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> Pyrénées-Orientales
> La plaine du Roussillon
> 4. Le Riberal
> Valeurs paysagères clefs
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4. Le Riberal |
Valeurs paysagères clefs |
Une plaine clairement délimitée par les reliefs qui la bordent |
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Le Riberal dessine une plaine clairement délimitée par les premiers contreforts du Fenouillèdes, au nord, avec le belvédère de Força (507 m) et le plateau de Roupidère (400 m environ), et les versants boisés des collines des Aspres, au sud. Il forme une plaine à fond plat, irriguée par la Têt, et qui s'ouvre sur la plaine du Roussillon au niveau de l'agglomération de Perpignan.
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Une plaine fruitière irriguée et cloisonnée |
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Le Riberal signifie en catalan " arrosé " ou " irrigué ", et désigne ici les terres fertiles par opposition aux terres arides des Aspres. Il est en effet principalement cultivé de vergers et forme une véritable plaine fruitière aux terres irriguées par de multiples canaux. La spécialisation agricole du Riberal date des années 1950, avec la plantation de nombreux pêchers qui feront la fortune des agriculteurs et de la ville d'Ille-sur-Têt. Aujourd'hui, le paysage de la plaine est entièrement façonné par cette agriculture : quadrillage de parcelles de pêchers soigneusement taillés en lignes, et cloisonné par les nombreuses haies de peupliers ou de cyprès qui protègent les vergers du vent et de son effet asséchant.
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Un important réseau d'irrigation |
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La culture massive de pêchers n'est permise que grâce à un important réseau d'irrigation qui arrose les terres du Riberal. La plupart des canaux sont d'origine médiévale et sillonnent essentiellement la rive droite de la Têt. Les canaux principaux prennent source dans des rescloses et se divisent en agouilles plus petites qui acheminent l'eau jusqu'aux parcelles :
- le canal de Corbère, creusé dès le Xème siècle, part aujourd'hui du barrage de Vinça, construit en 1976 afin d'écrêter les crues du fleuve et de constituer une réserve d'eau potable et d'irrigation ; puis il longe le pied des reliefs des Aspres jusqu'à Corbère-les-Cabanes ;
- le canal de Thuir creusé au XIVème siècle pour irriguer toute la rive droite de la Têt, va d'Ille-sur-Têt à Thuir en longeant le bas des pentes des Aspres ;
- le canal de Perpignan, appelé aussi Las Canals, a été conçu en 1475 pour les besoins de la ville de Perpignan et la plaine du Riberal ; il traverse le centre de la plaine et va jusqu'à Perpignan. Ayant perdu son rôle d'alimentation en eau de la ville, il sert aujourd'hui à alimenter la retenue de la Raho qui constitue elle-même une grande réserve d'eau pour l'irrigation.
L'irrigation s'est aujourd'hui modernisée, délaissant l'arrosage gravitaire traditionnel " à la raie " (circulation de l'eau dans des sillons) au profit du goutte à goutte (circulation de l'eau dans des tuyaux). Toutefois les filets d'eau des canaux et agouilles restent partout bien visibles entre les parcelles de pêchers et animent ces précieux " jardins " agricoles.
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Un territoire de passage aux portes du Conflent |
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La RN 116, voie rapide reliant le Roussillon à la Cerdagne, est construite dans le lit de la Têt et traverse toute la plaine du Riberal. Elle contourne aujourd'hui les bourgs qui s'étaient implantés sur l'ancienne route principale (RD 916) : Sant-Féliu-d'Avall, Sant-Féliu-d'Amont, Millas, Néfiach, Ille-sur-Têt. Aujourd'hui, la situation démographique de ces villages est contrastée :
- Millas, Néfiach et Ille-sur-Têt connaissent une légère baisse de population depuis une vingtaine d'années après les années de croissance due à l'expansion fruitière (de 1950 à 1980) ;
- en revanche, pour les communes plus proches de Perpignan, la pression urbaine se traduit par une urbanisation linéaire le long de la RD 916 : entre Le Soler, Sant-Féliu-d'Avall et Sant-Feliu-d'Amont, entre Corbère et Corbère-les-Cabanes.
Sur la rive gauche de la Têt, les villages s'entourent eux aussi de lotissements, et subissent une pression urbaine décroissante avec l'éloignement de Perpignan : Baho, Villeneuve-de-la-Rivière, Pézilla-la-Rivière et Corneilla-la-Rivière.
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Le site remarquable des Orgues d'Ille-sur-Têt |
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Sur la rive gauche de la Têt, les Orgues d'Ille-sur-Têt dessinent un étonnant paysage géologique, composé de falaises plissées jusqu' à former une véritable draperie dont les teintes varient du blanc à l'ocre et au rouge. Ce sont des " cheminées de fées " : de fines colonnes de roches tendres (sables et argiles), protégées de l'érosion par des couches de roches plus dures. Elles sont façonnées dans d'épaisses couches de dépôts alluviaux amassées en un grand plateau sur les bords de la Têt au cours du Pliocène (fin de l'ère tertiaire : 4 à 3,5 millions d'années).
Le site est aujourd'hui ponctuellement aménagé pour accueillir les nombreux touristes. Mais ces formes fragiles se découvrent sur tout le long du rebord du plateau de Roupidère qui fait face à Ille-sur-Têt. Elles émergent au milieu d'un maquis de chênes verts et pins parasols. Leurs couleurs particulièrement chaudes offrent parfois un contraste spectaculaire avec la masse rocheuse du Canigou lorsqu'il est enneigé : un paysage de carte postale, icône des Pyrénées-Orientales souvent photographié.
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