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5. Le piémont viticole du Força Real |
Valeurs paysagères clefs |
Un relief de terrasse aplanie entaillée de nombreux petits ravins |
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Le piémont du belvédère de Força Real, dernier contrefort des reliefs du Fenouillèdes, forme une terrasse aplanie surplombant la plaine du Roussillon entre la vallée de la Têt au sud et l'Agly au nord. Son altitude passe de 150 mètres au pied des reliefs, jusqu'à 80 mètres environ dans sa partie basse. Une rupture de relief forme une marche, particulièrement visible entre Baho et Corneilla-la-Rivière, qui sépare la terrasse du piémont du Força Real des rives de la Têt et de la plaine entre Saint-Estève et Rivesaltes ne s'élevant qu'à 50 mètres d'altitude.
Cette terrasse est un héritage géologique du Pliocène, dernière période glaciaire (4 à 3,5 millions d'années), durant laquelle les dépôts alluviaux se sont accumulés dans le fossé du Roussillon. Essentiellement composés de galets et d'argiles, les sols accueillent une végétation de garrigues ou maquis et des cultures sèches : principalement de la vigne mais aussi de l'olivier. Les nombreux cours d'eau qui s'écoulent des reliefs du Fenouillèdes ont creusé des ravins peu profonds dans ces roches tendres : leurs flancs forment des pentes érodées, souvent couvertes d'une végétation rase, les ruisseaux eux-mêmes restant le plus souvent à sec.
On distingue ainsi :
- les " planes " cultivées : Plane d'en Bourgat, Plane d'en Carbonneil, Planal del Fenouilla, Plana del cami de Calce, ... ;
- des ravins aux pentes couvertes de garrigues ou maquis et au fond cultivé lorsqu'il est assez plat ; d'ouest en est : le ravin de Baillobère, des Mirandes, de Campeils, de la Berne, des Gourguettes, de la Padrère, des Oums, dels Avents, ...
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Des paysages viticoles ouverts |
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Contrastant avec le paysage cloisonné du Riberal tout proche, le piémont du Força Real présente un paysage ouvert de vignoble. Les planes occupées par les vignes forment de véritables balcons naturels qui offrent des vues généreuses vers la vallée de la Têt et les reliefs des Aspres, des Albères et du Canigou vers le sud, ainsi que sur la vaste plaine du Roussillon et jusqu'au littoral vers l'est. Au nord, les horizons des reliefs du Fenouillèdes, marqués par la silhouette spectaculaire du belvédère du Força Real, composent une toile de fond sombre de garrigues et maquis, ponctuellement dégradée par l'ancienne carrière de Calce (col de la Donna) et les carrières de Baixas, ainsi que par les malheureuses lignes électriques qui convergent vers le poste de transformation de Baixas depuis les barrages de Caramany et Vinça.
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Un territoire à l'écart des pressions urbaines |
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Le piémont du Força Real est un territoire resté à l'écart du développement du reste de la plaine du Roussillon :
- au sud, dans le Riberal, les bourgs se sont installés sur les rives de la Têt le long de la RD 614, sur une terrasse intermédiaire entre le lit du fleuve et la terrasse haute occupée par les vignes ;
- à l'est, l'agglomération de Perpignan s'avance aujourd'hui jusqu'à Saint-Estève ;
- au nord, Rivesaltes et Espira-de-l'Agly se situent sur les berges de l'Agly, alors que Peyrestortes s'appuie sur la rupture de niveau entre la terrasse haute du piémont du Força Real et la vallée de l'Agly.
Seul Baixas, installé au milieu des vignes sur la route de Calce, occupe ce territoire entre la plaine urbanisée et le Fenouillèdes. Cet ancien bourg viticole vit aujourd'hui sous l'influence de Perpignan, distante de seulement 8 kilomètres, et connaît un développement démographique modeste comparé aux autres bourgs de la plaine du Roussillon : 1995 habitants en 1965, 2217 habitants en 1999. Quelques lotissements se construisent dans la plaine, avec comme souvent une urbanisation linéaire le long des routes (RD 614 et RD 18) qui nie l'urbanisation du centre ancien concentré en cellera : petite enceinte bâtie autour de l'église et protégée par des remparts.
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