Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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27. La Cerdagne

Valeurs paysagères clefs

Une vaste plaine d'altitude, clairement encadrée de versants montagneux boisés

 
La plaine vallonnée de la Haute-Cerdagne et les versants montagneux du Puigmal à l'horizon
 
La Cerdagne, une longue dépression cultivée entre les versants boisés du Puigmal et de la Sierra del Cadi (à l'horizon) et du massif du Carlit (au premier plan) ; ici depuis le col du Calvaire
 
La Cerdagne s'inscrit dans le long linéaire de la faille de Prades qui s'est formée lors de la surrection des Pyrénées à l'ère tertiaire. Elle s'est remplie de dépôts continentaux arrachés aux montagnes durant le Miocène (-18 millions d'années) puis de moraines durant l'ère quaternaire (-1,65 millions d'années). Elle compose aujourd'hui une longue plaine d'altitude, appelé plateau cerdan, bordée par de hautes montagnes qui dessinent ses horizons : le massif du Carlit (2921 m) au Nord et le Puigmal (2910 m) au Sud. Avec leurs versants sombres couverts de pins à crochets et leurs crêtes acérées rocailleuses, chacun des deux massifs délimite nettement la plaine agricole lumineuse et ouverte :
  • au sud, les versants du Puigmal sont entaillés de profondes vallées en V et se prolongent vers l'Espagne par la croupe rocheuse de la Sierra del Cadi ;
  • au nord, les contreforts du massif du Carlit présentent un relief en croupe bombée, plus complexe, entaillé par la vallée d'Angoustrine qui isole le Roc de la Calme du pic Carlit, avec des pentes plus douces sur lesquelles se développe l'urbanisation.
Sertie dans ce cadre montagneux, la plaine de Cerdagne présente elle-même un relief faussement aplani et peut être divisée en deux parties, séparées par une rupture de pente importante au niveau de Saillagouse :
  • la Basse-Cerdagne, à l'aval de Saillagouse, présente un relief nettement tiré à l'horizontale à une altitude de 1200 mètres environ ;
  • la Haute-Cerdagne est plus vallonnée, creusée par de nombreux ruisseaux (d'Angust, d'Eyne, de Bolquères), avec une altitude variant entre 1500 et 1600 mètres.
 

Un vaste tapis de prairies et champs cultivés dessinant des paysages agricoles remarquables

 
Paysage agricole soigné avec une mosaïque de parcelles : prairies, céréales et pâturages ; ici vers Targassonne
 
Paysage remarquable de bocage dans la plaine de basse Cerdagne ; ici vers Angoustrine
 
L'étonnant paysage dénudé de la soulane pâturée au-dessous de la chapelle de Santa-Maria de Belloc
 
Paysage agricole remarquable de plaines vallonnées avec des prairies parsemées d'arbres ; ici vers Osséja
 
Belle campagne ondulée avec les horizons montagneux de la Sierra del Cadi ; ici vers Sainte-Léocadie
 
Troupeau de vaches animant la plaine de Cerdagne
 
Le plus haut vignoble d'Europe à Sainte-Léocadie
 
Les paysages de la plaine de Cerdagne restent essentiellement façonnés par l'agriculture, composant un tapis verdoyant de prairies et champs cultivés. Très perceptibles depuis les secteurs habités qui les dominent ou depuis les routes qui les traversent, ils composent des paysages ouverts et lumineux remarquables, majestueusement soulignés par la toile de fond des montagnes. Un patrimoine relativement important anime ce terroir agricole unique et rare à de telles altitudes : murets de pierres sèches entre les parcelles, arbres isolés, haies bocagères, mais aussi drailles (également appelées camins) et imposantes fermes isolées.
La tradition pastorale du plateau cerdan domine depuis le Moyen-Age avec un essor important des grands troupeaux et de la transhumance, lié au commerce drapier de Puigcerda, alors capitale de la province. L'économie pastorale amorce un déclin au cours du XXème siècle, avec une nette diminution du nombre d'exploitations. Elle reste toutefois vivace en se spécialisant dans l'élevage bovin, tandis que l'arboriculture, le maraîchage et l'élevage ovin deviennent des activités marginales. Aujourd'hui, sur les 44 000 hectares que compte la Cerdagne, 76% ont une vocation agricole plus ou moins extensive.
Dans la plaine de Basse-Cerdagne, les terres irrigables et fertiles présentent un maillage bocager, avec des prairies de fauche, utilisées comme pâturage à l'intersaison et en hiver, et des cultures souvent irriguées grâce à un remarquable réseau dense de canaux. En Haute-Cerdagne, la plaine, plus vallonnée, est principalement couverte de prairie de fauche et de pâturages en concurrence avec la forêt qui progresse sensiblement depuis les massifs vers les piémonts.  

