Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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32. Le mont Lozère

Valeurs paysagères clefs

D'extraordinaires paysages de chaos granitiques

 
 L'émergence douce du mont Lozère au-dessus de la Can des Bondons (au premier plan) dans ses marges sud-ouest.
 
Le rebord escarpé du mont Lozère au-dessus de Vialas (vallée du Luech) : le rebord oriental du Mont Lozère est plus marqué que le reste, offrant à la vue quelques pans de falaises granitiques.
 
 Les pentes granitiques du mont Lozère, vers la Brousse
 
Les chaos granitiques du mont Lozère, vers la ferme de la Vialasse
 
Un ron ou ranc vers la ferme de Pierre Froide
 
Un ron ou ranc vers Finiels
 
L'immense dos arrondi qui émerge à l'horizon des pentes cévenoles offre d'extraordinaires paysages de chaos granitiques. Perçant la couche schisteuse cévenole, le massif du mont Lozère est en effet tout entier constitué de granite, qui s'érode en constituant des blocs rocheux aux formes plus ou moins arrondies et isolées, composant un étonnant mouchetis clair sur les pentes ouvertes des flancs de la montagne : un paysage à la fois nordique et âpre. Discrètement aménagé par les hommes, ce semis de blocs s'organise par endroits en lignes plus denses de blocs à la faveur d'un épierrement de champ, là où la pente n'est pas trop forte, aussi bien dans un fond que sur une croupe. D'étranges écritures de pierres se dessinent ainsi sur les flancs du mont Lozère. Par endroits, les blocs semblent perchés en équilibre précaire, à la faveur du jeu de l'érosion, composant des roncs, rancs ou tors spectaculaires.
Ce paysage du granite est particulièrement étonnant sur les flancs sud du mont Lozère, gérés par l'élevage ovin et bovin, qui maintient apparent le mouchetis des blocs rocheux allié aux coussins vert-bleu du genêt. Au sud-ouest, le granite rencontre le paysage calcaire radicalement différent de la can des Bondons, traité par ailleurs (voir unité de paysage n°31 : la can et les pentes des Bondons).  

Des sommets dégagés ouvrant des vues immenses, gérés par l'élevage bovin.

 
 Le sommet dégagé du col de Finiels, géré par l'élevage bovin
 
 Vue dégagée vers le nord et les pentes sombres boisées de la montagne du Goulet, avec en contrebas les vallées naissantes du Lot et de l'Altier autour du Bleymard
 
 Ouverture vers le sud depuis les pentes du mont Lozère, depuis les environs de la Brousse : vue sur la longue échine du mont Bougès
 
Un troupeau de moutons sur les pentes du mont Lozère, vers le mas des Urfruits (sud-est).
 
Fond dégagé en prairie de fauche, tache lisse dans les pentes mouchetées par les blocs de granite (vers la ferme de Montgros)
 
Etranges écritures de pierre, liées à l'épierrage d'anciens champs
 
 Le fond aplani et cultivé en prairie de fauche de Finialette, en incision dans le flanc sud du mont Lozère : paysage remarqualbe
 
Terrasses et prairies de fauche sur les flancs du mont Lozère, vers Finiels
 
Jadis terre de transhumance pour les ovins, les sommets du mont Lozère sont aujourd'hui essentiellement occupés par l'élevage bovin, qui a modifié le paysage par l'édification de clôtures, mais qui maintient les espaces ouverts, générant des vues très larges dans toutes les directions, sur le mont Bougès et les horizons bleutés successifs des Cévennes au sud et à l'est, sur les causses au sud-ouest, sur la vallée du Lot et la Margeride au nord-ouest, sur la montagne du Goulet au nord et sur les monts du Vivarais au nord-est. Les flancs ouverts du Mont Lozère sont gérés par l'élevage ovin et bovin, en pâtures et en prairies de fauche sur les terrains les moins pentus (croupes ou fonds de vallons), parfois travaillés en terrasses, notamment autour de Finiels.

Les pentes sont partiellement boisées : sur le versant sud avec la forêt domaniale du Mont Lozère, la forêt domaniale des Laubies, une partie de la forêt domaniale du Bougès au nord du Luech ; sur le versant nord par des boisement privés ou communaux qui coiffent les pentes au-dessus du Lot et de l'Altier. Les forêts domaniales sont essentiellement plantées de résineux. Sur les pentes se développent les bouleaux, qui viennent occuper des fonds ou accompagner les rivières en minces bandes de ripisylves, soulignaznt les reliefs.
Côté nord, la station de ski du Bleymard marque le paysage boisé par les ouvertures générées pour les pistes et par les implantations des équipements et bâtiments.  

De discrets ruisseaux à la source, qui donnent de grandes rivières

 
Naissance d'un ruisseau dans les arènes et blocs granitiques du mont Lozère, vers la ferme de Pierre Froide
 
Cascade sur le ruisseau de Gourdouse, au-dessus de Vialas
 
Les bouleaux en mince ripisylve, qui suivent les bords du ruisseau du Galadet
 
Dans les replats où s'accumulent les arènes, sables issus de la décomposition du granite, sourdent de discrets ruisseaux qui donneront les grandes rivières : le Tarn au sud et le Lot au nord pour le bassin de la Garonne, le Luech et l'Altier pour le bassin du Rhône. Creusant les flancs du massif, leurs rochers arrondis accueillants et les cascatelles qu'ils forment en font des lieux appréciables pour la promenade-baignade. C'est surtout la haute vallée du Tarn, autour du Pont-de-Montvert, qui prend le plus le caractère si particulier du mont Lozère, marqué par ces croupes ponctuées de chaos granitiques, au point de former un paysage très original traité dans l'atlas en unité particulière (voir unité de paysage n°30 : la haute vallée du Tarn).  

Un bâti rare mais composant des sites de grande qualité

 
Le site de la Brousse, dans l'amphithéâtre creusé par le Coulet
 
Finiels
 
Un bel exemple d'architecture traditionnelle en granite : la ferme de Troubat, qui abrite l'écomusée du Mont Lozère.
 
Le bâti reste évidemment rare étant donnée l'altitude et les rudes conditions climatiques qui règnent sur le mont Lozère. Pour autant il n'est pas absent et s'organise en mas qui composent par endroits des hameaux. La plupart s'implantent sur le versant sud, bien exposé. Certains hameaux composent des sites de grande qualité, implantés au creux des cirques ou amphithéâtres creusés par les rivières naissantes dans les flancs du mont Lozère : les Laubies, les Badieux, la Brousse, Finialette, Finiels notamment.  

Une seule route pour la traversée du mont Lozère, essentielle pour le paysage.

La RD 20, environnée de chaos granitiques sur le versant sud du mont Lozère
 
La seule route qui traverse le mont Lozère est la RD 20, qui relie les deux villes-portes du mont Lozère que sont le Bleymard au nord et le Pont-de-Montvert au sud. Elle joue un rôle essentiel pour la découverte des paysages du Mont Lozère.  

 


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