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> 12. Les collines viticoles du Biterrois et du Piscénois
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12. Les collines viticoles du Biterrois et du Piscénois |
Valeurs paysagères clefs |
Une succession de plaines et de puechs composant un paysage animé |
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L'arrière-pays de Béziers et de Pézenas se présente comme une succession de plaines animées par des puechs. Les plaines, constituées par les dépôts argileux et sableux des mers du Miocène, ont été creusées aux Quaternaire par les ruisseaux qui descendent des avants-monts vers la mer. Les vents du Quaternaire, entre 250 000 et 20 000 ans, ont par ailleurs accentué les reliefs, formant des successions de dépressions éoliennes, dont la plus célèbre est celle de Montady. Les nombreux puechs, formés de remblaiements mio-pliocènes plus durs, ont été dégagés par ce jeu de l'érosion. Leurs formes souvent allongées témoignent de leur origine : remblaiements d'anciennes vallées messiniennes. A l'échelle géologique, sur un peu plus de 5 millions d'années, il y a ainsi eu inversion de reliefs : les anciens " creux " du Tertiaire, comblés par des matériaux plus durs, sont devenus des " bosses " par le jeu de l'érosion du Quaternaire.
Ces différentes formes d'érosion expliquent qu'au final, on ne lise pas de succession de vallées, mais plutôt un dédale de collines complexe, aplani par endroits en petites plaines, agité en d'autres en succession plus serrée de puechs, doucement incliné vers le sud et la mer.
Seules deux exceptions interrompent cette organisation géomorphologique du paysage : la vallée de l'Orb à l'amont de Béziers, fleuve plus important, qui a creusé une véritable vallée au fond plat nappé de dépôts alluviaux ; et le Plateau de l'Arnet à l'amont de Pézenas, nappé par les coulées basaltiques du Quaternaire, aplani comme un " causse " et accueillant d'ailleurs l'aérodrome de Pézenas-Nizas.
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La toile de fond permanente des avants-monts |
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L'ensemble des collines du Biterrois et du Piscénois reste en permanence " appuyé " sur les reliefs des avants-monts. Ceux-ci composent la toile de fond permanente du paysage, sombre car boisée en chênes verts, bleutée ou violacée selon les saisons et les heures, accentuant les profondeurs et les contrastes avec les vignes et les villages des collines.
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Des vignes largement dominantes, interrompues par les puechs et par quelques rares fonds humides |
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La vigne domine aujourd'hui très largement l'occupation du sol, adaptée aux sols de cailloutis drainants. Elle ne cède la place que dans les rares fonds humides des petites dépressions, parfois anciens étangs asséchés, et sur les pentes et sommets des puechs, souvent enfrichés du fait des conditions de culture plus difficiles.
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Des sites bâtis précis et lisibles, tournés vers le sud |
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De l'Hérault à l'est à l'Aude à l'ouest, les collines sont ponctuées d'une trentaine de villages, qui maillent régulièrement le territoire à deux/trois kilomètres de distance les uns des autres. Ils occupent toujours une position précise, composant des sites bâtis d'autant plus remarquables qu'ils s'affichent de loin, dominant la mer des vignes : toujours au-dessus de la plaine, le plus souvent appuyés sur un relief de puech, parfois trônant dessus, ils se tournent vers le sud.
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Un patrimoine architectural et urbain |
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Le patrimoine architectural et urbain est essentiellement lié aux villages. Il présente des traits caractéristiques qui font son charme et sa qualité : densité, mitoyenneté, organisation parfois en circulades, enduit, deux étages ou un étage +combles, porches adaptés à l'activité viticole, balcon de fer forgé au premier étage.
Les châteaux ou domaines viticoles pinardiers ponctuent çà et là le territoire, parfois environnés de parcs boisés.
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Un petit patrimoine construit dans les espaces cultivés |
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Au patrimoine urbain et architectural des villages et des domaines pinardiers, s'ajoute le " petit " patrimoine, celui des constructions modestes liées aux activités agricoles et viticoles, qui agrémentent le paysage : masets, murs, ...
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Aux franges des collines et des avants-monts : des paysages particulièrement précieux |
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Sur les marges amont, lorsque les collines viticoles viennent au contact des avants-monts, des paysages de grande qualité se dessinent : la vigne, toujours présente, s'imbrique avec les reliefs plus marqués, que coiffe la végétation spontanée. L'ensemble dessine un paysage soigné, jardiné, plus intime, aux échelles moins dilatés, que rehaussent les sites bâtis de quelques villages accrochés.
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Des sites naturels et culturels remarquables |
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Le vaste paysage des collines viticoles abrite quelques sites particuliers parfois célèbres :
L'étang de Montady est une ancienne dépression éolienne, cadrée par les collines de Montady et d'Ensérune qui la dominent. L'étang qui l'occupait a été drainé en 1247 pour être mis en culture. Il en résulte ce paysage géométrique bien connu de parcelles rayonnantes, soulignées par les canaux qui convergent vers un drain central : un paysage d'autant plus remarquable que son dessin précis peut être vu de haut, offert et mis en scène depuis les puechs du village de Montady ou de l'ancien oppidum d'Ensérune qui le bordent.
Le Canal du Midi, à l'ouest, contourne soigneusement les collines en virages serrés, s'ouvrant plutôt vers la plaine de l'Aude. Après Poilhès et l'oppidum d'Ensérune, il quitte le rebord de la plaine et rentre dans les collines par le fameux tunnel de Malpas. Il traverse alors brièvement les collines aplanies autour de Colombiers, avant sa " descente " spectaculaire sur la vallée de l'Orb par les écluses de Fonséranes, face à Béziers.
La vallée de l'Orb est la seule vallée vraiment formée dans les collines du Biterrois et du Piscénois. A l'amont de Béziers, elle offre son fond plat, cadré par les reliefs qui l'entourent, sur lesquels sont postés des villages composant des sites bâtis remarquables : Murviel-lès-Béziers, Thézan-lès-Béziers, Corneilhan.
Le piémont des avant-monts forme un linéaire de sites remarquables, où la vigne s'immisce dans les reliefs et la végétation naturelle. Parmi ceux-ci se distingue le Roc de Cayla, vers Roquessels, bien lisible depuis la route menant à Faugères.
Le Plateau de l'Arnet constitue une exception géologique. Il est issu du nappage basaltique par les volcans qui ont affecté le département dans un axe nord-sud au cours du Quaternaire (Escandorgue-Agde). En partie exploité en carrière et occupé par l'aérodrome de Pézenas-Nizas, il offre ailleurs l'aspect inattendu d'un " causse " à pelouses sèches et chênes verts.
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Une pression lisible du développement de l'urbanisation |
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L'ensemble du secteur est soumis à la pression du développement de l'urbanisation. Celle-ci se traduit par des implantations de lotissements, auxquels s'ajoutent, sur les axes convergeant vers Béziers, les bâtiments d'activités. Autour de Béziers, la pression s'est traduite par des dilatations d'échelles importantes des villages, parfois par des erreurs d'urbanisation. Ce développement s'opère en effet à partir des sites bâtis des villages, qui font une bonne part de la qualité des paysages des collines. Aussi les enjeux d'inscription dans le paysage apparaissent-ils sensibles.
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