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7. La grande plaine viticole de l'Aude |
Valeurs paysagères clefs |
Une vaste plaine encadrée de reliefs |
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La plaine de l'Aude constitue une vaste dépression agricole entre les reliefs de la Montagne Noire au nord et des Corbières au sud. Elle est en tout sens cadrée par les silhouettes des reliefs imposants qui l'entourent et dessinent d'imposantes toiles de fond :
- au nord, les petites collines du Bas-Minervois, s'avancent vers les Corbières et barrent la plaine au niveau de Lézignan-Corbières où elles forment une petite chaîne de collines ;
- à l'ouest, la montagne d'Alaric, avant-poste des Corbières longeant la plaine, marque fortement l'horizon par ses falaises de calcaires à vifs (600 m) ;
- la montagne de la Clape met le littoral à distance à l'est ;
- au sud vers Fabrezan et Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, les Corbières s'imbriquent avec la plaine, enrichissant les échelles de paysages.
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Une plaine essentiellement viticole |
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La vigne est largement dominante, couvrant toute la plaine en une véritable "mer de vignes", malgré la présence des friches suite à la restructuration du vignoble de la région. Elle se situe à la croisée de grandes aires d'appellations d'origines contrôlées : les Crus Corbières au sud, le Minervois au nord et les Coteaux Languedoc à l'est. Le paysage présente une forte opposition entre les pentes arides des reliefs alentours, couvertes de garrigues, et la plaine où la vigne domine sans partage. Quelques grands sites rompent la monotonie de la plaine : l'étang asséché de Marseillette et l'étang d'Ouveillan.
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La diversité agricole de l'étang asséché de Marseillette |
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Entre les collines du Bas-Minervois et l'Aude, la dépression qu'offre l'étang asséché de Marseillette constitue un site original et même unique au sein de la plaine viticole de l'Aude. Vestige de la mer de l'ère Tertiaire (- 5 millions d'années), cette cuvette est asséchée au début du XIXe siècle grâce à un important réseau de drainage. Un savant système permet d'inonder les terres avec de l'eau captée dans l'Aude afin de faire descendre le sel contenu dans le sol, qui tend à remonter sous forme de plaques brûlant les cultures. L'eau est captée à l'ouest de Marseillette puis conduite par un tunnel vers le hameau de Naudy d'où elle est répartie sur l'ensemble du site par tout un réseau de canaux d'irrigation. La Rigole de l'étang recueille les eaux pour les redéverser dans l'Aude au niveau de Puichéric. Le paysage de l'étang asséché de Marseillette se différencie de celui de la plaine de l'Aude par la diversité de ces cultures : riz, vignes, arbres fruitiers (pommes essentiellement) et la présence d'un réseau de canaux et de haies de cyprès et peupliers qui le quadrillent. Ainsi se compose une mosaïque associant les diverses cultures et structurée par les haies et canaux : un paysage de lignes droites, légèrement encaissé, dont la structure est lisible depuis les reliefs qui bordent l'étang.
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Une plaine densément maillée de bourgs |
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Toute la plaine de l'Aude est densément occupée par un maillage de bourgs distants de 2 à 3 kilomètres les uns des autres. L'architecture des villages viticoles reste souvent simple, parfois rehaussée de quelques belles propriétés qui témoignent de l'âge d'or de la viticulture au XIXe siècle.
Quatre typologies de sites villageois se retrouvent dans la plaine :
- les villages perchés sur de légers reliefs afin d'échapper aux crues de l'Aude présentent un site d'origine en crête accompagné d'extensions urbaines qui s'étalent dans la plaine au plus loin du fleuve : Saint-Marcel-d'Aude, Cuxac-d'Aude, Coursan, Saint-Nazaire-d'Aude, Marseillette, . ;
- les villages de piémont s'appuient aux pieds des reliefs et s'étalent souvent vers les étendues planes de la plaine de l'Aude : Ornaisons, Moux, Lézignan-Corbières, Moussan, . ;
- les villages bordant le Canal du Midi profitent d'une situation en balcon en léger surplomb sur la plaine : Paraza, Ventenac-Minervois, Roubia, Argens-Minervois, . ;
- les villages isolés au centre de la plaine agricole sont encerclés de vignes : Ginestas, Canet, Badens, Azille, . ;
Les sites bâtis perchés dessinent souvent des silhouettes remarquables comme à Capendu, Douzens, Saint-Couat-d'Aude, Puichéric, Marseillette, Ouveillan, .
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Le Canal du Midi dessine une voie d'eau qui suit plus ou moins le cours de l'Aude dans la partie nord de la plaine puis se dirige vers Béziers. Les imposants alignements de platanes constituent une silhouette végétale qui marque la ligne d'horizon des parcelles de vignes. Sa position sur la ligne de rupture de pente offre des situations de balcon privilégiées et dégage des vues intéressantes sur le paysage viticole de la plaine. Dans les villages bordant le canal, les quais et petits ports constituent des espaces publics singuliers à valoriser : Paraza, Ventenac-Minervois, Le Somail. Entre Sallèles-d'Aude et Narbonne, le canal de la Robine offre un paysage remarquable à la manière du Canal du Midi : alignements d'arbres, écluses, ponts. Une curiosité se rencontre à Sallèles-d'Aude où de grands pins parasols remplacent les platanes et dessinent une singulière ligne d'horizon.
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L'Aude, un fleuve qui reste discret |
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Le fleuve traverse toute la plaine dans sa longueur et dessine des paysages liés à l'eau souvent trop confidentiels. Camouflé derrière une ripisylve souvent très dense le cours d'eau reste difficilement perceptible et seuls les ponts offrent de véritable point de vue sur l'Aude. Dans un paysage très ouvert et fortement agricole, ces ripisylves constituent des espaces naturels intéressants qui brisent la monotonie des étendues de vignes.
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Des paysages marqués par la pression urbaine |
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La plaine de l'Aude est sans doute avec le littoral le territoire qui connaît le plus important développement du département. La pression urbaine marque les bourgs et villages avec la généralisation des nappes de lotissements autour des noyaux anciens. Dans la basse plaine de l'Aude, la proximité de Narbonne accentue ce phénomène et les villages de Coursan, Cuxac-d'Aude, Sallèles-d'Aude et Vinassan sont entourés d'extensions récentes consommatrices d'espaces au détriment des parcelles de vignes. Les villages situés sur les berges de l'Aude présentent une forme urbaine singulière définies par le risque de crues : les sites d'origines implantés sur un léger relief au bord du fleuve sont étendus dans la plaine vers l'arrière laissant le cour villageois face à l'Aude. Cette situation se retrouve notamment à Saint-Nazaire-d'Aude, Saint-Marcel-d'Aude, Cuxac-d'Aude, Coursan ou Salles-d'Aude.
A Lézignan-Corbières, située entre le Minervois, les Corbières et le Narbonnais, les extensions urbaines s'étirent entre le noyau urbain et l'autoroute A61. La ville, développée grâce à son important marché viticole, conserve un certain dynamisme pôle secondaire à mi-chemin entre Narbonne et Carcassonne. Elle est sortie de son plan circulaire d'origine, délaissant son cour historique aujourd'hui vieillissant et non remis en valeur. En revanche, les extensions récentes s'étendent largement, notamment vers le sud, le long de la RD 611 en direction de l'A61 : développement linéaire de zones industrielles et commerciales constituant une entrée de ville banale et dévalorisante. De même, les abords de la RN 113 à l'est ne sont pas mieux lotis avec de nombreux bâtiments d'activités qui banalisent et viennent miter la plaine viticole.
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