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> 12. Les coteaux viticoles de l'Agly et du Fenouillèdes
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12. Les coteaux viticoles de l'Agly et du Fenouillèdes |
Valeurs paysagères clefs |
Une qualité paysagère liée au jeu complexe de la topographie |
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Les reliefs du Fenouillèdes forment une transition entre les Pyrénées et les Corbières. Fortement plissées et déformées lors du soulèvement de la chaîne pyrénéenne à l'ère tertiaire, les nappes de roches plus ou moins anciennes se succèdent : granites, schistes, calcaires du Crétacé et du Jurassique. L'Agly traverse ces reliefs en creusant une vallée encaissée et sinueuse, au milieu d'une topographie qui apparaît plus complexe et variée en comparaison des autres unités de paysages aux reliefs plus simples : le grand couloir du synclinal au nord (unité n°11), la plaine d'Estagel/Latour-de-France à l'est (unité n°13) ; le plateau de Roupidère au sud (unité n°14).
Les reliefs dessinent ainsi des paysages multiples de part et d'autre de la vallée de l'Agly : les coteaux viticoles sont entrecoupés de collines, petits plateaux, falaises et petits ravins.
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De vastes étendues de garrigues, maquis et boisements couvrant les pentes |
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Alors que les reliefs du Haut-Fenouillèdes accueillent de véritables forêts avec de belles hêtraies, notamment dans les forêts domaniales de Boucheville et d'Ayguesbonnes, les coteaux de la vallée de l'Agly se couvrent plutôt d'une végétation plus basse et plus sèche. Jusqu'au milieu du XXème siècle, les pentes étaient soit cultivées, grâce à un important système de terrasses, soit utilisées comme terrain de parcours par les troupeaux. Aujourd'hui, les pentes les plus raides sont laissées à l'abandon et colonisées par la végétation naturelle suivant la nature du sol : le maquis sur les roches acides, la garrigue sur les sols calcaires. Globalement, les garrigues se retrouvent autour de Calce, à l'est du Força Real, avec des paysages arides et des roches claires et lumineuses bien identifiables. Sur les pentes du belvédère du Força Real et le long de l'Agly, les schistes sombres et plus humides se couvrent d'un maquis dense et plus verdoyant que la garrigue. Les chênes verts en taillis, indifférents à la nature du sol, se répandent largement, notamment dans la partie ouest où les boisements couvrent des pans entiers de collines. Par endroit, les chaos granitiques apparaissent avec leurs rochers arrondis caractéristiques : on les retrouve notamment autour de Lesquerdre. La richesse géologique et topographique du Fenouillèdes est ainsi à l'origine d'ambiances variées et contrastées qui se juxtaposent les unes aux autres et favorisent la diversité des paysages et des sites.
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Les ouvertures précieuses des coteaux viticoles |
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Les vastes étendues de maquis, garrigues et taillis de chênes verts ne sont interrompues que par les parcelles de vignes qui dessinent des taches colorées de dimensions variables. La vigne s'installe sur les coteaux inclinés, sur les terrains les plus plats des bas de pentes et sur les sommets aplanis, laissant les versants et les pentes les plus raides à la végétation naturelle. Elle se concentre ainsi sur de petits terroirs bien identifiés :
- autour de Lesquerdre, une plaine perchée dominant la vallée de l'Agly ;
- les coteaux et petits plateaux du terroir de Caramany sur la rive droite de l'Agly qui bénéficient de l'appellation AOC Côtes du Roussillon Villages Caramany ;
- les coteaux et les fonds aplanis bordant l'Agly entre Rasiguères et Latour-de-France ;
- les nombreuses petites parcelles cultivées dans les fonds aplanis et constituant de précieuses ouvertures visuelles autour des villages tels que Ansignan, Calce, Trilla, ... ;
- les ouvertures sur les petits plateaux tels que Caladroy et Cuxous.
La vigne reste la principale et presque unique forme d'agriculture entretenant les espaces ouverts des coteaux de l'Agly. Les parcelles, aux dessins réguliers des rangées de ceps, révèlent et soulignent les formes du relief : les courbes des collines, les fonds aplanis des vallées, les replats des petits plateaux. Les paysages sont parfois enrichis par des structures construites ou végétales telles que des murets de pierres de pierres sèches, des cabanes, des cyprès isolés, et même des terrasses, notamment autour de Caramany où des potagers et des vignes s'étagent sur les pentes bordant l'Agly.
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Des sites bâtis précis et remarquables |
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Installés dans une topographie animée, les villages, bien que de taille modeste, forment des sites bâtis intéressants et remarquables. Dans un souci d'économie des terres agricoles, mais aussi pour des raisons défensives, les bourgs forment des sites bâtis compacts à la typologie particulièrement variée :
- perchés sur des promontoires : Ansignan dominant l'Agly enjambé par un aqueduc romain, mais aussi Saint-Arnac, Bélesta, Saint-Martin, ... ;
- accrochés sur les versants : Lesquerdre dont les façades s'étagent à flanc de coteau face au soleil et à la vallée de l'Agly, Felluns, Lansac, Cassagnes ;
- installés dans le creux d'un vallon : Caramany surplombant la retenue sur l'Agly et entouré de terrasses cultivées façonnées sur les pentes, Calce isolé au milieu d'un paysage aride et lumineux de garrigue et rochers calcaires ;
- s'approchant des bords de l'Agly : Rasiguères, Planèzes.
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