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23. Le massif du Madres |
Valeurs paysagères clefs |
Un massif géologiquement riche et varié |
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Le massif du Madres est constitué de roches issues du socle hercynien, plus ou moins métamorphisées lors du soulèvement pyrénéen durant l'ère tertiaire. Les substrats sont variés :
- des granites sur le sommet, formant un relief en croupe aplanie creusée de cirques, avec des pelouses d'altitude parsemées de chaos granitiques ;
- des schistes métamorphiques du Silurien à la base du massif, entaillés de profondes vallées en V, qui donnent une teinte sombre aux paysages arides des soulanes ;
- des calcaires du Dévonien sur le Mont Coronat, avec des filons de marbres, notamment utilisés pour la construction de Villefranche-de-Conflent.
Cette diversité de substrats, associée à l'amplitude altitudinale, explique la richesse floristique rencontrée.
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Une succession de cinq vallées confluant vers la Têt |
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Le flanc sud du massif du Madres présente un relief morcelé en cinq vallées creusées par les torrents qui s'écoulent depuis son sommet et confluent vers la Têt. Ouvertes vers le sud, elles offrent des vues remarquables sur le Pic du Canigou. L'activité agricole se cantonne dans les fonds de vallée étroits et irrigués par des canaux creusés sur les versants (surtout dans la vallée de la Castellane) alors que les versants autrefois cultivés en terrasses sont aujourd'hui abandonnés. L'élevage bovin et ovin se maintient, permettant l'entretien des estives utilisées pour le parcours des troupeaux.
Chaque vallée présente un paysage propre qui diffère suivant l'orientation de la vallée, la nature des roches entaillées et son occupation par l'homme :
- la vallée des Garrotxes, creusée par le ruisseau des Cabrils, est occupée par les villages de Railleu, Ayguatebia, Sansa, Talau et Caudiès-de-Conflent auxquels on accède par une route sinueuse qui rejoint le Capcir par les cols de Llose et Creu. Le paysage est aride, en particulier sur le versant sud-ouest d'où le nom de "Garrotxes" qui signifie "terres arides et pauvres". Seuls les abords de Caudiès-de-Conflent présentent un paysage plus frais avec des prairies de fauche et des pâtures ;
- la vallée d'Evol présente un versant nord-est (soulane) aride et couvert d'une végétation rase de maquis et un versant nord-est (ombrée) à la végétation dense et verdoyante ; elle n'est occupée que par le village d'Evol auquel on accède depuis Olette ;
- la vallée de la Nohèdes offre une image relative montagnarde en raison des pentes raides et d'un relief marqué avec des falaises calcaires et des forêts à l'ombrée, faisant face aux schistes et landes à genêts purgatifs en soulane ;
- la vallée d'Urbanya est dominée par les garrigues et maquis, offrant un paysage aujourd'hui très "naturel". Le village d'Urbanya, à l'image très montagnarde avec ses maisons couvertes de lloses, est installé en fond de vallée et entouré de terrasses plus ou moins abandonnées ;
- la vallée de la Castellane se distingue plus fortement des autres vallées avec un relief plus ample et une occupation plus importante. Elle est traversée par la route RD 14 qui rejoint l'Aude par le col de Jau (1504 m). Cette vallée est relativement large et présente un fond plat cultivé en vergers et prairies en aval de Mosset. La forêt occupe les versants en ombrée alors que les genêts colonisent les anciens pâturages en soulane. Les terrasses qui sculptent les pentes sont aujourd'hui le plus souvent abandonnées.
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Une végétation variant suivant l'orientation et l'altitude |
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L'étagement de végétation est particulièrement sensible sur les versants du Madres puisque l'altitude passe de 300/600 mètres à plus de 1500 mètres d'un bout à l'autre des vallées. La végétation méditerranéenne du bas des vallées cède progressivement la place aux landes et boisements montagnards du sommet du Madres. La succession végétale est enrichie et complexifiée par le jeu des orientations des versants, entre les soulanes ensoleillées, arides et sèches, et les ombrées, davantage boisées.
On rencontre ainsi : des chênes verts et chênes pubescents au bas des pentes et sur les soulanes, des pins sylvestres entre 900 et 1700 mètres d'altitude, des hêtres sur les versants ombragés, des pins à crochets au-dessus de 1700 mètres d'altitude. Les landes à genêts purgatifs couvrent les soulanes alors qu'en altitude apparaissent les landes à fougères, les pelouses à gispet et les rhodoraies.
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Des sites bâtis remarquables animant des vallées isolées |
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Les vallées du massif du Madres présentent des paysages naturels de versants rocailleux, arides ou boisés, où les traces d'activités humaines se sont peu à peu effacées avec la disparition des terrasses. Les villages ponctuant ces territoires apparaissent aujourd'hui comme d'heureux témoignages d'une montagne autrefois plus habitée, qui animent ces paysages. Les sites bâtis participent à la qualité de cette partie du Conflent. Ils présentent une architecture tantôt influencée par le Conflent méditerranéen avec des toitures en tuiles, tantôt plus montagnarde avec des couvertures en lloses et ardoises. Quelques villages sont particulièrement remarquables :
- Mosset, village spectaculaire perché au-dessus de la Castellane avec un bâti groupé et étagé dominé les vestiges de son imposant château ;
- Evol, petit village aux maisons sombres en schistes couvertes d'ardoises accrochées aux pentes et surplombées par les ruines d'un château ;
- Ayguatebia aux maisons couvertes de lloses et d'ardoises étagées à flanc de montagne, face au soleil qui surgit au coeur du paysage aride des Garrotxes ;
- le site encaissé et accroché aux pentes des Bains de Molitg ;
- Campôme, village aux maisons groupées surplombant la Castellane.
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