Atlas des paysages - Diren Languedoc-Roussillon
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11. Les petites Corbières narbonnaises et le massif de Fontfroide

Valeurs paysagères clefs

Les Corbières : des espaces de nature aux portes de Narbonne

 
Narbonne au pied des Corbières ; ici depuis le parc de la Campane
 
La plaine viticole et le massif de Fontfroide
 
A l'ouest de Narbonne, les petites Corbières narbonnaises sont constituées de collines et de puechs cadrant des petites plaines viticoles. Elles se prolongent par le massif de Fontfroide vers le sud qui culmine à 292 mètres d'altitude au Plan de Couloubret. Il se compose de grès, marnes et calcaires du Crétacé, dont les couches successives laissent apparaître des affleurements rocheux sur les pentes et des accumulations marneuses plus fertiles sur le piémont. Les petites Corbières sont elles constituées de calcaires plus ancien du Jurassique, parsemant de blocs rocheux blanchâtres les pentes râpeuses couvertes de garrigues.
Deux faces distinctes apparaissent :
  • le rebord maritime face aux étangs à l'est, qui devient progressivement le support du développement urbain de Narbonne, notamment sur les coteaux des Hauts de Narbonne et de Rochegrise, offrant un paysage à faible qualité paysagère de talus et remblais stériles ;
  • des pentes plus ou moins boisées et un piémont cultivé à l'ouest, se prolongeant par les plaines viticoles des Corbières, l'ensemble composant un paysage viticole de qualité.
 

Des paysages préservés de garrigues et de petites plaines viticoles

 
Les puechs couverts de garrigues et la petite plaine viticole de Clottes
 
Une petite plaine viticole entre les puechs couverts de garrigues vers Marcorignan
 
Le massif de Fontfroide constitue un relief relativement boisé malgré l'incendie de 1986 qui a ravagé une grande partie de la forêt de pins et de chênes. Sur le versant ouest, les substrats varient de siliceux à calcaires et accueillent tour à tour des garrigues ou des maquis à cistes. Les chênes verts, pins parasols et pins d'Alep dominent.
Le versant maritime, beaucoup plus aride, se compose essentiellement d'une garrigue rase et de quelques taches de reboisement en pins parasols.
Sur les puechs des petites Corbières narbonnaises, les pins et les garrigues dominent. Quelques grands pins parasols dessinent de belles silhouettes, notamment vers le col de la Muette.
Les grands domaines, ou "campagnes", entourés d'arbres, ponctuent les plaines viticoles : château Levrette, domaine de Quillanet, Saint-Julien-de-Septime, Aussières, domaine d'Auris, ... Ils agrémentent les étendues de vignes par leurs bosquets de pins parasols. La vigne occupe tous les replats et piémonts avec de rares friches qui apparaissent à la suite des arrachages. Vers l'abbaye de Fontfroide, quelques parcelles sont plantées de jeunes oliviers qui valorisent l'arrivée sur l'abbaye en diversifiant les ambiances.  

Les infrastructures : traversée et découverte des paysages des Corbières

Le col de la Muette : un passage pour la RN 113, une porte entre la plaine viticole de l'Aude et les Corbières.
 
La route nationale 113, l'autoroute A61 et la ligne de chemin de fer offrent une perception intéressante des paysages du massif de Fontfroide et des petites Corbières narbonnaises. Au col de la Muette, la RN 113 passe de la plaine viticole de l'Aude, aux horizons lointains et aux reliefs très aplanis, à un paysage plus intime enserré entre les pentes rocailleuses des puechs. L'autoroute A61 aborde le massif de Fontfroide par un boisement de pins parasols aux silhouettes bien dessinées sur le coteau du Mont Grand, puis s'ouvre sur la plaine viticole d'Aussières et descend dans la plaine de Narbonne face à la montagne de la Clape.  

Le site isolé de l'abbaye de Fontfroide

L'abbaye de Fontfroide : bâtiments et jardins nichés dans le piémont au milieu des garrigues
 
Nichée dans un pli du massif de Fontfroide, l'abbaye de Fontfroide constitue un site remarquable étonnamment isolé à 10 kilomètres seulement de Narbonne. Destination touristique importante, elle conserve un grand nombre de bâtiments du monastère cistercien du XIIe siècle au pied d'un paysage de garrigues et de maquis. L'accès par une longue route en cul-de-sac à travers la campagne préservée de la plaine de Bizanet contribue à mettre en scène le site de l'abbaye et renforce la sensation d'isolement. Sur les pentes, les couches de substrats siliceux intercalées entre les nappes de roches calcaires offrent une inhabituelle et précieuse diversité végétale. Les ruisseaux qui s'écoulent des pentes font l'objet d'un traitement de qualité avec murets et ponts de pierres. Les arbres envahissent le lit souvent sec de ces cours d'eau temporaires, instaurant une ambiance plus fraîche dans un site plutôt aride. Les nombreux cyprès, frênes, chênes, platanes, qui poussent dans le vallon et les jardins, contribuent à enrichir le site.  

Une pression urbaine qui marque les paysages

La zone industrielle de Montredon-Corbières qui dévalorise les paysages depuis la RN 113
 
La pression urbaine de l'agglomération de Narbonne est relativement importante et marque les paysages :
  • à Narbonne, l'urbanisation gagne les pentes des Corbières et les lotissements s'implantent sur les coteaux de la Campane, des Hauts de Narbonne et de Rochegrise.
  • les villages connaissent un développement important qui génère la multiplication de nappes de lotissement sur les coteaux et les plaines : Névian, Marcorignan, Moussan, Montredon-des-Corbières ;
  • l'urbanisation linéaire s'insinue le long des infrastructures qui pénètrent dans les reliefs : RN 113 et RD 607 ;
  • la zone industrielle de Montredon-des-Corbières, située à l'embranchement de la RN 113 et de la RD 613 qui mène à l'abbaye de Fontfroide, dévalorise fortement la perception de la petite plaine viticole depuis la route ;
  • le long de la RD 607, l'urbanisation diffuse mite la plaine jusqu'au château de Levrette, diluant la limite de Narbonne avec la plaine viticole ;
 

 


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