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12. La plaine de Montbel |
Valeurs paysagères clefs |
Une plaine très plate, dégageant de larges vues sur les reliefs qui l'entourent |
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La plaine de Montbel offre un paysage tout à fait étonnant dans le contexte margeridien. D'où que l'on vienne, c'est l'aplanissement général des reliefs qui étonne, tranchant avec les mamelonnements du plateau de Margeride comme avec les pentes abruptes des massifs de Mercoire et du Goulet tout proches. A 1200m d'altitude, la plaine se retrouve en léger contrebas des monts qui l'entourent, qui offrent autant d'horizons doux au paysage, tenu dans un écrin : montagne du Goulet au sud, massif de Mercoire à l'est, plateau de Margeride à l'ouest et au nord.
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D'élégants festonnements de reliefs en tremplin au sud |
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Au contact du Goulet, le causse de Montbel est dominé par d'élégants reliefs en tremplins qui contribuent à l'originalité du paysage
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Un causse qui cache bien sa roche mère calcaire |
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Lorsqu'on vient du nord, rien n'indique que cette plaine est en fait un causse de calcaire : le granite est encore bien présent, dans les pâtures et les prairies comme dans l'architecture du village de Montbel. Il faut poursuivre vers le sud de la plaine pour apercevoir le calcaire sur le bâti de Belvezet. Dans l'espace agricole, ce sont les molles ondulations d'effondrements, pareilles à de vieux trous de bombes, qui trahissent discrètement dans le paysage la présence des nombreux gouffres, caractéristiques des sols karstiques.
La plaine de Montbel est bien un causse : les dépôts marins de sédiments hérités de l'ère Secondaire n'ont pas été déblayés par l'érosion, restés piégés dans ce fond, comme protégés par la platitude même du relief, qui offre d'autant moins de prise au travail érosif de l'eau que celle -ci s'infiltre directement dans le sous-sol karstique et perméable.
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Une eau hésitante presque invisible, à la croisée des trois bassins hydrographiques |
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Il est amusant de constater que, sur cette plaine inattendue héritée des mers du Secondaire, l'eau semble hésiter sur la direction à suivre, faisant de la plaine de Montbel le carrefour des trois bassins versants de la Lozère ; à vrai dire, comme pour tout bon causse, elle ne marque guère le paysage : dans ces sols de nature karstique, l'eau s'infiltre directement et ne parvient à infléchir les reliefs que dans les marges de la plaine :
- à l'est, descendant des flancs du Moure de la Gardille dans le massif de Mercoire, le Chassezac fait une brève incursion dans la plaine vers Belvezet, le temps de dessiner un virage pour finalement prendre la direction de l'est et nourrir le bassin hydrographique du Rhône ;
- au sud, les marges du causse sont entaillées par les ruisseaux de l'Esclancide, de Beyrac et d'Allenc, affluents du Lot qui alimentent ainsi le bassin hydrographique de la Garonne ;
- au nord, les eaux du ruisseau du Recoux s'évanouissent dans un gouffre, mais celles du ruisseau des Rousses parviennent à s'échapper vers Villesoule ; elles vont alimenter le ruisseau de la Boutaresse, nourrissant via le Chapeauroux les eaux de l'Allier et du bassin hydrographique de la Loire.
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Une occupation diversifiée du sol : pâtures, prairies de fauche et cultures |
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Autour du bois de pins qui trône bizarrement au centre de la plaine, l'espace très ouvert est géré par une agriculture diversifiée où se mêlent pâtures, prairies de fauche et cultures de céréales : la plaine offre ainsi un paysage riche de couleurs et de textures, d'autant que des landes trouées de granite viennent à son contact côté nord.
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