Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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18. Le massif des Albères

Valeurs paysagères clefs

Une petite chaîne de montagnes abruptes, schisteuses et largement boisées

 
 Les pentes boisées des Albères et le panorama sur la plaine du Roussillon depuis le fort de Bellegarde
 
Les horizons boisés des Albères : ici la tour de la Massane vue depuis Argelès-sur-Mer
 
Pentes boisées et falaises de schiste dans le massif des Albères ; ici vers Sorède
 
Les pentes boisées des Albères tombant brusquement dans la plaine agricole du Roussillon ; ici vers Sorède
 
La chaîne des Albères constitue le dernier contrefort des Pyrénées. Formée à l'ère tertiaire (-45 millions d'années) avec la surrection des Pyrénées, elle est essentiellement constituée de schistes, roches métamorphisées du massif hercynien. Ces roches feuilletées, aux teintes brunes et rouille, marquent fortement les paysages des Albères. La nature acide des sols, ajoutée à leur assez bonne capacité à retenir l'eau, permet l'installation d'une végétation dense de maquis avec des cistes, bruyères, genêts, ainsi que le développement de forêts remarquables et rares dans le contexte régional.
De magnifiques hêtraies se développent sur les parties élevées les plus humides, notamment celle de la Réserve naturelle de la forêt de la Massane, créée en 1972 afin de protéger ce milieu rare et original à si basse altitude (800 mètres) et à une latitude aussi méridionale.
Des châtaigneraies couvrent le haut des pentes, tandis que les chênes verts et chênes-lièges s'étendent sur les zones les plus basses du massif.
Le chêne-liège se retrouve sur le piémont des Albères et des Aspres entre 50 et 500 mètres d'altitude. Durant tout le Moyen-Age, il est en constante régression suite aux arrachages au profit du vignoble, mais aussi en raison du pastoralisme et des feux qui lui sont associés. Il faudra attendre le XVIIIème siècle pour que sa culture se répande dans les Pyrénées-Orientales, avec le développement du conditionnement du vin en bouteilles en verre fermées par des bouchons en liège. Au cours du XIXème siècle, la crise du phylloxéra, alliée à des subventions du gouvernement, favorise l'entretien des parcelles de suberaies qui produisent un liège de bonne qualité. Aujourd'hui, les suberaies partiellement abandonnées, font l'objet d'une politique de remise en culture et de soutien à la filière économique notamment menée par le Pays Pyrénées-Méditerranée.  

Des villages implantés sur le piémont des Albères, face à la plaine du Roussillon

 
Le village de Sorède installé sur le piémont des Albères
 
 Laroque-des-Albères : panorama sur la plaine du Roussillon et sur le village installé sur le piémont des Albères ; ici depuis le belvédère du château
 
L'église du prieuré Santa-Maria-del-Vilar
 
Les villages occupent le piémont nord du massif, en limite de la plaine du Roussillon : d'est en ouest on retrouve Sorède, Laroque-des-Albères, Villelongue-dels-Monts et Montesquieu-des-Albères. Ces bourgs, accrochés sur de légers promontoires, constituent des sites bâtis précis, valorisants pour le paysage, et qui ouvrent des vues remarquables sur la plaine et le littoral, notamment depuis le belvédère du château de Laroque-des-Albères. Comme la plupart des villages du Roussillon, ils connaissent tous une pression urbaine importante qui se traduit par la multiplication de nappes de maisons individuelles récentes. Les sites bâtis d'origine sont aujourd'hui débordés, avec un étalement aussi bien dans la plaine que sur les coteaux. Ce dernier se traduit par un mitage des pentes boisées posant des problèmes d'exposition au risque incendie, ainsi qu'une dégradation paysagère des horizons montagneux de la plaine du Roussillon du fait de la grande visibilité de ces versants sur de larges distances.  

Le col du Perthus, un couloir marqué par les infrastructures et les activités transfrontalières

 
L'entrée du village frontalier du Perthus par la route N 9
 
 Col du Perthus : le village du Perthus blotti dans le creux du col et l'autoroute A 9
 
La rue centrale du Perthus avec à droite la partie française et à gauche la partie espagnole
 
Le col du Perthus forme une brèche dans la chaîne des Albères qui dessine une étroite ouverture allongée depuis Le Boulou jusqu'au Perthus (et qui se prolonge en Espagne jusqu'à La Jonquera). Ce couloir naturel de communication entre la France et l'Espagne était déjà utilisé par les Romains avec la voie Domitienne qui empruntait le col du Perthus et le col de Panissar situé au sud du fort de Bellegarde. Aujourd'hui, la voie antique est remplacée par les routes RN 9 et A 9, auxquelles s'ajoute la ligne de TGV Perpignan-Barcelone (ouverture fin 2012).
Le village du Perthus s'est développé sur la frontière, à cheval entre la France et l'Espagne. Cette situation particulière explique le " paysage " foisonnant et étrangement dissymétrique de la rue principale (RN 9) : côté est espagnol, les commerces à l'architecture hétéroclite et banale versent dans la surenchère des enseignes, bénéficiant de prix attractifs, face aux sages façades traditionnelles des maisons à deux étages côté français. Le petit bourg vit entièrement du commerce et les touristes s'arrêtent en grand nombre pour faire leurs achats, principalement concentrés dans la rue centrale. Cette hypertrophie commerciale a généré aujourd'hui de larges emprises bitumées de parking aux entrées du village, qui s'ajoutent à l'autoroute.
Ignorant superbement la marée humaine à ses pieds, le fort de Bellegarde domine le village et ouvre de larges vues sur la chaîne montagneuse. Construit au XVIIème siècle par Vauban pour protéger la frontière franco-espagnole née du Traité des Pyrénées, il forme aujourd'hui un îlot de calme et de solitude, oublié du tourisme commercial.  

 


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