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2. La plaine d'Illibéris |
Valeurs paysagères clefs |
Une fine topographie diversifiant les paysages |
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La plaine d'Illibéris présente un relief globalement aplani de terres basses inclinées vers le littoral, avec les versants abrupts des Albères qui marquent clairement sa limite au sud. Toutefois, une micro topographie, présentant des élévations de quelques mètres, suffit à diversifier les paysages en créant des points de vues, des sites bâtis perchés, des variations de productions agricoles. De part et d'autre de la vallée du Tech, la plaine s'anime de légers reliefs, formant parfois de petites collines sur lesquelles se sont installés les sites bâtis d'Elne, de Villeneuve-de-la-Raho, de Canet-en-Roussillon.
Cette topographie joue un rôle essentiel dans l'organisation agricole :
- vergers irrigués sur les berges du Tech et du Réart,
- maraîchage sur les terres basses autour d'Elne et dans les cuvettes vers Bages, Alenya, ...
- vignes sur les reliefs plus secs, notamment au pied des Albères et sur les collines s'allongeant entre Pollestres et Cabestany, au nord, et entre Banyuls-dels-Aspres et Elne, au sud.
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Un système hydraulique dense et essentiel : agouilles, recs et rivières |
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La topographie particulière de la plaine présente des cuvettes, terres basses et humides à moins de 15 mètres d'altitude, où s'accumule l'eau, et que l'on observe vers Bages et dans la plaine autour d'Elne (entre Montescot, Theza et Saint-Cyprien). Jusqu'au XIIème siècle, la plaine du Roussillon était un territoire marécageux et inculte. Les villages se cantonnaient sur les hauteurs et plus en retrait dans la plaine. À partir du XIIème siècle, de grands travaux d'assèchement sont entrepris :
- le canal de l'agouille de la mer est creusé afin d'évacuer les eaux de l'ancien étang de Bages et d'assécher les marécages entre Montescot et Alenya ;
- des canaux sont creusés dans la plaine entre Elne, Saint-Cyprien et le Tech.
Outre le réseau de drainage, un important réseau de canaux d'irrigation a permis le développement des cultures fruitières et maraîchères dès le Moyen-Age : le canal d'Elne (creusé au XIIème siècle et irriguant vingt communes), le rec de Palau, le rec des Albères, ... Ce système est alimenté par les cours d'eau tels que le Tech, le Réart, mais aussi tous les ruisseaux qui s'écoulent des Albères et des Aspres.
De plus, le plan d'eau de Villeneuve-de-la-Raho est créé dans les années 1970, à l'emplacement d'un ancien étang plus petit, afin de constituer une grande réserve d'eau à usage agricole. Depuis, il est aussi devenu un bassin de loisir très fréquenté en été avec une plage artificielle et une base nautique, ainsi qu'une réserve écologique.
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Des productions agricoles variées : maraîchage, verger, vigne |
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Cette juxtaposition de coteaux secs et de terres basses irriguées rend possible des productions agricoles variées, qui sont devenues autour d'Elne une tradition millénaire : arboriculture, maraîchage, mais aussi horticulture et viticulture.
Les vergers se concentrent essentiellement sur les berges du Tech et dans une moindre mesure autour du Réart. Les parcelles (surtout pêchers) sont séparées de haies de peupliers et cyprès qui, ajoutées aux arbres des ripisylves, forment un paysage arboré et particulièrement fermé dans la vallée du Tech.
Le maraîchage se maintient autour d'Elne, avec de nombreuses cultures aujourd'hui sous serres. Le rec d'Elne (qui se divise en deux branches avec le canal d'Elne vers Saint-Cyprien et le rec de la Torre vers Latour-Bas-Elne) irrigue toujours les parcelles par tout un réseau d'agouilles.
La vigne occupe les coteaux secs et les terres les plus élevées non irriguées. Les vignobles dessinent des terroirs soignés autour de Bages, avec des parcelles de vignes entretenues et animées par des structures arborées : oliviers, amandiers et chênes verts. En revanche, de nombreuses friches se rencontrent autour des villages, en attente de l'urbanisation des terrains, ainsi que le long de la RD 618 : de nombreuses parcelles abandonnées sont colonisées par des pins parasols.
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Un patrimoine architectural de qualité |
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La plupart des villages et bourgs de la plaine offrent un patrimoine urbain et architectural de qualité avec des sites bâtis compacts, parfois perchés (Elne, Canet, Villeneuve-de-la Raho), présentant une architecture propre au Roussillon avec des murs construits en galets et cairo (brique pleine) aux couleurs chaudes et des ferronneries.
Elne, qui fut évêché du Roussillon jusqu'en 1601, garde de son passé glorieux une cathédrale dominant la ville. Une promenade sur les remparts de la vieille ville offre une remarquable vue panoramique sur la plaine.
Les coeurs des villages ne sont pas toujours restaurés, délaissés au profit des maisons neuves qui s'étalent à leurs abords.
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Un pression urbaine importante sur la bande littorale |
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La plaine présente un maillage assez dense de bourgs espacés de seulement 2 à 3 km environ. Comme la plupart des villages de la plaine du Roussillon, ils connaissent une augmentation importante de population se traduisant par la construction de lotissements autour des centres anciens. Elne (6500 habitants), qui fut longtemps la plus grande ville du Roussillon, est aujourd'hui dépassée par les villes de " l'arrière-littoral " que sont Canet-en Roussillon (10300 habitants), Saint-Cyprien (8700 habitants) et Argelès-sur-Mer (9200 habitants). Ces dernières ont en effet doublé leurs populations en 30 ans, profitant de leur situation en bord de mer (avec les stations balnéaires qui leur sont associées), ainsi que de la proximité de Perpignan.
Les coupures d'urbanisation sont déjà consommées entre les bourgs de l'arrière-littoral et les stations balnéaires :
- lotissements et centre commercial le long de la RD 617 à Canet,
- nouveau lotissement le long de la RD 22 à Saint-Cyprien,
- lotissements et campings à Argelès-sur-Mer.
Les paysages des infrastructures n'offrent pas une image très valorisante de la plaine agricole avec la multiplication de zones d'activités (Elne et Argelès) au bord de la RN 114, et de friches agricoles le long de la RD 618.
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