Des sites bâtis et un patrimoine architectural montagnard rares à l'échelle régionale

 
Mur en schiste à Ur
 
Le village d'Ur construit dans le vallon de la rivière d'Angoustrine entre la plaine agricole et les versants pâturés
 
Bâti traditionnel à Palau-de-Cerdagne
 
La place de l'église à Osséja
 
L'église de Sainte-Léocadie
 
Le site de Llo à l'entrée des gorges du Sègre
 
Toit traditionnel en lloses de schiste ; ici à Bolquère
 
Le village de Bolquère
 
Traditionnellement, les villages cerdans se sont implantés :
  • soit en liaison directe avec l'espace agricole, notamment en Basse-Cerdagne, tels que Bourg-Madame, Caldegues, Palau-de-Cerdagne ;
  • soit en piémont, à la transition entre la plaine et la montagne, au débouché des vallées tels que Eyne, Osséja, Angustrine, Err, Llo, ... ;
  • soit accrochés à flanc de versant tels que Via, Odeillo, Bolquère, Egat, ...
L'habitat dispersé est aussi relativement courant avec de grandes fermes isolées au milieu des terres cultivées ou regroupées en petits hameaux, telle la ferme de Cal Mateus à Sainte-Léocadie. Le patrimoine architectural montagnard, rare à l'échelle régionale, présente des constructions massives en pierres (schiste, granite, gneiss) couvertes de toitures en lloses de schistes, taillées notamment dans les carrières de Valcébollère dans le massif du Puigmal, ou d'ardoises.  

Une pression d'urbanisation importante liée au tourisme

 
L'urbanisation de Font-Romeu accroché à mi-pente sur le versant du Roc de la Calme
 
Extensions récentes autour du village d'Err
 
Le four solaire d'Odeillo
 
Le lycée climatique et sportif de Font-Romeu isolé dans les forêts de pins à crochet
 
Le centre médical de " la Perle " à Osséja
 
Profitant d'un climat privilégié, particulièrement ensoleillé (près de 3000 heures de soleil par an, l'une des régions les plus ensoleillées de France), et d'un air sain et sec, le plateau cerdan s'est révélé idéal pour traiter les maladies respiratoires. Le climatisme prend son essor après la Première Guerre mondiale avec le traitement de la tuberculose. Plusieurs sanatorium sont construits : aux Escaldes, à Font-Romeu, à Osséja (la " Perle cerdane "). Ces immenses bâtiments marquent encore fortement les paysages, notamment à Osséja où le sanatorium surgit au milieu de la plaine ; ils sont aujourd'hui reconvertis en centre de traitement de l'asthme (les Escaldes, Osséja) et centre pour étudiant en éducation physique et sportive (Font-Romeu).
La mode des sports d'hiver va aussi profondément faire évoluer les paysages cerdans. Dès 1920, la construction du Grand Hôtel de Font-Romeu sur la commune d'Odeillo, puis l'ouverture de la ligne de chemin de fer du Train Jaune en 1927, marquent le début du tourisme hivernal. Aujourd'hui, les stations se sont multipliées et l'urbanisation s'est largement étendue, notamment à Font-Romeu et Bolquère : Font-Romeu, Espace Cambre d'Aze (Eyne et Saint-Pierre-dels-Forcats), Puigmal 2600 (Err, Valcebollère, Llo, Nuria), Pyrénées 2000.
Le tourisme estival représente quant à lui plus de 48% des séjours touristiques (contre 18% en hiver) : c'est à cette période que le territoire est le plus fréquenté offrant de nombreuses activités de loisirs, sportives, scientifiques et culturelles : randonnée, VTT, itinéraire équestre, escalade, via ferrata à Llo, vol libre à Targassonne, pêche, fours solaires d'Odeillo, centrale solaire Thémis, Train Jaune, ...

La Cerdagne apparaît aujourd'hui marquée par une urbanisation importante sous forme d'extensions récentes de chalets, immeubles ou maisons groupées :
  • sur le versant de la Roc de la Calme, les immeubles et chalets s'étendent entre les villages d'Odeillo et Via qui ne constituent plus qu'une seule agglomération dominée par la silhouette du Grand Hôtel ; autour de Bolquère, les chalets se fondent plus discrètement dans la forêt de pins à crochets (station de Pyrénées 2000) ;
  • dans la plaine de Basse-Cerdagne, les constructions s'étalent autour des bourgs, au détriment des terres agricoles pourtant rares et fertiles : Saillagouse, Osséja, Bourg-Madame, Err sont particulièrement concernés.
 

 


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