Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
Introduction à l'Atlas des paysages Plan du site Recherche multi-critères Lexique Contacts Aide et mode d'emploi
Fondements des paysages Organisation des paysages Unités de paysage Enjeux majeurs
 
 
  Situation :
 
 
  Description :
 
 
  Analyse critique :
 
 
 
 
 
 
 
 
 

21. Le causse Méjean ouvert

Valeurs paysagères clefs

Un plateau lumineux, aux vastes ondulations, ouvert sur le ciel

 
La mer lumineuse du causse Méjean
 
Le causse Méjean : ascension dans le ciel.
 
Le causse Méjean ouvert présente les caractéristiques communes aux causses encore pâturés. Il se présente comme une forteresse de calcaire, bordée de falaises creusées par le Tarn, la Jonte, le Tarnon. Quel que soit le point d'entrée, on monte pour y accéder. Cette scénographie d'accès renforce l'impression d'ouverture vers le ciel offerte par les larges horizons du causse presque dénué d'arbres.
Les pelouses lumineuses couvrent l'essentiel de l'espace, mettant en évidence les reliefs amplement ondulés du causse. Le causse est une mer de pelouses ouverte sur le ciel, un espace d'évasion essentiel qui stimule l'imaginaire.  

Un causse-forteresse particulièrement isolé et sauvage, par le faible nombre d'accès et les pentes partout très raides

La forteresse du causse Méjean au-dessus des gorges de la Jonte, vue depuis le causse Noir
 
La partie ouverte du causse Méjean n'offre que trois points d'accès par la voiture : RD 16 depuis Florac, route du col de Perjuret, RD 986 depuis Meyrueis. Ce sont toutes des routes rudes, dessinant des lacets serrés. Le Méjean ne se laisse pas facilement prendre, moins accessible et plus sauvage que le causse de Sauveterre.  

Un balcon remarquable sur les grands paysages de la Lozère

 
 Ouverture sur les pentes nord du massif de l'Aigoual depuis le rebord du causse Méjean
 
Les rebords du causse vers Nîmes-le-Vieux
 
Un balcon remarquable sur les grands paysages de la Lozère.  

Un désert presque vide d'habitants et sans eau de surface

Le causse Méjean vu depuis les pentes de la Serre des Pauparelles
 
Malgré les 900 mm d'eau qui tombent sur le causse, il s'agit bien d'un quasi-désert du fait de la percolation rapide l'eau dans le sous-sol de nature karstique. Cette contrainte a empêché toute implantation humaine importante et seuls quelques rares villages ou fermes ponctuent les larges espaces. L'impression de désert est renforcée par la couleur dorée que prennent les pelouses au cours de l'été et par la rareté des arbres, tenus à distance par la dent du mouton.  

Un faux désert, à la flore riche et diversifiée

Cheveux d'Ange accrochant la lumière
 
La pelouse caussenarde abrite un certain nombre d'espèces précieuses : nombreuses orchidées dont Adonis vernalis, pulsatilles, carline (emblème du causse), cheveux d'ange, ... révélées notamment au printemps (mai-juin).  

Le royaume du mouton

 
Les grands espaces ouverts gérés par l'élevage ovin. Le mouchetis est constitué des buis et des genévriers peu appétants pour les moutons
 
Clapas et murets dans une pelouse pâturée
 
L'ouverture du paysage est artificielle, liée à l'élevage des grands troupeaux de moutons. La moindre baisse de pression de l'élevage sur le milieu provoque l'arrivée des buissons, genévriers et buis en tête, bientôt suivis par les semis naturels des pins. Les friches très évolutives s'observent ainsi au contact des deux parties ouvertes et boisées du causse. L'élevage extensif d'ovins est pratiqué aujourd'hui surtout pour le lait, qui permet de produire du roquefort et de la feta. 92 000 brebis sont élevées sur l'ensemble des causses lozériens.  

Des champs cultivés qui soulignent la topographie subtile du causse

 
Limite nette entre la pelouse pâturée sur les pentes et la prairie de fauche dans la doline. Les clapas ponctuent l'espace.
 
Une doline cultivée : tache blonde dans la toison bigarrée du causse
 
La plaine de Chanet
 
Le paysage est également dessiné par les cultures, céréales et fourrages, qui occupent les fonds des dépressions, ou dolines, où s'accumule le peu de terre, la terra rossa. Elles soulignent ainsi par leur présence les subtilités des reliefs caussenards.  

Quelques grandes masses forestières en taches sombres isolées dans l'espace des pelouses.

 
Tache sombre d'un boisement résineux sur le causse. Vue depuis les environs de la Parade
 
Couronnement boisé de Costecalde
 
Quelques grandes taches boisées sombres rompent l'infini des pelouses caussenardes. Elles correspondent à des boisements artificiels, plantés de résineux en rangs serrés, qui refroidissent les ambiances, durcissent le paysage et cassent l'échelle infinie du causse.  

Un patrimoine bâti fragile

 
Mas-Saint-Chély
 
Nivoliers, étagé sur la pente. Les rares arbres du causse ouvert se concentrent autour des habitations
 
Ferme vers Nîmes-le-Vieux : bâti traditionnel à droite et bâti adapté aux besoins contemporains de l'élevage, à gauche
 
Le causse reste extrêmement peu habité. Quelques très rares hameaux rassemblent les bâtiments d'élevage.

L'absence de bois a nécessité l'invention de la ferme caussenarde, faite entièrement de pierre, sans charpente, grâce au système de voûtes et de lauzes pour les toitures. La typologie architecturale remarquable du bâti caussenard est aisément reconnaissable, avec ses lucarnes, et son escalier extérieur.
Le bâti traditionnel apparaît fragilisé, abandonné du fait de ses volumes inadaptés aux besoins contemporains de l'élevage et des coûts d'entretien.  

Un autre monde sous les pelouses caussenardes : les avens et les grottes

Grotte dans les falaises du causse Méjean. Vue depuis le site de la grotte de Dargilan
 
La nature karstique des sols laisse l'eau filer sous la surface et amène à la formation de gouffres souterrains, les avens, creusés par dissolution du calcaire dans les eaux d'infiltration. La Lozère est ainsi le premier département spéléologique de France. Le plus célèbre de ces avens se trouve sous le causse Méjean et constitue un haut lieu touristique national. Insoupçonnables en surface ou presque, les avens forment de véritables paysages sous le paysage qui ajoutent à la valeur de ce qui reste perceptible à l'air libre.  

 


Retour en haut de page

Diren Languedoc-Roussillon - Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes
Ne pas reproduire sans autorisation