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6. Narbonne et sa plaine bocagère |
Valeurs paysagères clefs |
Une plaine entre les Corbières et la montagne de la Clape |
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La plaine bocagère de Narbonne est une plaine alluviale récente : le lac Rubresus baigne Narbonne à l'époque romaine et la Clape est une île au XIIIe siècle. Les alluvions charriés par l'Aude se déposent pour former cette plaine particulièrement aplanie et très basse (de 0 à 5 mètres d'altitude) qui s'étend entre la montagne de la Clape et les Corbières. Les canaux de drainage, creusés aux XIXe siècle pour favoriser l'atterrissement des crues de l'Aude à l'est du canal de la Robine, ont permis de rendre cultivable les marais et les étangs qui parsemaient toute la plaine. Les dénominations actuelles témoignent encore de l'emplacement d'anciennes zones humides : ancien étang du Cercle, ancien étang de Capitoul (ou du Labrador), l'étang salin.
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Des paysages dégradés liés aux infrastructures autour de Narbonne |
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De nombreuses infrastructures rayonnent de Narbonne dans toutes les directions : au nord (RN9, A9 et voie ferrée) en direction de Béziers, au sud (RN9, A9 et voie ferrée) vers Perpignan et l'Espagne, à l'est (RD 168, 32 et 332) vers le littoral et à l'ouest (A61, RN 113 et voie ferrée) dans le sillon audois vers Carcassonne. L'autoroute A9 constitue la limite sud-est de la nappe urbaine qui tend à s'étaler le long des routes et particulièrement autour de la RN9 vers le sud. L'urbanisation s'étire ainsi sur plus de 4 kilomètres entre l'A9 et le versant des Corbières. Marqué par les zones d'activités et commerciales (Croix Sud), complexifié par les nouds des échangeurs routiers, l'accès sud à Narbonne offre des paysages particulièrement dégradés. Ce même phénomène se retrouve, moins marqués, le long de la RD 168 au niveau de l'échangeur de Narbonne-est et à l'ouest sur les RN 113 et RD 607.
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Un réseau hydraulique complexe de canaux d'irrigation et fossés drainants |
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Le réseau hydraulique artificiel qui quadrille la basse plaine de l'Aude est constitué :
- de grands canaux domaniaux d'évacuation des eaux de débordement des crues de l'Aude en rive droite : canaux des Grands Vignes, de Sainte Marie, du Pas des Tours ;
- d'un chevelu important de canaux hydrauliques qui ont pour but le drainage ou l'irrigation des terres agricoles et sont alimentés par des prises d'eau sur le canal de la Robine.
L'ensemble de ces canaux rejoint le canal de la Réunion qui alimente en eau douce les lagunes de Campignol, Ayrolle et Gruissan.
Ce réseau structure fortement les paysages de la plaine, mais tend à disparaître sous les masses végétales qui envahissent les fossés par endroit.
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Le recul de la vigne et le bouleversement du paysage agricole |
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A partir du XIXe siècle et jusque dans les années 1980 la viticulture a dominé dans toute la basse plaine de l'Aude. Durant la crise du phylloxéra, les submersions hivernales permettent de lutter contre l'insecte en noyant les pieds de vignes une cinquantaine de jours. Toutes les parcelles agricoles sont alors plantées de vignes. La restructuration du vignoble en Languedoc-Roussillon entraîne l'arrachage des vignes sur ces terres qui ne sont pas classées en AOC. Aujourd'hui la vigne a pratiquement disparu : le paysage agricole est profondément modifié avec l'apparition des céréales (blé dur) et même de rizières vers Mandirac. Les canaux ne servent plus pour la submersion hivernale mais pour l'irrigation des cultures au printemps et en été.
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Une plaine bocagère et arborée |
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La plaine, drainée par le réseau de fossés plantés, dessine aujourd'hui un paysage de bocage très arboré. Frênes et peupliers, ayant poussé plus ou moins spontanément, envahissent les talus et fossés entre les parcelles et le long des routes. La plaine s'achève de manière douce et progressive se mariant aux étangs sous forme de zones humides sur les berges des étangs de Bages et de Campignol.
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