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> 33. Le Chassezac entre les massifs de Mercoire et du Goulet
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33. Le Chassezac entre les massifs de Mercoire et du Goulet |
Valeurs paysagères clefs |
Un paysage original de transition, au caractère bien trempé. |
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La haute vallée du Chassezac échappe aux logiques générales des grands ensembles dont elle forme en partie la transition : elle ne correspnd ni aux caractéristiques de la Margeride ni aux canons des paysages cévenols.
Au nord et au sud, les pentes schisteuses du Mercoire et du Goulet s'alanguissent jusqu'à former un replat qui les unit, dont l'altitude varie entre 1000 et 1200 m. Le Chassezac, quittant sa brève incursion sur la plaine de Montbel, s'empresse d'y creuser un sillon, d'abord étroit puis de plus en plus ample et profond, jusqu'à former un vaste et spectaculaire défilé taillé dans la roche à vif, notamment entre Chasseradès et Prévenchères. La nature schisteuse des sols et l'ampleur des reliefs en creux ont conduit à rattacher cette vallée au grand ensemble des Cévennes, mais l'aplanissement des bas de pentes du Goulet et du Mercoire qui dominent l'entaille rend cette forme de relief atypique : il y a bien le vallat, mais il n'y a pas les serres.
Par ailleurs, le fond aplani du sillon dans sa partie amont, signe d'une origine glaciaire, en fait aussi une particularité dans le contexte cévenol.
A l'apporche de la Borne, aux marges orientales du département, les reliefs se complexifient à la faveur des affluents comme le ruisseau de Bournet, le ruisseau du Mas de Gravil, le ruisseau de Roujanel) qui cette fois découpent les reliefs en petites serres (Serre de Roumaradier, Serre de Bouchardas).
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Un effet de plateau s'ouvrant vers l'est, en pied des pentes du Mercoire et du Goulet, mêlant espaces ouverts et grands boisements. |
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Les reliefs doucements dominants du Mercoire au nord et du Goulet au sud forment des pentes qui s'aplanissent progressivement pour se joindre l'une à l'autre et offrir un effet de plateau. Largement étendu au pied du Mercoire, entre l'Allier et le Chassezac, il reste étroit au pied du Goulet.
La pratique de l'élevage permet le maintien de vastes surfaces ouvertes, appréciables entre les deux masses boisées du Goulet et du Mercoire. Des vues lointaines se dégagent notamment vers l'est, dont l'horizon est barré par le rebord en falaise de la vallée de la Borne.
Les forêts sont composées de résineux, de bouleaux et de hêtres. Le chataîgnier n' apparaît que de façon anecdotique, aux marges aval de l'unité vers Prévenchères
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Le Chassezac : un défilé rocheux spectaculaire taillé dans le replat |
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Taillant à vif dans ce paysage aux formes plutôt douces et arrondies, le Chassezac y forme une spectaculaire et surprenante entaille, dont le fond aplani laisse par endroits passer la route (RD 6, RD 906). Un défilé âpre et sauvage d'aspect se forme ainsi, marqué par les pentes raides où la roche schisteuse apparente est hérissée.
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Le Goulet : une élégante chaîne de sommets pour toile de fond |
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Si l'ensemble s'ouvre globalement vers l'est, les horizons les plus riches et intéressants sont formés par la succession élégante des reliefs de la montagne du Goulet au sud : mont Daunis, Serre de la Dame, le Causse (sommet bien nommé car effectivement coiffé d'un socle calcaire résiduel fractionné en cailloux gris par le gel), crête de Frégélive.
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Un passage nord-sud obligé, qui a généré des voies et des ouvrages magnifiant le caractère spectaculaire du paysage |
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Malgré son caractère accidenté, le secteur est depuis longtemps un lieu de passage obligé pour relier le nord au sud, évitant les hauteurs plus marquées encore du Mont Lozère, du Goulet et du Mercoire. La route des Arvernes, ou voie Régordane, y passe, utilisée pendant des siècles, au point que le schiste garde la trace des ornières creusées par les roues des charrettes autour de Prévenchères, notamment vers le Rachas, la Molette, le Thor.
Aujourd'hui c'est la RD 906 qui assure cette liaison. Elle a été complétée au XIXe siècle par la première ligne de chemin de fer créée en France pour franchir un massif montagneux. Bien que discrète, cette voie de chemin de fer constitue une prouesse technique remarquable, marquée par des tunnels successifs et par quelques viaducs.L'embranchement vers l'ouest pour Mende depuis la Bastide Puylaurent a conduit la ligne à franchir le Chassezac par un spectaculaire viaduc à Mirando, non loin de Chasseradès.
Les aménagements hydrauliques récents contribuent à la création de grands ouvrages d'art dans le secteur : le barrage de Puylaurent sur le Chassezac, mis en service en 1996 pour réguler le débit dangereusement capricieux de la rivière, s'est ajouté à celui d'Albespeyres plus en aval.
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Des villages rares qui se protègent des rigueurs climatiques |
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A plus de 1000 m d'altitude, le secteur reste rude et peu habité : Belvezet et les Chazeaux aux marges de la plaine de Montbel, Chasseradès au centre sur la RD 6, Prévenchères à l'est sur la RD 906, sont les principaux villages auxquels s'ajoutent quelques hameaux. Le bâti est sous l'influence du département voisin de l'Ardèche, marqué par des toits de tuile. Tous s'abritent dans un pli de terrain, se gardant d'occuper les crêtes trop ventées et trop froides. Mais seul Prévenchères a pu s'implanter près du Chassezac, profitant d'un adoucissement des reliefs, et offrant une belle relation à la rivière, marquée par les prairies et les vergers.
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