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15. La vallée-verger |
Valeurs paysagères clefs |
Une vallée jardinée de vergers au pied du Canigou |
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Entre Ria et le col de Ternère, la vallée de la Têt s'élargit et présente un profil dissymétrique : le fleuve s'écoule au pied des versants nord, alors que le piémont du massif du Canigou s'adoucit sur la rive droite pour former un glacis qui s'aplanit vers la Têt. Cette morphologie est, tout comme la Cerdagne, le résultat du comblement durant le Miocène (-18 à -6 millions d'années) d'une dépression formée par la faille de Prades : les dépôts s'accumulent en une couche épaisse qui est érodée dès l'ère tertiaire par les eaux de la Têt, accentuant le dénivelé des reliefs qui dominent la vallée au nord alors que le piémont du Canigou présente un relief plus doux (voir " Les paysages et la géologie " dans la partie " Fondements des paysages ").
Ce relief particulier favorise la culture des vergers qui s'étendent au pied du Canigou : les terres irriguées par un remarquable et antique système de canaux, recs et agouilles, sont presque exclusivement cultivées de pêchers. Ces plaines fruitières forment de véritables jardins, dessinés par une mosaïque de parcelles verdoyantes aux rangées de pêchers soigneusement taillés qui offrent un étonnant contraste avec les pentes boisées et le sommet rocheux et " sauvage " du Canigou.
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Une vallée ponctuée par des sites bâtis remarquables |
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La vallée constitue un linéaire fertile et facile à occuper, contrairement aux reliefs peu accueillant qui l'entourent. Elle concentre un grand nombreux de bourgs qui composent parfois des sites bâtis remarquables, avec une implantation précise dans la topographie de la vallée :
- certains se situent le long de la route principale RN 116 : Vinça, Marquixanes, Prades, Ria, et sont aujourd'hui déviés en raison du trafic intense circulant sur cet axe reliant le Roussillon à la Cerdagne ;
- d'autres s'accrochent à flanc de versant au bas des pentes : Rigarda, Finestret, Catllar ;
- quelques villages composent des sites bâtis spectaculaires accrochés aux versants : Eus, Rhodès ou Joch.
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Une vallée marquée par la concentration d'activités agricoles et l'urbanisation |
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Le fond de vallée est totalement investi soit par l'agriculture soit par l'urbanisation. Les aménagements et infrastructures y sont nombreux : la RN 116 récemment reconstruite (deux fois deux voies) le long de la Têt en raison des importants flux de circulations, la voie de chemin de fer Perpignan/Villefranche-de-Conflent (puis Latour-de-Carol par le train jaune), le barrage sur la Têt à Vinça (construit en 1976), qui permet d'écrêter les crues du fleuve et constitue une importante réserve d'eau potable et d'irrigation (alimentation du canal de Corbère).
Aujourd'hui, le contraste est fort entre la vallée très habitée et les montagnes désertées.
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Une pression urbaine fragilisant les paysages agricoles de la vallée |
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La relative étroitesse du fond de vallée (environ 4 km autour de Vinça et 3 km autour de Prades) rend d'autant plus importante la gestion économe de l'espace. Aujourd'hui, la pression urbaine se fait sentir et se traduit par un étalement de maisons individuelles et de zones d'activités au détriment des vergers :
- l'urbanisation se développe de manière linéaire le long des routes et notamment de la RN 116 à Prades et Ria ;
- les constructions récentes mitent l'espace agricole ;
- autour de Prades, l'urbanisation s'étale dans la plaine et se diffuse aussi sur les coteaux vers le sud.
Les terres fertiles et riches du fond de vallée ou des terrasses sont ainsi peu à peu grignotées par l'urbanisation et les infrastructures : le fragile équilibre urbain/agricole est menacé, notamment autour de Prades.
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