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22. La haute vallée du Conflent |
Valeurs paysagères clefs |
Une vallée entaillée entre les massifs du Madres, du Canigou et de la Carança |
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La vallée de la Têt s'est allongée dans une faille géologique, la faille de Prades, qui sépare le massif du Madres au nord des massifs du Canigou et de la Carança au sud. Les roches de l'ère primaire sont globalement des schistes métamorphisés, mais des filons de marbres se retrouvent au Mont Coronat, notamment autour de Villefranche-de-Conflent. Au niveau des vallées de la Rotja et du Cady, les reliefs s'adoucissent et sont formés de roches plus récentes, datant de l'ère quaternaire : dépôts continentaux, qui se sont accumulés dans une dépression (dépression du Bas-Conflent) au pied du massif du Canigou.
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Une vallée étroite cadrée par de hauts versants rocailleux |
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La vallée de la Têt présente un paysage de versants secs cadrant un fond trop étroit pour être cultivé. Elle est empruntée par la route RN 116 et par la ligne de chemin de fer du Train Jaune, ponctuée de quelques ouvrages d'art remarquables tel le Pont Séjouné.
De manière générale, les pentes exposées au nord apparaissent plus boisées que les versants ensoleillés des soulanes, exposés au sud, beaucoup plus arides et rocailleux. Ainsi, sur le bas des pentes du Canigou, la forêt domaniale du Conflent apparaît relativement dense, avec de nombreux résineux, contrastant avec la forêt domaniale du Coronat sur la rive opposée de la Têt, plus clairsemée car située sur des soulanes arides. Les versants et plus particulièrement la soulane, ont été aménagés par les hommes au cours des siècles en terrasses aujourd'hui abandonnées : les traces des lignes horizontales sont encore bien visibles lorsque la végétation reste rase.
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Les petites vallées agricoles de la Rotja et du Cady |
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Les petites vallées de la Rotja et du Cady, qui confluent vers la Têt au niveau de Villefranche-de-Conflent, présentent un paysage plus verdoyant que celui de la vallée de la Têt. La couverture végétale se fait plus dense, avec des plantations de résineux effectuées dans le cadre des opérations de restauration des terrains de montagne autour d'Escaro et de Fuilla, où les terrains sédimentaires, sensibles à l'érosion, ont été largement reboisés pour constituer la forêt domaniale du Conflent. Les feuillus viennent aussi spontanément et colonisent notamment les anciennes terrasses abandonnées. Seuls les fonds de vallées aplanis restent ouverts et forment un mince et précieux cordon agricole de vergers de pommiers et de prairies.
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Des sites bâtis remarquables ponctuant la vallée |
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Les paysages naturels de la vallée sont animés par la présence de villages et hameaux qui jalonnent les bords de la Têt et les versants. Dans le fond de vallée de la Têt, les bourgs se sont développés le long de la route nationale 116. La voie principale de la vallée engendre aujourd'hui un flux important de véhicules qui dégradent les conditions de vie et les paysages des villages, notamment Joncet, Olette, Serdinya et Fontpédrouse.
Verrou du Conflent, la citadelle fortifiée de Villefranche-de-Conflent marque le passage dans la vallée, avec sa ville enceinte de remparts remarquablement lisibles et préservés. Elle fut fondée en 1092 au carrefour des vallées de la Têt, du Cady et de la Rotja et resta la capitale du Conflent jusqu'au XVIIIème siècle, avant que Prades la supplante. Encaissée dans le fond de vallée entre les versants rocailleux et arides, la ville est dominée par le fort Libéria bien visible, construit par Vauban afin de consolider la présence française à la suite de la signature du traité des Pyrénées en 1659. Contournée de près par la RN 116, Villefranche-de-Conflent est aujourd'hui largement visitée par les touristes de passage et voit ses rues colonisées par les boutiques de souvenirs.
Sur les versants, les hameaux s'installent à la faveur de légers replats, composant des sites bâtis intéressants, dominant de la vallée et entourés d'espaces ouverts pâturés : Jujols, Canaveilles, Llar, Prats-Balaguer, Marians, Souanyas, Escaro, Sirach.
Les vallées du Cady et de la Rotja apparaissent davantage marquées par l'urbanisation, avec l'extension de l'habitat pavillonnaire en raison de la proximité de Prades. La basse vallée du Cady est particulièrement " colonisée " : les pentes et les fonds plats cultivés se couvrent d'une urbanisation diffuse qui forme une bande presque continue entre Corneilla-de-Conflent et Vernet-les-Bains.
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