inondable de la vallée de l'Orb à l'ouest, qui bloque les possibilités d'urbanisation : un modeste Faubourg s'est développé de l'autre côté du Pont Vieux, cristallisé autour de la place d'Espagne qui concentre l'arrivée des routes de l'ouest : RN 9/RN 113 de Narbonne, RD 11 de Carcassonne, RN 112 de Saint-Chinian.
Au sud, c'est toujours l'Orb qui fait obstacle à l'urbanisation, doublé de la voie ferrée et de la gare de triage, du Canal du Midi et des anciennes implantations industrielles.
Enfin au nord s'affaiblit l'attraction exercée par le littoral. Mais cette géographie de l'urbanisation peut évoluer avec le développement des infrastructures à l'échelle de l'agglomération.
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La vallée de l'Orb, jardin de l'agglomération en cours de constitution ? |
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Resituée à une échelle large, et dans une vision à long terme, la vallée de l'Orb, raison d'être de la ville, apparaît moins comme une " frontière " de la ville historique, ou comme un " obstacle " à l'étalement de la fin du XXe siècle, que comme une nouvelle centralité potentielle de l'agglomération, progressivement en cours de constitution. L'organisation du développement urbain à ses abords, les accès, la fréquentation, les usages, la gestion des espaces inondables, les relations avec le Lirou et le Canal du Midi, deviennent des enjeux contemporains majeurs.
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