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37. Les causses de Blandas et de Campestre |
Valeurs paysagères clefs |
Des plateaux légèrement ondulés, ouverts sur le ciel. |
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Les causses de Blandas et de Campestre présentent les traits caractéristiques des causses en général. Ils contrastent radicalement avec le monde des pentes des Cévennes, déroulant des reliefs de plateaux aplanis, ondulant en vagues douces, lumineux et largement ouverts sur le ciel ; sur les causses, on respire, on voit large et loin. Perchés en altitude, ils sont longs à atteindre par des routes le plus souvent tortueuses, obligées de franchir les gorges raides qui les entourent ; on gagne un causse, on n'y passe pas. Cet isolement, associé aux vastes espaces ouverts qu'ils déroulent, contribue à faire des causses des lieux d'exception, à part, hors du monde, offrant une dimension supplémentaire, quasi-mystique, à ceux qui les découvrent.
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Les causses de Blandas et de Campestre ouvrent des étendues aplanies, vastes comme une mer, aux reliefs doucement ondulés par des puechs successifs.
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Des espaces naturels melés aux cultures adaptées au milieu aride. |
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Les étendues des causses sont formées par des pelouses, dont la flore, merveilleusement diversifiée, triomphe en été et compose des immenses tableaux de lumières et de couleurs qui frissonnent sous le vent. " Les causses sont une mer sur laquelle on peut marcher ", lit-on dans " Paysage des Cévennes ", écrit sous la direction de Anne Rivière-Honegger. Hélianthèmes jaunes et blancs, ononis striés, inules des montagnes, asters des Alpes, anthyllis des montagnes, adonis printaniers, cardabelles, stipes pennées, ..., se mêlent ou se succèdent pour former cette mer lumineuse et colorée.
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Les causses de Blandas et de Campestre offrent aujourd'hui une curieuse image de peau de léopard, du fait de la toison blonde des graminées, ponctuée partout des " taches " blanches des amas de pierres calcaire, auxquelles se mêlent les taches sombres des buis et des genévriers.
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Les pelouses, traditionnellement pâturées ou fauchées pour le fourrage, laissent place aux cultures dans les moindres dépressions doucement aplanies, appelées dolines, qui récoltent un peu d'eau de ruissellement et bénéficient de sols plus profonds, où s'accumule l'argile. La subtilité des reliefs se voit ainsi soulignée par l'occupation diversifiée des sols.
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Les vastes étendues ouvertes du causse sont essentiellement artificielles, héritées de l'élevage traditionnel des moutons. Les troupeaux sont aujourd'hui beaucoup moins nombreux que par le passé.
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Des espaces ouverts qui par manque d'usages ont tendance à se refermer. |
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L'emprise moindre des troupeaux dans la gestion de l'espace se lit dans le paysage, avec une conquête progressive des buissons ligneux que forment les buis et les genévriers, précurseurs du refermement de l'espace par les boisements. Cette évolution est aussi liée aux méthodes différentes de l'élevage : en parquant les moutons dans de grands enclos, les espaces non pâturés en dehors laissent croître et se lignifier les arbustes, qui ne seront plus mangés par la suite, le mouton se rabattant sur les pousses tendres herbacées.
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Des plantations d'arbres, notamment de pins, ont été effectuées sur les causses, en particulier sur la moitié sud du causse de Campestre. Les bois ainsi recréés modifient radicalement le paysage, refroidissant les ambiances, appauvrissant la flore et refermant les horizons.
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Autour des bois plantés, les espaces ouverts insuffisamment pâturés sont progressivement conquis par l'ensemencement naturel des graines en provenance des arbres voisins, accélérant la dynamique de fermeture des horizons.
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Des villages peu nombreux et sans patrimoine bâti. |
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Sur les flancs des puechs, des traces de terrasses sont localement encore visibles, témoignant d'une emprise plus grande des hommes sur l'espace des causses dans le passé. Le causse de Blandas accueille aujourd'hui trois villages : Rogues, Blandas, Montdardier, celui de Campestre étant occupé par un seul village : Campestre-et-Luc, auquel s'ajotent des fermes ou hameaux isolés.
Le bâti traditionnel, fait de pierres sèches et de lauze sur les toitures, a le plus souvent cédé la place à des bâtiments d'habitat ou d'activité agricole beaucoup plus banals, sans qualité particulière.
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Les gorges de la Vis et le cirque de Navacelles, un site spectaculaire reconnu. |
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Les étendues perchées et adoucies des causses de Blandas et de Campestre sont brutalement coupées par les gorges de la Vis, spectaculaires " canyons " de 300 m de profondeur pour 1 500 à 2 000 m de largeur, qui font la limite administrative entre Gard et Hérault sur une partie de leur parcours.
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Les gorges de la Vis sont connues pour le cirque de Navacelles qu'elles abritent, étonnant site inscrit au fond des gorges, qui correspond à une ancienne boucle de la Vis délaissée par les eaux il y a 4 000 ans environ.
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